Fonds de tiroir


Avec l'élection du Conseil national, la Suisse a quitté les tréfonds du classement des pays occidentaux en fonction de la représentation parlementaire des femmes : elle y était 38ème, elle y est désormais 15ème, puisque la représentation féminine au Conseil national est passée d'un coup de 32 à 42 % (84 femmes sur 200). Grâce notamment au fait que la proportion de femmes candidates avait pour la première fois dépassé le 40 % de l'ensemble des candidatures. Bon, cela dit, les femmes parlemen-taires restent bien plus nombreuses à gauche qu'à droite, mais même à droite il y en a plus (sauf au PDC, où leur nombre stagne, et à l'UDC où il y en a une de moins) puisqu'il il y aura 10 femmes au sein du groupe PLR, soit un tiers du groupe. La grève féministe n'y est sans doute pas pour rien. Plus féminin, le Conseil national sera aussi plus jeune (là, c'est l'effet de la mobilisation climatique) : sa moyenne d'âge passe en-dessous de 50 ans, grâce notamment au dégagement de quelques vieux crabes (l'UDC Jean-François Rime, le PDC Claude Béglé, le MCG Roger Golay, pour en rester aux Romands), mais aussi, et surtout, à la progression des Verts et des Verts libéraux : la moyenne d'âge de leurs élus est respectivement de 44,8 et de 48 ans. Celle des élus socialistes est de 47,1 ans, et celle des élus UDC de 49,6 ans. Au PDC et au PLR, la moyenne d'âge des élus dépasse 50 ans. Au total, il y aura au Conseil national sept élus et élues de moins de 30 ans et 25 de moins de 40 ans (dont 18 femmes). Le Conseil national sera plus à gauche, plus féminin et plus jeune. Et on voudrait qu'on fasse la gueule ?

Comme on sait déjà, avant même qu'elles soient terminées,  l'UDC est la grande perdante des élections fédérales de cet automne. Mais c'est pas parce qu'il y a une grande per-dante qu'il n'y en a pas des plus petites. Dont le PBD (parti bour-geois démocratique). Qui a perdu quatre sièges, et n'en a donc plus que trois. Soit deux de moins que le nécessaire pour former un groupe. Il devait donc chercher un groupe existant pour s'y greffer, ou un parti pour s'y coller. Le parti évangélique, par exemple. Ou le PDC. Ce sera finalement les deux en même temps, dans un grand groupe du centre. Et les déboires du PBD doivent consoler les udécistes des leurs, puisque le PBD est une scission de l'UDC. Un peu de Schadenfreude dans la grisaille ambiante, ça peut pas lui faire de mal, à l'UDC...

Des fois, quand on bosse, on a envie de pisser. Ou de chier (ouais, on est trivial...). L'ordonnance N°3 relati-ve à la loi sur le travail prend soin du confort des travailleurs et de l'urgence de pouvoir satisfaire à leurs besoins naturels, en précisant que «les toilettes publiques ou accessibles au public, par exemple dans l'hôtellerie, les surfaces de vente, les gares ou les hôpitaux, ne doivent pas servir de toilettes pour le personnel », et précise que l'éloignement des WC des postes de travail ne doit pas dépasser cent mètres, ou un étage. Cela posé, faut encore vérifier si c'est respecté. A Genève, les syndicats des transports publics l'ont fait. Résultat ? Il arrive aux sous-traitants des TPG  (notam-ment l'entreprise Globe Limo) d'empêcher pendant des heures les conducteurs de pisser. Un chauffeur s'est même pris une amende pour avoir arrosé un buisson faute de toi-lettes. C'est glorieux pour la capitale mondiale du monde mondial...

Réagissant en fin de campagne pour l'élection du Conseil des Etats aux appels d'une partie du PLR appelant soit à ne voter que pour le candidat du PLR (Hiltpold), comme le fait Christhihan Lüscher, soit pour le candidat du PLR et la candidate de l'UDC (Amaudruz), comme le font les jeunes PLR et UDC et l'ancien Conseiller municipal PLR Olivier Wasmer, mais en aucun cas pour elle qui est pourtant candidate de l'Entente de droite au même titre  que le candidat PLR, la démo-chrétienne Béatrice Hirsch trouve l'exercice «extrêmement déloyal», estime (c'est le côté bisounours des démo-chreétiens) que « la déloyauté ne paie jamais en politique », et ajoute qu'ignorer l'alliance du PLR et du PDC est « surtout très bête ». En effet : non seulement ça n'a servi à rien, mais ça a même aggravé les choses pour la droite...

Il y aura donc aux élections muni-cipales genevoises des listes séparées issues de feue la coalition «Ensemble à Gauche» : une liste du Parti du Travail pour l'élection du Conseil administratif et une autre pour celle du Conseil municipal, une liste de SolidaritéS pour l'élection du Conseil administratif et une autre pour le Conseil municipal. Et SolidaritéS prétend avoir le droit d'utiliser pour elle seule l'étiquette « Ensemble à Gauche », ce que le parti du Travail entend lui interdire.  « Le nom de la coalition ne peut être utilisé qu'avec l'accord de toutes ses composantes », déclare le PdT... « l'accord de toutes les composantes de la coalition est nécessaire pour empêcher l'une d'entre elles d'utiliser le nom de la coalition», rétorque SolidaritéS. Tout ça pour savoir qui peut utiliser le nom d'une coalition qui n'existe plus... Si c'est pas du fétichisme, qu'est-ce c'est ?

Six députés ont été convoqués l'été dernier par la police après que le bureau du Grand Conseil ait saisi la justice de la divulgation du procès-verbal de l'audition de Pierre Maudet par la commission de contrôle de gestion, à propos du voyage du Con-seiller d'Etat à Abu Dhabi. Six des quinze membres de la commission ont été entendus par la police. Mais on sait pas qui. Ben quoi, le Grand Conseil allait pas laisser les Conseillers municipaux de la Ville être seuls à  être convoqués par le justice ou la police pour une histoire de violation du secret de fonction (comme ce fut le cas trois semaines avant les députés ). Il en va quand même de la primauté du parlement cantonal sur le parlement municipal....

Le viticulteur Willy Cretegny, qui a été candidat au Conseil des Etats et a obtenu une honorable septième place avec 7746 suffrages, a annoncé qu'il allait créer un nouveau parti, «Le nouveau radical», pour participer d'abord aux Municipales de l'an prochain, puis aux cantonales de 2023, avec comme thème programmatique central le défense de l'économie locale, de l'agriculture bio et la lutte contre le libre-échange. Et pourquoi il veut appeler son parti « le nouveau radical », Cretegny ? parce qu'il se sent « assez proche du radicalisme genevois et suisse du siècle dernier ». Du XXe siècle, donc. Faut dire que la référence au radicalisme du XIXe siècle est déjà prise par le Cercle Fazy-Favon, mais on sait jamais, s'il lui reste une cagnotte ledit cercle pourrait ne pas se contenter de financer les campagnes électorales de Pierre Maudet. Et « le nouveau radical » pourrait récupérer quelques vieux radicaux qui s'étiolent grave au PLR...

Le 26 septembre, le « Grand Genève » devait respecter la nuit, histoire de sensibiliser son million d'habitants à la pollution lumineuse. En effet l'éclairage public a été éteint. Dans les zones rurales (les vraies), ça a eu l'effet attendu : la nuit fut la nuit. Mais en ville, les vitrines des com-merces et nombre de bâtiments publics sont restés allumés. ça a juste été un peu moins lumineux. Pas assez. Faut croire que Genève est si naturellement brillante qu'il est impossible de l'éteindre. Ouais, ça doit être ça.

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