Fonds de tiroir

Les accusations de harcèlement portées contre un syndicaliste d'Unia, et la procédure mise en place par Unia pour tirer cette affaire au clair, procédure contestée par les accusatrices qui en étaient exclues, opposaient les deux principaux syndicats genevois, Unia et le SIT, qui emploie plusieurs victimes déclarées du syndicaliste harceleur et avait mis en demeure Unia de le sanctionner sévèrement. Unia avait commencé par refuser, mais a fini, l'investigation interne terminée, par licencier le syndicaliste, tout en affirmant que sa hiérarchie n'avait pas failli à ses responsabilités et avait pris les accusations de harcèlement au sérieux.  L'avocate de plusieurs plaignantes regrette toutefois «le manque d'égards envers les victimes» de la part d'Unia. Les victimes se disent toutefois satisfaites et soulagées de l'issue de l'affaire, et le SIT a salué le fait que les plaignantes «aient enfin été enten-dues et le coupable sanctionné». Et de conclure que «ce regrettable épisode démontre qu'il est encore nécessaire de poursuivre la lutte contre le virus du sexisme, y compris au sein du mouvement syndical». Cela semble d'ailleurs d'autant plus nécessaire qu'« au sein du mouvement syndical », des théories du complot circulaient pour décrédibiliser les accusatrices, et qu'en réponse à un appel de soutien aux accusatrices, un appel de soutien à l'accusé dénonçait la mise en place d'un «tribunal de l'opinion publi-que». Et qu'une fois l'accusé licen-cié, un groupe dénonçant un «licenciement abusif» et un «lyncha-ge médiatique» a été créé pour le soutenir.  On se croirait à Ensemble à Gauche, dis-donc... 


La législature municipale précédente, dans presque toutes les communes genevoises et tous les partis, a été marquée par un nombre considérable de démissions et de refus d'accepter un mandat de conseillères et conseillers municipaux. Sur 924 conseillères mu-nicipales et conseillers municipaux élus en 2015, 271 ont renoncé à leur mandat avant qu'il se termine. Et 185 des «viennent ensuite» appelés à les remplacer ont refusé de le faire. Du coup 103 personnes ont ainsi dû remplacer les remplaçants, sans jamais avoir été candidates. Une véritable «débandade», résume la « Tribune ». Ce qui a contrario suggérerait que siéger dans un Conseil municipal, c'est bandant, ce qui n'est pas tout-à-fait l'expérience qu'on en a... Par commune, c'est Onex qui détient le record des démissions et proportion des élus, avec 77,4 % de démission-naires en cours de mandat, suivie de Chêne-Bourg et de Thônex. Onex détient également le record des élus ayant quitté leur groupe pour siéger en indépendants (sept), devant la Ville de Genève (six). Par partis, c'est le MCG qui cartonne (58,8 % de démissions), devant le PS (49,4 %, mais dans le cas socialiste cela tient essentiellement à l'interdiction sta-tutaire du cumul des mandats de député-e et de conseiller-e municipale-e). Suivent les Verts, l'UDC, le PLR et le PDC. En Ville de Genève, 41,2% des conseillères municipales et conseillers municipaux élu-e-s en 2015 ont démissionné en cours de mandat. On est curieux de savoir ce qu'il en sera dans la législature qui va s'ouvrir le 1er juin, combien de celles et ceux qui ont été élus en avril dernier siégeront encore le 31 mai 2025, com-bien de «viennent ensuite» resteront sur les listes qui ont obtenu des sièges, et combien de remplaçants pas candidats aux élections auront dû être désignés pour boucher les trous créés par les départs d'élus ou de « viennent ensuite». Bon, on a le temps de voir venir... c'est long, quand même, cinq ans... même si c'est suffisant pour faire un tri «aussi vite que possible, aussi lentement que nécessaire »...

Un rapport de l'autorité fédérale de surveillance des activités du Service de renseignement de la Confédération (le SRC) relève des « erreurs récurrentes » dans la récolte et le traitement des données : si le SRC ne semble pas constituer des « dossiers sur les personnalités politiques exclusivement en raison de leurs activités politiques», il garde vraisemblablement la trace de leur participation à des manifestations publiques de soutien à une cause politique, et les agents du SRC fonctionneraient «comme des écureuils en accumulant des masses de renseignements »... ce qui finit, logiquement, par équivaloir à constituer des dossiers (pour ne pas dire des fiches...) « sur les personnalités politiques en raison de leurs activités politiques », ce que pourtant l'autorité de surveillance croit pouvoir dire que le SRC ne fait pas. Nous voila bien avancés...

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