Le 21 mai, pour la justice climatique et sociale
Grève pour l'Avenir
Le 21 mai 2021 aura lieu une grande journée
d’action et de grève pour la justice climatique et sociale, la
"Grève pour l'Avenir" En y invitant, le mouvement de la Grève du
Climat lui donne pour objectif de "poser les bases d’un
changement à long terme vers une société durable". Le 10 avril des assemblées populaires se tiendront dans toute la
Suisse pour préparer la journée du 21 mai (on en trouvera le
mode d'emploi sur
https://grevepourlavenir.ch/participer/assemblees-populaires/).
"On ne peut pas
rattraper le temps perdu, mais on peut arrêter de perdre
du temps",
(banderole dans la Cité des 300 logements, à Bejaïa).
Un autre monde est possible, et
même nécessaire. Mais pas sur Mars.
Le Manifeste adopté en janvier par le collectif
genevois de la Grève pour l'Avenir fait de la situation
climatique et sociale une description d'autant plus dramatique
qu'elle est réaliste : augmentation sans précédent des émissions
de gaz à effet de serre, destruction de la biodiversité,
pollution de l'air, des sols et des eaux, raréfaction des
sources d'alimentation saine, "déréglements" affectant de
manière "disproportionnée" les personnes et les populations les
plus pauvres et les plus fragiles : la crise climatique est une
crise sociale. Une crise de l'emploi, une crise des ressources,
une crise des droits. Une crise dont "les mouvements migratoires
(sont) l'un des témoignages les plus flagrants. Cette crise ne
nous tombe pas du ciel comme une punition divine, ni ne sourd du
Tartare comme une malédiction diabolique : elle est la
conséquence de mécanismes économiques et de choix politiques
délibérés : produire n'importe quoi au plus faible coût
possible, accaparer le plus possible de ressources naturelles
non renouvelables, cultiver l'illusion d'une croissance
illimitée dans un monde limité.
Il nous faut désormais conjuguer démocratie
radicale, justice sociale et écologisme humaniste, non
pour « sauver la
planète » mais pour sauver ce qui y vit –la planète, elle,
survivra à
tout, jusqu’à ce que son étoile agonisante la dévore
dans un dernier spasme. Nous
avons accoutumé de scander dans nos manifestations et de
reproduire en titre dans nos texte cette conviction : "un autre
monde est possible". L'exemple, plutôt que le modèle, de cet
autre monde possible, la Grève du Climat le trouve "là où vous vous y attendez le moins, à savoir dans
le nord-est de la Syrie" au Rojava, où les Kurdes construisent
un espace "où des personnes de
différentes origines et ethnies vivent ensemble en paix, où les
décisions sont prises à la base, où les genres sont représentés
dans des positions de pouvoir équilibrées, où l'écologie et le
féminisme sont des valeurs fondamentales de la société", où se
développent des pratiques d'agriculture durable, où on reboise,
où on construit non un Etat, mais une démocratie horizontale,
communaliste, égalitaire. Ce qui, forcément, insupportait aux
djihadistes de Daech, que les Kurde ont vaincu, et insupporte
toujours à quelques voisins vindicatifs, à commencer par la
Turquie d'Erdogan, qui ne rêvent que d'éradiquer l'expérience
kurde.
"Un autre monde est possible", et le 21 mai, la
"Grève pour l'Avenir" dira qu'il est même nécessaire. Mais pas
sur Mars. Et pour le faire advenir, les luttes environnementales
et sociales sont à mener ensemble, partout, tout le temps.
La grève pour l'avenir n'est pas la grève des
luttes.
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