Fonds de tiroir


Depuis qu'on envisage l'arrivée d'une verte ou d'un vert au Conseil fédéral, au lieu de commencer par se demander pour quoi faire (c'est ce qu'on se demande depuis 1943 pour les socialistes...), on se demande d'abord à la place de qui. Et on répond généralement : à la place du PLR Ignazio Cassis, que seul le PLR défend vraiment. Faut dire qu'il ne brille pas à son poste, le ministre des Affaires étrangères. Ce n'est pas parce qu'il est PLR (son prédé-cesseur, Didier Burkhalter, l'était aussi, et même la gauche le regrette), c'est parce qu'il est transparent. Et que le principal argument de son maintien au gouvernement n'est pas qu'il soit PLR mais qu'il est Tessinois. Et qu'il est bon que les italophones soient représentés à l'exécutif fédéral. Bon, d'accord : mais il y a une verte tessinoise qui vient d'être élue au parlement fédéral. Et Après tout, Simonetta Sommaruga, elle est bien un peu italophone, non ?

Y'a un Conseiller municipal de Genève que personne n'aime : Laurent Leisi. Il a d'abord été exclu du MCG pour racisme, homophobie et islamophobie. Et faut vraiment beaucoup en faire pour se faire virer du MCG sous de si futiles prétextes. Après quoi, il s'est fait virer d'une séance du Conseil municipal parce qu'il était bourré comme un coing et avait revêtu un gilet jaune. Mais en plus, il a été condamné fin juin à une peine pécuniaire avec sursis pour injures après avoir traité sur facebook un homme de « grosse  tache de gauche infâme au cerveau malade ». Mais bon, il a obtenu le sursis quand même, Leisi. Il peut donc se représenter sans problème au Conseil municipal. Faut juste trouver une liste qui l'accepte. Ou qu'il fasse lui-même sa liste : y'a encore de la place à la droite du MCG et de l'UDC. Au fond, près de la buvette.

La grille tarifaire du « Léman Express » offre 200'000 prix différents. La « Tribune de Genève » en a fait un résumé, en donnant quelques exemples. Celui d'un parcours de Versoix à Annecy offre une fourchette de tarifs allant du simple (14,60 francs) à presque le double (23,70 francs). On note aussi l'absence de tarifs réduits pour les retraités (sauf si on prend des billets restant sur territoire suisse ou sur territoire français) et l'incapacité des distributeurs de billets de prendre en compte d'éventuels abonnements avant la délivrance d'un billet. Ouala. On peut pas penser à tout. De toute façon, la seule information qui importe est celle-ci : la fréquence des contrôles des billets dans les trains du Léman Express et le montant des amendes pour resquille. Le reste, on s'en fout : les transports publics devant être gratuits, on les utilisera gratuitement. Logique, non ?

Pour justifier sa décision d'en finir avec la coalition «Ensemble à Gau-che» et donc avec son alliance avec le Parti du Travail, SolidaritéS a expliqué par la voix de Jean Batou qu'EàG est « une structure dépassée, génératrice de conflits permanents et peu démocratique ». Mais qui donc l'a créée, cette structure ? Et Pierre Bayenet, candidat de Solidarité au Conseil administratif de Genève, esti-me qu'il faut créer « une nouvelle force unique à la gauche de la gauche». Bonne idée, ça, On pourrait même  l'appeler Ligue Marxiste Révolution-naire. Ou Parti Socialiste Ouvrier.

A Fribourg, le PDC a réussi à conserver ses deux sièges en multipliant les apparentements et sous-apparentements, avec quatre listes jeunes, le PBD, les Verts libéraux et les Evangéliques. A Genève, « Ensemble à Gauche » a réussi à récupérer un siège et les Verts libéraux à en conquérir un avec la même méthode. La Suisse est vraiment le pays du consensus.

Le canton de Neuchâtel a perdu un siège au Conseil national, parce que le canton, seul dans ce cas en Romandie, a perdu des habitants. 1142, exactement, en 2018. Dont 692 à La Chaux-de-Fonds, qui n'est plus que la quatrième ville romande, derrière Genève, Lausanne et Fribourg. Elle peut toujours se consoler en se disant qu'elle reste devant Neuchâtel (qui a perdu 111 habitants). Cette baisse de la population cantonale est due en partie au retour de Portugais au pays. Même l'UDC ne s'en réjouit pas, de ce retour au pays des immigrés. Du coup, le discours sur la surpopulation étrangère devient un vieux truc nostalgique, du temps où on ne perdait pas des habitants et donc des contribuables (et un siège au parlement), mais où on en gagnait. Et nous, ça nous réchauffe le coeur, de voir des xénophobes pleurer sur le départ des étrangers. ça doit être notre petit côté sadique.

Les trois communes de Suisse où les Verts ont fait leurs meilleurs résultats aux Fédérales sont Oltingen (Bâle-campagne), avec 38,4 % des suffrages, Onsernone (Tessin), avec 36,9 %, et Les Enfers (Jura), avec 36,5 %. Faut arrêter de croire que les Verts, c'est rien que des bobos urbains : ces trois communes sont de petites communes de campagne... Les ploucs ne sont plus ce qu'ils étaient.

Selon une étude publiée le 23 octobre, portant sur 2500 spéciments d'animaux exposés dans les musées d'histoire naturelle, les spécimens mâles des oiseaux et mammifères (tout particulièrement les chauve-souris et les ovins) sont sur-représentés par rapport aux spécimens femelles. Ben quoi ? Au fond, les féministes devraient applaudir à ce que la place du machisme soit désormais au musée...

La baffe qu'à prise l'UDC aux élections fédérales (une baffe, rien de plus : l'UDC reste le premier parti de Suisse), elle ne la digère pas. Il faut donc en rendre quelqu'un respon-sable. Alors bien sûr, y'a les media, qui font rien qu'à parler du réchauf-fement climatique. Mais y'a aussi les responsables de l'intérieur, les sections cantonales dénoncées par le président du parti, Albert Rösti : celles qui sont en proie à des disputes internes, qui ne sont pas sur la ligne du parti ou qui ne travaillent pas assez. A commen-cer, forcément, par les sections romandes. Et de conclure : «les intérêts du parti doivent passer avant les intérêts personnels». C'est beau comme du Lénine.

On a déposé hier matin, à l'aube, nos listes pour les élections municipales en Ville de Genève (ça se joue en mars prochain). Quatre candidates du PS et des Verts pour le Conseil admi-nistratif, 44 candidates et candidats socialistes pour le Conseil municipal. On a attendu «Ensemble à Gauche», ils sont venus.  Séparément. C'est dur de se réveiller, camarades ?

Commentaires

Articles les plus consultés