Fonds de tiroir

On a reçu le dépliant de campagne d'« Ensemble à Gauche » (qui assure par ailleurs ne pouvoir faire campagne) nous appelant à soutenir la candidature de Pierre Bayenet au Conseil administratif de la Ville. Pourquoi pas, d'ailleurs ? On soutient les quatre candidates et candidats du PS et des Verts, il y a cinq sièges, il reste une place, alors pourquoi pas lui, pour « garantir le maintien de la gauche combative au Conseil administratif et envoyer un message clair aux dirigeants du PS et des Verts, toujours tentés par les accommodements avec la droite ». Là aussi, on est d'accord. Sauf qu'EàG, ça lui arrive aussi de s'«accommo-der» avec la droite, même la plus à droite (par exemple en déposant avec le MCG un recours contre l'orga-nisation du 2ème tour de l'élection au Conseil administratif). Et que pour «garantir le maintien de la gauche combative au Conseil admi-nistratif», on peut tout aussi bien voter pour Marie Pérez que pour Pierre Bayenet... c'est d'ailleurs ce qu'on a fait... en plus, si elle devait être élue (d'accord, c'est pas l'hypothèse la plus probable, mais on s'en fout), ça ferait un Conseil administratif à majorité féminine... oui, bon, Greg, c'est vrai, si Marie Barbey-Chappuis était élue aussi, mais voilà, on a eu une bouffée de sectarisme... c'est pas un symptôme du COVID, au moins ? 


le Conseiller administratif d'Onex François Mumenthaler, PLR sor-tant qui ne se représente pas, démissionne du PLR et appelle à voter pour le « ticket » vert-PDC au Conseil administratif (la socialiste Carole-Anne Kast ayant été bril-lamment élue au premier tour), contre un ticket formé du candidat officiel du PLR Jean-Pierre Pasquier et de la candidate du nouveau parti local, ECHO, sorte de benne de recyclage pour PLR et MCG ayant quitté leur parti. Cette candidate est d'ailleurs une ex-PLR, Nathalie Keller. On a donc, à Onex, un ex-PLR qui reçoit les félicitations d'une socialiste («ta loyauté aux valeurs humanistes qui nous ras-semblent t'honore», a posté Carole-Anne Kast) parce qu'il appelle à voter pour une Verte et une PDC, contre un PLR et une ex-PLR réunis pour essayer de virer le PDC du Conseil administratif. Quand on  vous dit qu'Onex est un laboratoire politique...

Un policier genevois proche de la retraite a été sanctionné par sa hiérarchie pour son attitude à l'égard de deux de ses collègues femmes. et les propos graveleux qu'il leur adressait. Il a eu beau expliquer qu'il s'agissait d'un « humour de caserne inoffensif et bon enfant » habituel au sein de la police genevoise, la Chambre admi-nistrative a estimé «le fait que d'autres collaborateurs pratiquaient ce genre d'humour ne saurait le légitimer» et a confirmé sa sanction : quelques heures de travail non payé. Qu'il n'effectuera pas, puisqu'il part à la retraite. ça doit aussi être une sorte d'« humour de caserne inoffensif et bon enfant »...

Le candidat du PLR au Conseil administratif de Genève, tout marri que le PDC n'ait pas purement et simplement retiré sa candidate pour lui servir de marchepied à lui, Simon Brandt, n'en démord pas : « nous avions une occasion unique de conquérir un deuxième siège au Conseil administratif (...). Il suffisait simplement de poursuivre le programme commun PLR-PDC-UDC,MCG que nos différents partis ont signé en 2015 ». Ouais, mais «poursuivre» ce « programme com-mun » (Georges Marchais, sors de ce corps !), ce serait «poursuivre» quoi ?  un machin dont les signataires n'ont jamais été foutus de faire quoi que ce soit (à part évidemment deux bricolages budgétaires annulés en votation populaire et une trentaine de décisions annulées par la surveillance des communes...) et qui n'a jamais été, ce «programme commun», qu'un chiffon de papier. Bon, d'accord, en temps de ruée sur les multipacks de papier-Q, c'est vrai que ça peut toujours servir...

Un comité de soutien aux victimes d'un syndicaliste harceleur a été créé par une centaine de personnes, militantes et militants des syndicats, des partis de gauche (dont des élues et des élus), qui expriment leur solidarité avec « les femmes qui ont osé dénoncer ces agissements » et qui ne sont «non seulement pas soutenues, mais même pas entendues», et se scandalisent « que des comportements qui duraient depuis des années, et dont on entend dire que tout le monde était au courant, n'aient pas été abordées de front par les instances syndicales». Qui ont donc autant de peine que le reste de la société à se défaire de vieux réflexes d’omerta. Et qui sont donc placées devant leurs responsabilités. Et devant la nécessité de mettre leurs pratiques au diapason de leurs discours. «Vaste programme», comme disait l'autre...

Coronavirus oblige, le congrès du PS suisse devant désigner la nouvelle présidence du parti a été repoussé à plus tard. Cinq candidates et candidats se présentent : deux duos (Mathias Reynard-Priska Seiler Graf et Mattea Meyer-Cedric Wermuth) à une copré-sidence, et un candidat à une pré-sidence, Martin Schwab. Un candidat très vert : végétalien, ne mangeant que des aliments crus... et membre des Jeunes Verts en même temps que du PS -qui exclut la double appartenance politique. Un Vert dans une rose, c'est joli, mais déjà que les Verts ont piqué des électeurs au PS, faudrait pas qu'ils leur piquent aussi la présidence du parti. Sinon, autant carrément fusionner. Ou créer un « Ensemble à Gauche » fédéral... euh... c'est vraiment un bon exemple, ça ?

Entre le premier et le deuxième tour de l'élection du Conseil administratif, le PLR de la Ville a changé de slogan pour promouvoir son candidat : on est passé d'« une nouvelle ère pour la Ville de Genève » à « le devoir d'abord ». Le « devoir », mais lequel ? Bah, on demandera à Jornot...



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