Fonds de tiroir

 Trois anciens joueurs de foot de la 5e ligue genevoise se sont retrouvés à mi-avril devant le Tribunal de police pour avoir en 2018 passé à tabac un arbitre lors d'un  match sans enjeu, dans la plus inférieure des ligues de foot L'arbitre avait collé un carton jaune à un joueur qui protestait contre l'une de ses décisions, puis un carton rouge après s'être fait insulter pour le carton jaune (le choix des couleurs genevoises pour les cartons est tout à fait involontaire), les trois imbéciles entrant alors sur le terrain pour tabasser l'arbitre. L'événement, surve-nu après d'autres du même genre (quelques mois avant, une bagarre générale avait éclaté lors d'un match de 4ème ligue, et cette fois ce furent des joueurs qui furent blessés), avait entraîné une grève des arbitres genevois et la paralysie du cham-pionnat cantonal pendant un week-end. Les trois taborniaux ont été condamnés à 12 et 15 mois de prison avec sursis, et à l'expulsion de Suisse (ils sont Kosovars) pour cinq ans. Ouala, c'était notre rubrique «le sport, école du vivre ensemble». On ne s'en lasse pas. Quoique...        

Gauchebdo n'existe pas depuis cinquante ans, et pourtant on lit Gauchebdo depuis plus de cinquante ans. C'est pas qu'on soit particu-lièrement en avance sur notre temps, c'est seulement que Gauchebdo est la dernière incarna-tion en date d'un journal plus vieux que nous... Il a bientôt quatre-vingt ans, ce journal, qui s'est appelé «La Voix Ouvrière», qui était carré-ment quotidien, puis «Réalités» et qui était hebdo. Et qui s'appelle Gauchebdo. Et ce journal, il est dans la mouise. Depuis toujours. Parce que c'est un journal de gauche, mais pas de la gauche friquée, de l'autre, la fauchée. La Voix Ouvrière, Réalités, Gauchebdo ne tenaient et ne tient toujours que par le soutien de leurs lecteurs. Souvent aussi fauchés que le journal. Il faut que Gauchebde continue de tenir. On peut le soutenir par un peu de sous (CCP 12-9325-6), et si on n'en a pas, en le faisant connaître, en le suivant et en le commentant sur les réseaux (www.gauchebdo.ch). Et si on en a, des sous, on s'abonne. Et si on a quelque chose à faire connaître, on s'y paie un peu de pub. Ouala. Vu l'état de la presse de gauche dans ce pays et ce coin de pays, on peut pas se permettre d'en perdre un morceau.

Comme nul ne l'ignore, Genève est le centre du monde, la capitale mondiale du monde mondial. C'est grand, mais ça risque de nous éloigner du reste de la Suisse. Alors, on se rattrape comme on peut, on participe à des défis fédéraux, avec les autres cantons, et là aussi, on gagne : on les meilleurs dans le concours de la biture au volant, la statistique fédérale nous classant en tête du palmarès des accidents de la route dus à l'alcool. Cé qu'è laiburp, le maîtrhips des botellons...

Ciel, les mendiants sont de retour dans les rues de Genève ! C'est du moins ce qu'on a pu lire dans «Le Matin Dimanche», la «Tribune de Genève» et même «Le Courrier». «Ils pullulent», les mendiants, a même couiné le député PLR Cyril Aellen, qui il y a deux mois mendiait lui-même encore -mais des suffrages, qu'il n'a pas obtenus, pour se faire élire au Conseil d'Etat à la place de Maudet. Arriver à être calife à la place du calife, dans une démocratie élective, c'est un métier qui ressemble beaucoup à celui de mendiant.  Pour un libéral, il est curieusement allergique à la concurrence, Aellen.

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