Fonds de tiuroir

L'ancien directeur du Grand Théâtre, Tobias Richter, exprime dans la «Tribune de Genève » de samedi dernier ses « réserves quant aux compétences de (Sami) Kanaan à la tête (du) dicastère (de la cultu-re)». Ouais, ben on en a au moins autant, de réserves, « quant aux compétences » de M. Richter à la tête du Grand Théâtre, vu les efforts que la Ville (et Sami Kanaan) ont dû consacrer pour le renflouer au terme du mandat de son ex-directeur -dont en outre la programmation n'a pas eu grand chose de bouleversifiant...

C'est pas parce que le dimanche est le jour du Seigneur qu'il faut forcément en déduire que c'est le jour du PDC. En tout cas, dimanche dernier, ce n'était son jour, au PDC, ni dans le Jura ni en Valais. Deux cantons cathos, pourtant... Dans le Jura, à l'élection partielle au gou-vernement cantonal, c'est la can-didate socialiste qui a été élue contre la candidate démo-chrétienne, le PDC perdant du coup son deuxième siège gouvernemental et sa prééminence politique, au profit du PS. En Valais, à l'élection du Président de la commune (Maire) de Grimisuat, il a fallu recourir au tirage au sort pour départager les deux candidats, une démo-chrétienne et un dissident du PDC. Et à pile ou face (on avait le choix entre cette méthode et celle de la courte-paille ou des noms sur des billets choisis à l'aveugle), c'est le dissident qui a été élu. Y'a des jours comme ça, où après la messe, c'est la pénitence... 


Deux candidats UDC (dont un ex-PLR) au Conseil municipal de la Ville, qui furent deux candidats à la candidature UDC au Conseil administratif mais furent recalés, proposent de réduire les salaires des fonctionnaires municipaux. Du coup, les deux candidats que le parti présente effectivement au Conseil administratif se désolidarisent de leurs collègues et réduisent la proposition de leurs deux anciens concurrents à une manière «risible» de «faire le buzz» .Y'a pas de doute, l'UDC est prête à une alliance avec le PLR.

Un  Conseiller municipal Vert, franco-tunisien arrivé à Genève à l'âge de sept ans, y vivant  depuis 27 ans, y ayant fait toutes ses écoles, s'y étant engagé politiquement, intervient en séance du Conseil municipal pour combattre le projet de parking Clé-de-Rive. Une Conseillère municipale PLR genevoise « de souche », partisane dudit parking, lui lance, avant de dérouler ses quartiers de noblesse tribale : « je m'étonne de ce que tu puisses ainsi juger d'une ville qui n'est pas la tienne ». Une ville qui est celle de qui, alors, si elle n'est celle de tous ceux et toutes celles qui y vivent ? des descendants certifiés des Allobroges d'il y a 2100 ans, des Romains qui s'y installèrent après que Cesar s'y soit pointé pour empêcher les Helvètes d'entrer en Gaule, des Burgondes qui ont suivi les Romains, des Francs qui ont suivi les Burgondes, des Savoyards qui ont suivi les Francs, des pasteurs français qui y ont implanté la Réforme, des Huguenots fuyant les massacres des guerres de religion en France et des Vaudois du Piémont fuyant leurs persécuteurs en Italie ? Faut être de souche depuis combien de siècle pour avoir le droit de parler d'un parking à Genève, capitale mondiale du monde mondial, ou près de la moitié de la population est étrangère ? Et au bout de combien de siècle d'ancienneté d'une souche ses derniers surgeons commencent à être intellectuellement naufragés ? Et qu'est-ce qu'on fait de ce que le Grec Haldas ou l'Argentin dirent de Genève ? 


Immense soupir de soulagement au fond à gauche de la gauche : Solidarités et le DAL porront continuer à s'appeler « Ensemble à Gauche » même après que le Parti du Travail ait quitté la coalition : c'est ce que le Tribunal civil de première instance a décidé, le Parti du Travail l'ayant saisi pour tenter d'interdire aux deux derniers morceaux d'EàG de continuer à se baptiser du nom d'une coalition qui ne coalise plus grand chose. Bon, faut dire que c'était un peu tard pour lui interdire de garder son nom dans l'intitulé de ses listes électorales et de son matériel de propagande, vu que les listes et le matériel ont été diffusés dans toute la Ville et que les élections ont lieu dans un peu plus d'une semaine. Le Tribunal ne s'est d'ailleurs pas prononcé sur le fond, juste sur l'opportunité d'une interdiction que le temps passé rend sans effet. C'est la vertu du temps, ça : avec lui, va, tout s'en va, même les moins chouettes souvenirs...

Avouons-le, aussi humblement qu'on en est capable : on s'est bien marrés en lisant dans l'hebdo des milieux zimmobiliers, «Tout l'im-mobilier», l'interview du candidat du PLR au Conseil administratif de la Ville de Genève, le roboratif Simon Brandt, qui proclame souhaiter «amener une nouvelle manière de faire de la politique ». De la part d'un féal de Pierre Maudet, c'est une promesse qui, en effet, repose sur une solide expérience d'une telle « autre manière »... On vous passe le programme du candidat, que le canard immobilier considère comme le « plus complet du lot pour ramener la sérénité en Ville de Genève » (on doit pas avoir la même conception de la sérénité...), un compliment qui ne surprendra pas venant d'où il vient quand on lit ledit programme, une sorte de résumé de la liste de toutes les tentatives de la droite municipale pour réduire l'effort de la commune pour renforcer l'offre de logements sociaux, « assouplir » les plans d'uti-lisation des sols (le seul instrument dont dispose une commune pour freiner la disparition des petits commerces et des lieux culturels de quartier), d'armer la police municipale et de revoir « de fond en comble » le catalogue de ses missions (fixées par une loi cantonale qu'un Conseil administratif ne peut modifier)... plus quelques gadgets patriotards, genre rétablissement des « promotions » et exhibition du drapeau suisse... Une « nouvelle ère » pour Genève, quoi, comme le promet le slogan électoral du PLR -sans préciser s'il s'agit du paléolithique ou du néolithique. 


Il n'y aura pas de grand raoût des candidates, candidats, militantes, militants, journalistes et commen-tateurs, à Uni Mail, dimanche prochain, pour les Municipales : le Conseil d'Etat a décidé de réserver l'accès à l'agora électorale aux jurées et jurés du dépuillement. La faute à ce connardovirus qui plombe tous les rassemblements. On ne verra donc ni les sourires des élues et des élus, ni les grimaces des battues et des battus. Bon, ben on s'en consolera dans les bistrots du coin. Ou devant notre télé ou notre ordinateur.  ça changera évidemment pas les résultats, juste la fréquences des gueules de bois.





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