C'est un beau mot, "solidarité"
Indemnisation des pertes de revenus lors de la première vague covidienne
La loi d'indemnisation des pertes de revenus dues
à la première vague du Covid a été massivement ratifiée, à plus
de deux contre un, par les Genevois et voises, un résultat dont
la netteté nous a surpris nous-mêmes, et a atterré ceux, le MCG
et l'UDC, qui avaient lancé contre la loi un référendum
dilatoire rendu possible par le refus de la droite d'accorder à
cette loi la clause d'urgence qui lui aurait permis d'entrer en
vigueur à l'automne dernier. La droite de la droite, PLR
compris, avait fait de cette votation sur une mesure nécessaire,
et urgente, de solidarité un référendum sur le travail au noir,
parce que la loi ne fait pas de différence entre ses potentiels
bénéficiaires selon leur statut légal, ou son absence. "Vérité
alternative" qui n'a pas trompé : toutes les personnes qui ont
perdu leur revenu au printemps dernier du fait du confinement
général pourront être indemnisées. Toutes. Mais plus tardivement
qu'il aurait fallu. Il n'empêche : le vote genevois signifie
bien que le mot de "solidarité" a pris, à la faveur de la crise
sociale provoquée par la pandémie, une force nouvelle. C'est un
beau mot, "solidarité", et là, il est aussi synonyme d'une
reconnaissance de la dignité et des droits des travailleuses et
des travailleurs les plus précarisés
"La précarité et la crise sociale et économique n'ont pas disparu comme par enchantement le 16 mai 2020"
A l'automne dernier, la gauche politique et syndicale genevoise avait fait accepter par le peuple l'instauration d'un salaire minimum légal. 58,2 % des votes avaient ratifié cette proposition. Dimanche, ils ont été 68,8 % à accepter celle d'une indemnisation non discriminatoire (et plafonnée à un maximum de 4000 francs par mois pendant deux mois) des pertes de revenu des travailleuses et des travailleurs les plus précaires.
L'indemnisation spécifique des victimes de la
"première vague" a donc été ratifiée, sans ambiguïté, par le
peuple. Et c'est un premier pas : Après Pâques, les syndicats
lanceront, avec l'appui de la gauche, une initiative populaire
pour l'emploi. Et au Grand Conseil, la gauche a déposé un projet
de loi reprenant pour l'indemnisation des revenus perdus lors de
la première vague le dispositif qui vient d'être adoubé par le
peuple pour la première vague. "La précarité et la crise sociale
et économique n'ont pas disparu comme par enchantement le 16 mai
2020", rappelle le président de la Communauté genevoise d'action
syndicale, Davide De Filippo.
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