Fonds de tiuroir

Si vous avez besoin de changer de matelas, choisissez bien votre fournisseur. Parce que le matelas peut héberger de drôles de parasites. Tenez, par exemple, les matelas Roviva (du haut de gamme, paraît-il) : une enquête du Tages Anzeiger et de l'émission de la télé alémanique Rundschau révèle que le patron de la boîte, Peter Patrick Roth, a plus que des accointances avec l'extrême-droite : il a investi dans l'importation de fringues russes très en vogue dans les milieux néonazis, ornés d'une triple svastika, produits par une entreprise dont le patron est interdit d'entrée en Allemagne et dans tout l'espace Schengen (en Suisse aussi, donc) pour son néonazisme. La boîte qui importe ces fringues en Suisse a pour associé le vice-président du parti d'extrême-droite PNOS (Partei Nationbal Orientierter Schweizer). Bon, les gars, secouez votre paillasse, y'a des punaises dedans.

«  Le bonheur est une idée neuve en Europe », a-t-on fait dire à Saint-Just. Et le droit au bonheur est inscrit dans la Constitution américaine. Et huit citoyens, dont trois anciens députés, proposent d'inscrire l'indicateur du « Bonheur cantonal brut » dans la Constitution genevoise. Comme au Bhoutan. Après avoir défini cet indicateur à partir de quelques autres, relevant des principes du «développement durable », comme la solidarité, la sauvegarde de l'environnement, la bonne gou-vernance, la promotion de la culture. Mais tous les indicateurs possibles et imaginables ne vont pas permettre de définir le bonheur : il y a des égoïstes pollueurs et incultes très heureux, des sadiques heureux de faire souffrir, des masochistes heu-reux de souffrir et des héros confi-nant à la sainteté parfaitement malheureux... Mais bon, inscrire la recherche du bonheur comme un droit constitutionnel, pourquoi pas tant qu'on ne fait pas du bonheur une obligation façon Big Brother orwellien... ? Et ça permettrait de remplacer le «Cé què l'e nô» par le «Chuis heureux» de Jacques Debronckart... Que du bonheur... quoi...

Le Léman Express vient d'être inagauré, que le gouvernement français a donné son feu vert à un projet autoroutier entre Machilly et Thonon, sur le trajet même du train. Les écolos français et genevois, et la Ville de Genève, s'opposent à ce projet, et la Ville a déposé recours contre cette autorisation, le projet autoroutier faisant concurrence au nouveau réseau ferroviaire, et ayant pour effet de ramener à Genève le trafic automobile que le Léman Express a précisément pour mission de réduire.« Depuis quand Genève veut-il se mêler des problèmes français », tonne un partisan de cette autoroute superfétatoire ? Ben, depuis 500 ans, mon brave : depuis que des pasteurs français installés à Genève con-seillaient le parti protestant en lutte contre la monarchie catholique et la Sainte Ligue... 


Onex, laboratoire politique (forcé-ment, on en vient...) : à l'élection du Conseil administratif, la gauche et le PDC vont faire liste commune, avec Carole-Anne Kast (PS), Maryam Yunus Ebener (Verte) et Anne Kleiner (PDC), un joli trio féminin laissant le PLR Jean-Pierre Pasquier confronté à la double concurrence de l'UDC et de l'ECHO (une nouvelle formation récupérant des déçus du MCG et du PLR, et présentant la double candidature de deux ex-PLR).  On sait pas ce qui va fleurir dans les urnes municipales de ce printemps, à Onex et ailleurs, mais ce qu'on sait déjà, c'est qu'il y a des bourgeons prometteurs de goûteux changements d'alliances à droite dans les villes...

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