Fonds de tiroir
 L'ordre des avocats de Genève, qui n'a sans doute rien de mieux à
      faire, a dénoncé à la Commission fédérale contre le racisme la
      réédition par Payot du manuel scolaire de lecture de 1912 (révisé
      dans les années soixante), «Mon premier livre», dans lequel les
      écoliers vaudois et neuchâtelois apprenaient à lire. Dénonciation
      pour ses «stéréotypes discrimatoires et en particulier racistes»
      (comme l'appren-tissage de la lettre N  «comme nègre») et sexistes
      (dans sa «représentation des rôles de l'homme et de la femme au
      sein d'un ménage»). Payot avait pourtant pris garde d'accompagner
      la réédition de ce vieux manuel d'une feuille d'avertissement
      expliquant qu'il ne s'agissait pas de «remettre au goût du jour
      des valeurs datées, et à certains égards critiquables, mais bien
      de permettre la mise en perspective du remarquable chemin parcouru
      en un demi-siècle par l'école publique». Insuffisant, selon la
      commission fédé-rale contre le racisme, qui regrette l'absence
      d'«un texte de mise en garde et d'accompagnement pédagogique
      soigné et fondé, intégré à l'ouvrage». Ouala. Maintenant, on
      attend de l'Ordre et de la Commission qu'il et elle s'occupent
      d'un bouquin, écrit y'a plus de 2000 ans, constamment réédité
      depuis et contenant non seulement des stéréotypes racistes et
      sexistes, mais aussi des appels au meurtre, des justification de
      massacres collectifs, voire du génocide,  de la torture, du viol,
      de l'inceste : la Bible. 
    
Le nouveau syndicat créé par scission du SSP, «Avenir Syndical»,
      qui compterait une centaine de membres semble avoir un peu de
      peine à se faire reconnaître comme «partenaire social» : les HUG
      ont en effet refusé à l'une de ses représentantes l'accès au
      dossier d'un employé qui avait choisi «Avenir Syndical» pour le
      défendre dans un conflit avec son employeur. Les HUG ont toutefois
      accepté que la militante accompagne l'employé à un entretien de
      service, mais pas en tant que représentante ou déléguée d'un
      syndicat que l'institution ne reconnaît pas comme partenaire
      social tant que le Cartel inter-syndical de la fonction publique,
      qui regroupe tous les syndicats genevois de la fonction publique
      et propose les représentants du personnel au sein des HUG, ne
      l'ait pas elle-même reconnu... Or si Avenir Syndical a demandé de
      pouvoir adhérer au Cartel, les statuts de celui-ci prévoient que
      pour pouvoir y adhérer, un syndicat doit avoir au moins trois ans
      d'existence -et Avenir Syndical n'existe que depuis ce
      printemps... Bah, qu'est-ce que c'est que trois ans, pour un
      Avenir (syndical)  radieux? 
    
Entre 2009 et 2018, on a célébré 400'000 mariages en Suisse, dont
      36% de mariages binationaux et 15 % de mariages entre étrangers.
      Cde qui ne fait plus qu'une minorité (49 %) de mariages entre
      Suisses.se.s. L'heure est donc graves, chères et chers
      compatriotes : c'est plein de météques dans nos ménages. Et ils et
      elles viennent d'où, ces métèques ? L'Office fédéral de la
      statistique, qui sait tout sur tout, nous le dit : La majorité
      d'entre elles et eux viennent d'à côté de chez nous, d'Allemagne
      (20'000 conjoint.e.s), de France (8000), d'Italie. Ensuite, on a
      des surprises (quoique...). En dix ans, 4193 Thaïlandaises et 4120
      Brésiliennes ont été épousées par des Suisses... en revanche,
      seules quelques dizaines de Suissesses ont épousé des Thaïlandais
      ou des Brésiliens... pendant que 9320 d'entre elles épousaient des
      Italiens... ah, le charme viril latin, quand même... Et puis,
      quand même, pour les vacances dans la belle-famille, l'Italie,
      c'est plus pratique que le Brésil ou la Thaïlande... si c'est pas
      un argument pour convoler, ça... 
    
Bonne nouvelle : le dernier recours pendant mollement contre l'initiative populaire municipale «Zéro Pub», qui veut bannir la publicité commerciales des rues de Genève, a été rejeté par la Cour Constitutionnelle. Le truc amusant, c'est que ce recours avait été déposé par un député des Verts, alors que les Verts soutiennent l'initiative. L'initiative avait d'abord été victime d'une tentative d'invalidation partielle du Conseil d'Etat, et c'était déjà la Cour constitutionnelle qui avait fait échouer cette tentative. Bon, maintenant, à moins d'un appel au Tribunal fédéral du député vert, le traitement de l'initiative va pouvoir reprendre en commission du Conseil municipal. Le Conseil administratif, lui, voudrait bien se débarrasser de la première proposition de l'initiative (celle qui demande le bannissement des affiches commerciales), pour ne pas perdre la redevance annuelle que lui verse le concessionnaire (privé) de l'affichage : 3,36 millions de francs par an. Sur un budget de la Ville de 1,2 milliard. Pour libérer nos rues du racolage commercial, renoncer à cette aumône, c'est pas trop cher payé... même en temps de crise.
Comme un incendie à ravagé la cathédrale (catholique) de Nantes, détruit ses grandes orgues, et s'est révélé être d'origine criminelle (autrement dit : intentionnel), s'est répandue comme une traînée de poudre de perlimpinpin sur les réseaux fachos l'hypothèse d'un attentat islamiste. Mais patatras ! la police a découvert l'incendiaire : un servant d'autel (autrement dit : un bénévole catho). Qui a avoué avoir foutu le feu à trois endroits différents. Et risque jusqu'à dix ans de prison. Et est, dit son avocat, «rongé par le remord et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements». Pour le remord, il a qu'à se payer une indulgence plénière. Et se confesser et se faire absoudre. Quant à la fachosphère, à défaut de pouvoir faire dans l'islamophobie obsessionnelle, elle se contente désormais de son racisme ordinaire (il est d'origine rwandaise, l'incendiaire) Ils sont jamais à court de détestations, les grumeaux de cette soue.
Encore un traître : après Dal Busco, Darius Rochebin. Le premier est mis au pilori par la droite de la droite parce qu'il ne sacrifie pas comme elle au culte de Ste Bagnole, mais le second a fait pire : il a quitté la télé publique suisse, où il œuvrait depuis un quart de siècle, pour une télé privée française (LCI) venue le chercher. Impardonnable, non ? Comment ça, non ? D'abord, il a hésité, Darius le Grand. Ensuite, faut pas s'étonner de ce que les meilleurs éléments de la télé romande quittassent Genève pour Paris quand le secteur de l'info de ladite télé s'apprête lui-même à quitter Genève pour Lausanne. Et puis bon, pourquoi y'aurait pas un mercato de la télé comme y'en a un du foot, hein ? Darius, c'est notre Messi à nous, téléspectateurs romands... bon, il est plus grand et il court moins vite, mais il a aussi le droit de changer de club, de passer du Servette au PSG... euh... de la RTS à TF1...
Ysengrin est de retour à Genève ! En 2012, un loup avait été
      photographié au Salève, un autre avait été écrasé à deux pas de
      Dardagny, une vingtaine de loups vivent désormais en Haute-Savoie
      et une meute hante la région de Saint-Cergues et des Rousses. Bon,
      Louloup viendra sans doute pas se promener dans les rues de la
      Ville, mais on peut quand même chanter en choeur avec Reggiani :
      «les loups, ouh ! les loups sont entrés dans Genève»...
    
    


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