Brèves de comptoir


L'Office fédéral de la statistique a rendu son verdict : le revenu disponible moyen des ménages suisses moyens (2,2 personnes) était de 6'984 francs par mois en 2017 : c'est ce qui reste du revenu brut moyen (9917 francs) après paiement des dépenses obligatoires (2911 francs par mois) : impôts, assurances-maladie, autres assurances sociales, pensions alimentaires. La plus grande partie du revenu disponible est consacrée au logement et ses charges (1463 francs). Suivent les transports (742 francs -les ménages moyens ont une bagnole...), la nourriture et les boissons (636 francs), l'hôtellerie et la restauration (579 francs) les loisirs et la culture (577 francs). Et les ménages moyens ont épargné 1428 francs par mois., On sait pas si ça donne une définition de la classe moyenne (on en doute), mais on peut d'ores et déjà dire que la majorité des ménages suisses moyens ne disposent ni de ce revenu brut moyen, ni de ce revenu disponible moyen, ni ne peuvent dégager cette épargne moyenne. Qui correspond à une rente AVS entière pour des centaines de milliers de retraités...

Un combat homérique va se livrer à Genève sur la rue de la Croix-Rouge. Homérique, on vous dit. Le canton et la Ville ont décidé de mettre cette rue, pas très large, qui monte de la place Neuve en longeant les anciennes murailles pour rejoindre les Tranchées, en sens unique à la descente pour le trafic automobile privé, histoire de rendre possible la réalisation d'une piste cyclable à la montée. Indispensable, la piste cyclable :  pour les vélos, la rue est dangereuse, parce que s'y croisent actuellement dans les deux sens automobiles privées et bus des transports publics, les unes et les autres frôlant les cyclistes qui s'aventureraient sur ce parcours. Donc, une piste cyclable et un sens interdit ? Evidemment, le TCS est monté au créneau, clamant que cette rue, étroite et courte, est un «axe structurant». Structurant de quoi ? de la circulation des ambu-lances ramassant les cyclistes ? Le TCS a donc fait recours contre l'arrêté du Département des Infrastructures. En ignorant délibérément la loi votée par le Grand Conseil en 2017 qui affecte cette rue à la zone 1, elle-même affectée en priorité aux transports publics et à la mobilité douce. Des mots grossiers, pour le TCS. Y'a comme ça des éléments de langage qu'il va falloir enseigner encore longtemps pour que certains en comprenne le sens.

On lit dans « Le Courrier » cette évocation d'un canton où l'élection au Conseil des Etats a été marqué par «une entente PDC-PLR qui a dysfonctionné au point de faire chuter ses deux candidats». Genève ? Ben non : le Tessin. Quoi ? on n'est pas un cas unique ? Ben merde alors, notre amour-propre en prend un coup...

On a appris que le Grand Théâtre accordait chaque année pour près d'un demi-million de francs de billets gratuits aux membres du Conseil municipal. C'est pas un peu cher payer pour se faire engueuler par le Conseil municipal pour les défauts de la gestion de l'institution ?

Au moins 32 parlementaires  fédé-raux sortants avaient été poussés vers la sortie avant même que les deuxièmes tours cantonaux des  scrutins pour le Conseil des Etats aient tous été tenus. D'entre ces battus, on repère quelques vieux crocodiles des Chambres: Filippo Lombardi, PDC tessinois viré par la socialiste Marina Carobbio a rejoint dimanche dernier un autre PDC, Beat Vonlanthen et  les UDC Jean-François Rime, Maximilian Reimann et Luzi Stzamm... Mais d'autres ont résisté : les deux socialistes Hans Stöckli et Paul Rechtsteiner, le Vert Daniel Brelaz, par exemple. On en déduit quoi ? On en déduit rien, c'était juste histoire de causer. Et puis, « vanité des vanités, tout est vanité ». non ? C'est biblique, on vous dit.

Un député PLR vaudois propose que les séances extraordinaires du Grand Conseil, convoquées pour rattraper le retard accumulé dans l'ordre du jour, ne donne pas droit à des jetons de présence. Le député, Jean-Luc Bezençon, constate que trop d'objets ne sont déposés que pour augmenter le bilan des interventions de leurs auteurs, et portant souvent sur des sujets d'actualité qui ne le seront plus du tout quand la proposition npassera devant le plénum. Il est bien ce député PLR, on devrait lui conseiller de s'installer en Ville de Genève et de se faire Conseiller municipal : à l'ordre du jour de notre prochaine séance, on a 261 points. Si on en fait 25, ça sera miraculeux. En attendant d'en avoir 30 nouveaux à la séance suivante. On a inventé le mouvement perpétuel, quoi...

Le dimanche 10 novembre a-t-il été si noir qu'on l'a dit pour le PLR genevois ? Que non pas. Bien sûr, son candidat au Conseil des Etats s'est pris une veste après une belle cacaphonie de mots d'ordres divergents au sein du parti (ou des jeunes PLR), mais tout ne fut pas défaite, il y eut même une victoire : à Collex-Bossy. Pour l'élection d'une adjointe (ou d'un adjoint) au Maire. Et c'est la candidate PLR qui a été élue. Contre un candidat socialiste. Bon, ça c'est joué à 15 voix, et c'est pour un mandat de cinq mois puisque toutes les cartes seront rebattues en mars prochain lors des élections municipales générales, mais quand même, un petit sucre dans le fiel, ça adoucit...

Le Grand Conseil genevois a décidé le 21 novembre de proposer au peuple de supprimer la présidence quinquennale du Conseil d'Etat, sur proposition de son président actuel, Antonio Hodgers, et a décidé d'en revenir à la présidence tournante qui était en vigueur depuis 1847, et qui est la règle tant au Conseil fédéral que dans les Conseils administratifs genevois. Pour la « Tribune de Genève », c'était l'une « des rares innovations de la Constitution cantonale de 2012 ». C'est dire si la Constituante nommée pour accoucher d'une nouvelle constitution avait été imaginative et innovante (là, elle n'avait que copié sur le canton de Vaud) « On ne pleurera pas la présidence unique », éditorialise la « Julie ». Non, on ne la pleurera pas : des trois présidents «uniques» qu'elle a produit, elle a monté à la tête de l'un (Maudet), a rendu la fonction d'un autre (Longchamp) indiscernable, et sur-charge l'actuel (Hodgers). Du coup, on comprend mal pourquoi les socialistes (et le PDC) s'y attachent au point d'avoir refusé au Grand Conseil de l'abolir. Un besoin de chefs ? de figure tutélaire ? de putching ball ?


Commentaires

Articles les plus consultés