Fonds de tiroir

Les élections municipales, c'est aussi un moment de tester de nouvelles alliances. Et dans quelques villes genevoises, les partis s'y sont mis avec une belle inventivité. A Meyrin, le PDC a mis fin à son alliance avec le PLR pour en conclure une avec les Verts libéraux, et du coup le PLR en a conclu une avec l'UDC. Les socialistes et les Verts ont maintenu leur alliance, mais souhaitent à haute voix le maintien du PDC au sein de l'exécutif municipal (composé actuellement d'une socialiste, d'un Vert et d'un PDC. A Onex, les socialistes, les Verts et le PDC font même liste commune pour le Conseil administratif, et une nouvelle liste, rassemblant des démissionnaires du PLR et du MCG, fait liste commune avec les Verts libéraux. Du coup, le PLR se retrouve tout seul à groumer dans son coin, comme le MCG.

La commission municipale des natu-ralisation de la commune schwytzoise d'Arth a refusé d'accorder la natio-nalité suisse à un Italien, vivant en Suisse depuis trente ans, parce qu'il ne savait pas que les loups et les ours du parc animalier de la région parta-geaient le même enclos. Fin janvier, c'est le Tribunal fédéral qui a tranché : on ne peut pas refuser la nationalité suisse à quelqu'un pour une raison aussi futile, une telle décision violant le principe de l'interdiction de l'arbitraire. Une décision « salutaire », commente la Conseillère nationale Ada Marra (PS, Vaud). Et les socialistes relancent au parlement le débat sur les procédures de natura-lisation. Cela s'impose, en effet : ce processus diffère d'un canton à l'autre, et d'une commune à l'autre. Ici, l'instance décisionnaire de fait est le canton, là, c'est la commune, qui fait passer un véritable examen au candidat ou à la candidate, a un poids déterminant.. A Genève, c'est le canton qui décide, mais certaines communes continuent de se doter d'une commission municipale des naturalisations, qui ne délivre plus que des préavis (et même des préavis de préavis), d'autres (à commencer par celle de Genève) s'en passent fort bien (on continue d'ailleurs de s'auto-congratuler pour avoir contribué à supprimer cet apendice superfétatoire -et même nuisible). Résultat : « L'Etat de Droit exige une égalité de trai-tement. Et par rapport aux demandes de naturalisation, on en est loin », résume Ada Marra. Et cette inégalité ne va pas se réduire, si on en juge par la loi soumise au vote populaire en Argovie, après un référendum lancé par la gauche, dimanche prochain : elle exclut la naturalisation de toute personne ayant bénéficié d'une aide sociale dans les dix ans précédant leur demande (alors que la loi fédérale n'exige que trois ans). Comme le résume une députée socialiste, la pauvreté devient un délit. Salauds de pauvres, salauds d'étrangers...


Le 8 janvier était lancé le référendum contre l'achat de  nou-veaux avions de combat. Il lui faut 50'000 signatures valables. En trois semaines 30'000 signatures ont déjà été récolétes, soit 10'000 signatures  par semaine. Autant dire que notre DCA est efficace...

Rescapé de l'affaire des notes de frais du Conseil administratif de la Ville de Genève (les siennes ont tous été justifiées), et seul membre de l'exécutif municipal à se représenter, Sami Kanaan soupire : « Seul sortant, on me colle tout sur le dos. C'est tout juste si je ne suis pas responsable du réchauffement climatique »... Euh... justement,  puisque t'en parles...

Petite cartographie canine genevoise : ousque, dans quelles communes, y'a-t-il le plus grand nombre de clebs ? en nombre absolu, c'est évidemment à Genève, avec 9461 chiens (devant Vernier, avec 2116)... mais si on rapporte la population canine à la population humaine, Genève est la commune où la population canine est la plus basse, avec 4,7 chiens pour 100 habitants, contre 11,8 à Anières, 13,8 à Jussy et 14,6 à Vandoeuvres -et même 18,8 à Bernex, mais c'est à cause de la SPA qui y a son chenil genevois. Que les communes les plus friquées soient aussi les plus canophiles est assez logique, quand on sait que 21,3 % des contribuables les plus fortunés ont un chien  et que c'est presque trois fois plus que les contribuables du segment moyen... 


Dans une semaine, le Conseil d'Etat sera saisi d'un recours du Conseil administratif. Dit comme ça, ça titille pas grand chose du côté des neurones, et on peut croire à une Nième querelle de voisinage entre les exécutifs de la Ville et du canton. Ben non, c'est pas ça : le Conseil d'Etat en question, c'est la plus haute autorité administrative française. Et le recours que  dépose à ses augustes pieds la Ville de Genève porte sur un projet d'autoroute entre Thonon et Machilly. Sur territoire français, donc. Alors quoi, on a annexé un bout de la Haute-Savoie ? Ben non, pas encore : il se trouve que cette autoroute 100 % française ne mène nulle part depuis Thonon et va dégueuler près de la moitié (42 %) de ses bagnoles sur territoire genevois et sur des axes déjà en-gorgés, alors qu'on vient d'inaugurer « la plus grande ligne ferroviaire transfrontalière d'Euro-pe » justement pour éviter cet afflux de circulation automobile fron-talière. Du coup, la Ville n'est pas seule à s'opposer à cette ânerie «anticlimatique» (Rémy Pagani dixit), inefficace (puisque non reliée aux autoroutes suisses) et au coût excessif (« probablement la plus chère de France au kilomètre » -quatre pistes sur seize kilomètres-, selon la verte Elisabeth Charmot, Con-seillère municipale de Thonon) : aux côtés de Pagani annonçant le recours de la Ville, on trouvait l'autre jour au Palais Eynard des représentants d'associations écolos haut-savoyardes et de la Confédération paysanne. Et le recours de la Ville sera accompagné de deux autres recours distincts. Venus de France, ceux-là. La Grande Genève, on vous dit.

Chronique de la démocratie munici-pale genevoise (suite) : à Bardonnex, la Maire PDC a été élue tacitement (Bayenet n'était pas candidat). Il y aura cependant compétition entre la gauche et la droite pour un poste d'adjoint. Au Conseil municipal, la gauche est certaine d'obtenir au moins deux sièges, puisqu'en face on ne propose que 15 candidatures pour 17 sièges. A Collonge-Bellerive, c'est tout le Conseil administratif qui est élu tacitement.

La place de la Synagogue va enfin, dix ans après qu'une pétition l'ait demandé, être aménagée en place piétonne et débarrassée des bagnoles qui y stationnaient. Les trottoirs y seront supprimés, la fontaine et les plantes seront maintenus. Elle retrouve ainsi son dessin par Maurice Braillard. C'est le Tribunal fédéral qui a permis cet heureux dénouement : il a rejeté le recours déposé par le Chambre de commerce et d'industrie, dont le siège est voisin et qui avait peur que la circulation détournée de la place ne vienne faire du bruit sous ses fenêtres. Chacun ses priorités, quoi.

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