Les fonctions publiques genevoises face à l'austérité budgétaire
Mobilisations
Le Conseil d'Etat genevois n'a pas retiré son
budget et s'accroche à sa proposition de faire payer une partie
des conséquences de la crise au personnel de la fonction
publique, y compris à celles et ceux qui sont au front de la
lutte contre la pandémie depuis ce printemps. Le Conseil
administratif de la Ville, lui, n'exclut pas de revenir sur les
propositions du même genre (quoique plus modérées, sans ponction
sur les salaires, mais avec aussi un blocage des mécanismes
salariaux) contenues dans son projet initial. On ne criera pas
victoire trop tôt, le personnel de la Ville a d'ailleurs tenu
hier aux Bastions, devant la Mairie, une assemblée générale qui
a décidé de maintenir l'exigence d'un retrait de la proposition
de modifier le statut du personnel pour permettre la suspension
des mécanismes salariaux,et a déposé un préavis de débrayage
pour le 12 novembre, Quant au personnel de la fonction publique
cantonale, dont le personnel municipal soutient la mobilisation,
il a maintenu son préavis de grève jeudi, toute la journée, sa
manifestation (14 heures 30, Place Neuve) et son assemblée
générale au terme de la manifestation, place des Nations. Enfin,
dans toute la Suisse, le personnel de santé manifeste pour
dénoncer les conditions de travail qui lui sont imposées, et
revendiquer une revalorisation salariale, plus de droits sur les
lieux de travail, et de meilleures conditions de travail. Parce
que les applaudissements et les bonnes paroles compatissantes
(genre "je comprends le courroux et le désarroi du personnel
soignant", Nathalie Fontanet dixit) ne suffisent pas. Surtout
quand les actes les démentent.
Casser un engrenage pervers
Le 15 octobre dernier, 6000 salariées et salariés
de la fonction publique cantonale, dont de très nombreuses et
nombreux membres du personnel de santé, ont manifesté à travers
le centre-ville contre les mesures de réductions salariales (1 %
de réduction de tous les traitements), de blocage des mécanismes
salariaux (gel des annuités) et d'augmentation des cotisations à
la caisse de retraite, proposées par le Conseil d'Etat dans le
cadre de la préparation du budget cantonal 2021. Une nouvelle
journée de mobilisation est prévue jeudi, avec grève,
manifestation, assemblée générale sur la place des Nations.
Genève semble bien être le seul canton exigeant
de son personnel le sacrifice d'une part de sa rémunération, et
d'une part bien plus importante de son revenu réel., sans même
que cette mesure n'améliore significativement son budget. On ne
prêche pas l'efficacité, on prêche la "solidarité". La
solidarité de qui, avec qui ? des infirmières avec les traders ?
En tout cas, on ne voit pas en quoi une
baisse du revenu des salariés du secteur public améliorerait en
quoi que ce soit la situation des salariés du secteur privé. On
voit bien, en revanche, en quoi elle s'inscrit dans un mécanisme
assez pervers.
C'est à ce mécanisme que s'oppose un mouvement comme celui des fonctions publiques cantonale et municipale genevoise. C'est à ce titre qu'il convient de le soutenir.
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