Fonds de tiroir

Ce ouiquende, c'était Pâques. Et Pâques, pour les chrétiens, c'est la célébration de la Passion et de la résurrection de Jesus. Mais ouala, selon un sondage commandé par le Réseau Evangélique, il n'y a plus qu'un quart des Suisses qui y croient aujourd'hui, à la résurrection, alors qu'ils étaient encore un tiers il y a treize ans. Tout fout le camp. C'était pourtant le bon moment, une pandémie, pour y croire, à la résurrection, non ? Surtout qu'ils étaient que trois en croix, sur le Golgotha, et que les distances de sécurité étaient respectées... Mais, avec le confinement, si on roule la pierre du tombeau vaincu, on se prend une bûche... 


Le PLR a perdu 20 % de ses sièges dans les Conseils municipaux et un quart de ses élues et élus dans les exécutifs. Il a été éjecté de fiefs comme Versoix et le Grand Saconnex, a perdu la majorité qu'il détenait à  Chêne-Bougeries, n'a pas réussi à reprendre pied au Conseil administratif de la Ville ni à celui de Meyrin, a perdu son siège à Onex et n'a dû son maintien à celui de Vernier qu'au soutien de la gauche à son  candidat. Cette défaite s'ajoute à celle subie aux Fédérales de l'automne 2019, où le PLR avait perdu un siège au Conseil national et échoué à en récupérer un au Conseil des Etats. «Le plus inquiétant, c'est l'absence de relève», « Aucune personnalité n'a émergé » lors de la campagne, ajoute l'édito la « Tribune de Genève», Qui ne doute pas que Pierre Maudet sera candidat au Conseil d'Etat en 2023. De toutes les villes (autrement dit : les communes de plus de 10'000 habitants) du canton, seules celles de Thônex et de Plan-les-Ouates ont encore un exécutif à majorité de droite. éditorialise la « Tribune ». «Nous restons malgré tout le premier parti cantonal», se console le président du PLR, qui justifie cette revendication en additionnant le nombre des élues et élus municipaux du parti dans toutes les communes -en mettant donc Gy et Genève, Russin et Vernier, sur le même plan. En Ville de Genève, on ne peut pas « dire que c'est uniquement à cause de Pierre Maudet ou de Simon Brandt qu'on a perdu ces élections » : « l'Entente n'a pas fonctionné », euphémise Bertrand Reich, et « la stratégie était mauvaise », face à une gauche dont la dynamique unitaire était solide alors que la droite était divisée. Eclatée, même, façon puzzle. Simon Brandt assure lui aussi que ce n'est pas lui qui a été sanctionné mais son parti. On peut tenir pour certain que s'il avait été élu, ce n'est pas le PLR qui aura gagné, mais lui, Simon Brandt. Eh ouais, la défaite est orpheline et la victoire ne sait que faire de ses géniteurs. 


Hosanna ! Les parlements vont recommencer à se réunir, en plénière et en commissions : le parlement fédéral est convoqué en session extraordinaire début mai, pour se prononcer sur le train de mesures visant à atténuer les effets de la crise pandémique sur l'économie, et sur la mobilisation d'effectifs de l'armée au-delà des trois semaines pendant lesquelles cette mobilisation peut être décidée par le Conseil fédéral seul. Côté parlement cantonal genevois, les commissions recom-mencent à siéger en vidéoconférence, et une séance plénière est agendée les 11 et 12 mai. Quant au parlement municipal de la Ville, il pourrait se réunir fin avril. On est bien contents, on vient d'être élus, voire réélus, on com-mençait à se demander pourquoi. Bon, d'accord, même quand on se réunit normalement, il nous arrive de nous demander pourquoi.

En France, l'un des foyers initiaux de propagation du Covid a été une semaine de prière organisée par une église évangélique alsacienne, en février. Et un autre, la fête juive de Pourim le 10 mars, alors que les rassemblements de moins de 1000 personnes étaient encore autorisés. Contaminez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens...

L'annulation de tous les spectacles, ça serait à Genève la victoire de Rousseau sur l'Alembert... si les fêtes populaires n'étaient elles aussi annulées... 


L'édito de la «Tribune de Genève» du 8 avril appelle à l'«union sacrée» entre les partis après les Municipales, pour assumer les conséquences de l'épidémie covidienne... funeste référence : l'«Union Sacrée», c'est en 1914 la mise au pas des grandes organisations politiques et syndicales de gauche par la droite et le patronat pour mobiliser les ouvriers et les paysans d'un pays contre les paysans et les ouvriers du pays voisin. On va mobiliser qui pourquoi cette fois ? les écolos pour la reprise des vols aériens de confort ? les syndicats pour une baisse des salaires ? L'Asloca pour une hausse des loyers ?





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