Fonds de tiroir

 

Genèveroule, l'association qui met à disposition des vélos en libre-service à Genève en partenariat avec Donkey Republic, et Mobility, coopérative d'autopartage, étaient citée comme soutiens du projet de parking Clé-de-Rive, et leurs logos figuraient sur les publications de la campagne du «oui» à ce (funeste) projet, le 7 mars prochain. Mais les deux associations démentent soute-nir le projet et exigent le retrait de leur logo de la liste des soutiens. D'autres associations (celle des habitants du centre et de la vieille ville, par exemple) avaient déjà été citées comme soutenant le projet, avant que ses partisans se résignent à ne plus les instrumentaliser contre leur gré. Et aujourd'hui, le porte-partole des promoteurs du parking se plaint : «les opposants exploitent tout ce qu'ils peuvent pour nous attaquer»... méchants, on est. Mais si vous voulez pas être attaqués, les gars, faut pas nous en fournir l'occasion... Allez, on range les flin-gues et on débat du fond. Ce qui s'agissant d'un parking souterrain, s'impose. A propos, vous le saviez, vous, que finalement, le PLR, l'UDC et le MCG appelaient, avec le TCS et l'ACS à voter «non» ? ben maintenant, vous le savez...

Allez, pour vous remonter le moral, on vous donne des nouvelles du Grand Parti Populaire de la Gauche Radicale : ses promoteurs genevois, issus de SolidaritéS, n'en ont certes pas encore annoncé la création, mais appellent à celle de «résistonS» pour «construire une organisation populaire de la gauche radicale genevoise» qui, elle, «devra poser les bases d'un véritable parti». Une politique des petits pas, quoi... Et les promoteurs de «résistonS» (taine et tonton), matrice de tout ce qui suit, d'expliquer qu'il était «urgent de sortie de l'entre-soi à "gauche" et de fonder nos résistances sur une organisation politique large et démocratique». En commençant «dans l'immédiat» par «défendre un programme d'urgence»... qui ressemble comme un petit frère aux programmes d'urgence déjà déve-loppés, à défaut d'être mis en œuvre, par à peu près toute la gauche de la gauche. Qu'importe, puisque «les organisations de gauche et écologistes n'apportent pas de réponses satisfaisantes à la crise actuelle et aux besoins de la population», réponse qui, évidemment, ne peuvent être apportées que par l'OPGRG d'où naîtra le PPGRG, qui, évidemment, n'aura rien à voir avec les sociaux-traîtres du PS et les écolo-traîtres des Verts qui, «lorsqu'ils ne se résolvent pas à gérer le consensus majoritaire avec la droite, se contentent de la politique du moindre mal» pendant que «la gauche combative, repliée sur elle-même, maintient paresseusement ses petites chapelles». Auxquelles il est donc indispensable d'en ajouter une. En commençant par affaiblir la principale organisation de la coalition «Ensemble à gauche», au sein de laquelle on entend bien rester. Résumé par le candidat du Parti du Travail à l'élection complémentaire au Conseil d'Etat, Morten Gisselbaek : «quand on commence par annoncer qu'on veut faire une grande formation à la gauche du PS et qu'on réussit à séparer en deux son plus grand parti, c'est mal barré». En effet, mais ça fait cinquante ans qu'on joue ce jeu là, à la gauche de la gauche. Y'a de l'immuable, là-dedans. Du rassu-rant. Un paysage connu. Allez les gars, à dans vingt-cinq ans, pour le nouvel épisode de la nouvelle saison de la série Desesperate Houseleft...

Donc, le Conseiller d'Etat Pierre Maudet a été condamné à à 300 jours-amende à 400 fr./jour pour «acceptation d'un avantage» : un voyage à Abu Dhabi. Et le Conseiller municipal Pascal Holenweg à cinq jours à 40 balles/jour pour un voyage en tram à Grange-Cana. C'est vexant, mais à Genève, on confond pas les torchons municipaux avec les serviettes cantonales.

Selon un sondage Tamedia de début février, une majorité (55 %) de Suisses et Suisses seraient opposés à la loi sur l'identité électronique, soumise au vote le 7 mars, prévoyant l'introduction d'un «passeport numérique» certifié par l'Etat mais proposé par des sociétés privées, et remplaçant toutes les id utilisées pour accéder à des services en ligne. Dans le détail, les femmes y sont plus opposées que les hommes (57 % contre 50 %), les urbains plus que les ruraux, les jeunes (18-34 ans) plus que les autres, les Romands plus que les Alémaniques et la gauche (et l'UDC) plus que la droite bourgeoise.  On résume ? On résume : l'identité électronique, alors, c'est surtout un truc de vieux suisses-allemands de droite de la campagne. Comme les avions de combat, quoi.

«Je ne peux pas vous assurer qu'il existera encore, dans vingt ou trente ans, une administration communale classique, auprès de laquelle il sera possible d'acheter les timbres de la taxe sur les ordures ménagères pendant les heures d'ouverture de bureau», reconnaît, plaidant pour le projet de loi sur l'identité électronique soumis au vote le 7 mars, la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. On voudrait bien, pourtant, qu'elle nous le garantisse : ça s'appelle un service public. Mais ça doit être un gros mot.

La radiotéléromande (RTS) a commis une vidéo interne pour promouvoir le langage inclusif, ce qui a suscité la colère de celles qui, au sein de l'entreprise, attendent plutôt d'elle qu'elle assume sa passivité face au harcèlement sexuel de ses chefs, petits chefs et vedettes. «On peut être un énorme macho et utiliser un langage épicène à l'écran», observe fort justement une productrice. Mais l'important n'est-ce pas de faire bonne figure ? Le directeur de la RTS, Pascal Crittin, explique que «toute personne doit se sentir incluse dans notre propos». Et dans les gestes, aussi ? le tripotage inclusif et le pelotage épicène, ça doit bien pouvoir être promu, non ? Et en plus, ça doit être plus facile à promouvoir qu'une lutte réelle, et résolue contre les comportements de chefs de meute et de blaireaux à la saison des amours. Alors pourquoi la RTS hésiterait-elle à se donner bonne conscience ?

Passant dans une rue commerçante en pleines restrictions d'ouverture des commerces, on se pose des questions bêtes, genre pourquoi peut-on y acheter du whisky et pas des jouets ? parce qu'on peut se désinfecter les pognes au pure malt mais pas avec des peluches ? On vous a prévenu, on se pose des questions bêtes. ça doit être pour ça qu'on n'obtient pas de réponse...




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