Fonds de tiroir

 On devrait pas considérer le «20 Minutes» comme un canard sans intérêt. Bien sûr, il ne donne que des infos qu'on trouve ailleurs, et ne les donne que sous une forme très résumée, mais y'a dans ce canard gratuit des pages tout-à-fait indispensables, carrément fonda-mentales : les pages «People». Qui nous font part de l'existence passionnantes de gens dont on ignorait jusqu'à l'existence: on avoue humblement ne même pas savoir, avant que «20 Minutes» nous en narre les vies édifiantes, qu'existaient  Stephanie Seymour, Jamie Lynn Spears, Christophe Beaugrand, Joel Kinnaman, Kelly Gale, Ana de Armas, Amel Bent, Maeve Martinez, David Mora, Marie-Clotilde Ramos-Ibanez, Josh Duhamel, Priyanka Chopra, Halsey, Armie Hammer ou Norbert Tarayre (et là, y'en a que pour trois jours de la rubrique «People» de «20 Minutes»...). On mourra pas idiots, on sait désormais que ces gens existent. Et même que des gens existent qui s'y intéressent. A chaque jour sa découverte...

Pierre Maudet vient de sortir un petit bouquin : «Quarantaine, chronique d'une crise annoncée». Et l'a fait préfacer par un psychiatre, Panteleimon Giannakopoulos. Il va plaider l'irresponsabilité de ses actes lors de son procès ?

Pierre Maudet vient de sortir un petit bouquin : «Quarantaine, chro-nique d'une crise annoncée». Et l'a fait préfacer par un psychiatre, Panteleimon Giannakopoulos, an-cien patron de la psychiatrie genevoise et actuel directeur mé-dical de l'établissement spécialisé genevois pour détenus présentant des troubles du comportement, Curabilis. On se perd en conjecture sur le sens du choix d'un tel préfacier ? il veut plaider l'irresponsabilité, Maudet, lors de son procès (qui s'ouvre en février) ? A en lire les compte-rendus dans la presse, le petit bouquin (moins de 100 pages) de Maudet ne semble pas apprendre grand chose au lecteur. Sinon qu'il est capable de bouffées d'humilité qui surprennent un peu ceux qui l'ont vu fonctionner. A part ça, GHI offrait jusqu'au 25 janvier 20 exemplaires gratuits à ses lecteurs. Ben merde, on a pas vu passer le délai, dis donc, va falloir qu'on aille le faucher, le bouquin. Quant les librairies seront à nouveau ouvertes.

L’enquête sur les cas de harcèlements à la RTS comptabilise près de 220 témoignages. Elle fait suite à l’article du quotidien Le Temps «La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence» publié en octobre dernier qui révélait des dysfonctionnements au sein de la chaîne de télévision publique. Dans sa dernière parution, intégrée au «Courrier» du 18 décembre, la tribune du syndicat des media et de la communication Syndicom estime qu'il est «particulièrement choquant qu'une entreprise comme la SSR ait fait la sourde oreille depuis des décennies à des situations graves et dramatiques» de harcèlement sexuel, rappelle que «dans une entreprise, l'obligation de protéger les travailleuses et les travailleurs incombe à la direction et aux Ressources humaines», et qu'il est donc «très grave mais aussi très éloquent que les victimes (de harcèlement au sein de la radiotélé romande) aient dû se tourner vers les médias pour faire  entendre leur voix». C'est très grave, en effet. Mais faudrait pas oublier que le secteur des media n'est pas le seul où s'ébrouent les blaireaux harceleurs : tout dernièrement, ce sont la Banque Nationale et l'Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne qui ont été mises en cause. Pendant quoi le Conseil des Etats, restant majoritairement ce qu'il est depuis plus d'un siècle et demi (un stamm de vieux mâles conservateurs) a refusé une campagne contre le sexisme. Bon, d'accord, faut laisser du temps au temps pour que les mentalités changent, mais «du temps au temps», ça veut pas dire l'éternité.

On se souvient (ou on devrait) qu'en 2019, le Conseiller administratif de la Ville de Genève Rémy Pagani avait créé une fondation «Genève Cité de Refuge», pour l'accueil et la formation des migrants. La méthode choisie avait fait polémique et suscité une enquête disciplinaire à l'encontre du magistrat, mais la fondation y avait survécu et entendait installer sur une parcelle de la rue de Montbrillant des logements pro-visoires, sous forme de containers, pour les migrants qu'elle prendrait en charge. Eh bien, elle ne pourra pas : la Ville préfère y installer une association désireuse d'y implanter un skatepark. On voudrait pas chipoter, et on n'a rien contre les skatepark (on n'a rien pour non plus, notez bien), mais on a comme un doute sur le sens des priorités et des urgences que traduit la préférence donnée au skating sur l'accueil des migrants. Notre côté bisounours, sans doute.

Le Conseil municipal d'Onex a eu une bonne idée, et pris une bonne décision, et forcément, la droite PLR, UDC et MCG du Conseil municipal s'y est oppoisée (en vain, la gauche est majoritaire au Conseil) : une charte des «sorties» (les voyages collectifs) des élus excluant de les faire en avion, favorisant l'écomobilité et spécifiant que ces sorties doivent «avoir ou poursuivre un but culturel, créatif et innovant (...) menant à une réflexion et à la réalisation de quelque chose de concret pour la Ville d'Onex», et non pas, comme le résume le socialiste Patrick Lapalud), «prendre de l'argent (sur le budget communal) pour aller boire des verres». C'est toute la gauche, ça : rabat-joie...


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