Fonds de tiroir


Les propriétaires du terrain sur lequel devait être construits des terrains de foot pour le Servette FC et des bureaux pour on ne sait pas trop qui ont fait recours contre le résultat de la votation qui, après recomptage, a refusé ce projet à neuf  voix de majorité alors qu'un premier dépouillement le donnait accepté à quinze voix. Pour l'avocat des proprios, « un troisième recomptage aurait dû être effectué ». Puis un quatrième, un cinquième, ad libitum ? « Il faut revoter », ajoute l'avocat. Et ceux à qui le résultat du re-vote ne convient pas pourront faire recours pour re-rev-oter. ça serait pas plus simple de tirer à pile ou face ? Euh, non, y'aurait recours contre le hasard...

On a salué d'une bonne rigolade en séance du Conseil municipal, l'an-nonce de l'adhésion de Lulu Barthassat au MCG (qui confirme ainsi sa vocation de benne de recyclage des invendus des autres partis politiques), et sa candidature au Conseil administratif de la Ville. On se demande quand même si le MCG avait besoin de ce boulet supplémentaire, mais après tout, ça le regarde. Et puis, au besoin, il pourra toujours compléter sa liste avec Guy Mettan...

Le 6 mars 2018, une vingtaine de manifestants, dont certains por-taient des masques à son effigie, se rassemblaient sous les fenêtres du Conseiller d'Etat PDSC Serge Dal Busco, pour soutenir les occupants d'une maison à Malagnou. La manif n'était pas autorisée, les manifestants se sont gentiment dispersés à l'arrive de la police, mais une dizaine d'entre eux ont été tout de même appréhendés, menottés et fouillés comme des criminels. Et l'an prochain, presque deux ans après les faits, la plupart d'entre eux vont être jugés, puisqu'ils ont contesté leur contravention,  pour avoir participé à une manif interdite et avoir « revêtu une tenue destinée à empêcher (leur) iden-tification », ce qui n'est pas gentil pour Dal Busco -qui n'avait pas porté plainte. Or depuis deux ans, toutes les personnes qui se sont retrouvées devant le Tribunal de police pour des faits semblables ont été acquittées. Après des procédures qui ont coûté des dizaines de milliers de francs. Alors pourquoi ils s'acharnent, la police et le Service des contraventions ? On sait pas. Pour manifester leur existence ?  Parce que leur ministre de tutelle, Poggia, n'aime pas son collègue Dal Busco ? On sait pas. Mais bon, on est à G'nêêêêve, y'a des trucs comme ça que personne n'est capable d'expliquer. C'est ce qui fait tout notre charme.

Un Conseiller municipal PLR est intervenu mardi au Conseil muni-cipal de Genève pour dire sa « honte d'être Genevois » après le refus du projet de centre d'entraînement du FC Servette au Grand Saconnex. Du coup, on est intervenu aussi pour dire notre fierté d'être Genevois et d'avoir pu voter sur ce projet «sportif» farci de bureaux inutiles dans un canton qui en regorge déjà de vides. Contrairement a notre mcollègue PLR, on n'aura donc pas besoin de demander l'asile politique à Abu Dhabi. Ou au Qatar, où on n'a évidemment pas de problème pour construire des stades sans demander l'avis de la population et en faisant crever à la tâche sous un soleil de plomb fondu les ouvriers sous-payés qu'on a importés pour bâtir des stades de foot dans un pays qui n'en a rien à foot.

Un référendum a été lancé depuis la droite de la droite contre le modeste octroi par le parlement fédéral d'un congé-paternité. La récolte de signatures bat son plain. Avec des méthodes... disons discutables. Plus clairement dit : de gros mensonges, proférés par les démarcheurs de signatures. Du genre : « signez ce référendum si vous voulez un congé-paternité » (alors que le référendum s'y oppose)... il semble que ces démarcheurs sont les employés, sous-payés, d'une asso-ciation, Incop, spécialisée dans les récoltes de signatures contre rému-nération, et qui s'était déjà illustrée dans la récolte de signatures pour le référendum contre l'extension de la norme antiracisme à l'homophobie. La co-présidente du comité référendaire contre le congé-paternité, Susanne Brunner. joue les andouilles : « c'est aux associations, partis et militants de choisir leurs arguments ». Et donc de choisir des arguments mensongers. Mais personne ne leur dit ce qu'ils doivent dire. S'ils mentent, c'est pas beau, mais on n'y est pour rien. Mais oui, mais oui, on la croit. On est prêt à tout croire. Parce que c'est bientôt Noël. Paix sur la terre aux démarcheurs de mauvaise volonté...

Dans la lettre qui accompagne le rapport, qu'elle nous a communiqué, de la fiduciaire sur les notes de frais et l'utilisation des cartes de crédit du personnel, des cadres et des directeurs du Grand Théâtre, , la présidente de la Fondation souligne « qu'il n'y a pas de corrélation » entre les lacunes rele-vées par le rapport de la fiduciaire sur les frais professionnels et de dépla-cement et la demande de couverture du déficit de la saison passée et du déficit prévu pour la saison à venir. Fonctionnellement, elle a parfai-tement raison. Sauf que politi-quement, ces lacunes, le rapport qui les énumère et la difficulté de l'obtenir font contexte de la décision de voter ou non cette demande de subvention extraordinaire destinée à boucher un trou déjà creusé et à se préparer à un reboucher un autre pas encore creusé mais dont nous assure qu'il sera forcé-ment creusé. Cela, évidemment,  n'améliore pas l'image de l'Institution auprès de ceux qui, votant la subvention que la Ville lui accorde, tiennent en leur vote, le sort du Grand Théâtre et de son personnel. On a donc accepté de voter un crédit extraordinaire pour boucher le trou déjà creusé, mais pas un crédit extraordinaire pour boucher un trou pas encore creusé. Le crédit extraordinaire a donc été réduit pour ne plus correspondre qu'à ce qui était nécessaire pour boucher le trou déjà creusé.
On résume : Un jour, alors que Nasreddine Hodja creusait un trou profond dans son jardin et le comblait de pierres, son voisin l'interpella :
- Nasreddine, c'est très bien de faire disparaître les pierres de ton jardin en les enterrant, mais qu'est-ce que tu vas faire de toute la terre que tu a enlevée pour creuser ton trou ?
- Quelle question idiote : je vais la mettre dans un autre trou que je vais creuser...
- Oui, évidemment... mais la terre que tu as enlevée pour creuser le trou dans lequel tu va mettre la terre que tu as enlevée pour creuser le trou dans lequel tu met tes pierres, tu vas la mettre où ? dans un troisième trou que tu creusera en enlevant de la terre que tu mettras dans un quatrième trou que tu creuseras pour...
- Arrête de me distraire de mon travail : je n'ai pas le temps de t'expliquer maintenant tous les détails de mon plan...



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