Fonds de tiroir
Séisme politique à Neuche (avec une participation électorale de 32 %, ce qui en relativise l'amplitude) : le Conseil d'Etat est passé à droite Le Grand Conseil aussi, d'ailleurs (même si le POP gagne deux sièges, SolidaritéS n'obtenant pas le quorum). Il était à gauche, le gou-vernement neuchâtelois ? paraît... Donc, il y avait trois socialistes et deux libéraux-radicaux, il y a dé-sormais trois libéraux-radicaux (dont une libérale-radicale) et deux socialistes. Et deux femmes (une socialiste féministe et une PLR antiféministe), le Grand Conseil devenant à majorité féminine. Le groupe parlementaire commun des Verts et du POP, qui a plus de sièges que les socialistes, ne sera pas, contrairement à eux, représenté au gouvernement cantonal (le candidat des Verts était pourtant soutenu par le PS et les Verts libéraux). Le PLR majoritaire au Conseil d'Etat et premier parti du canton et du Grand Conseil : ce résultat le console de ses déboires vaudois et genevois. La vague verte a dû se briser quelque part du côté de la Tène. Les lacustres, c'est rien que des bourges, finalement.
L'Association suisse des proprié-taires fonciers appelle à voter «non» à la loi fédérale CO2, soumise au vote populaire le 13 juin, avec cet argumentaire d'une parfaite mau-vaise foi : la loi renchérirait «le logement pour tous», provoquerait la «résiliation forcée de contrats de location en raison de l'obligation d'assainir les logements» et aug-menterait les loyers de 140 francs par mois en moyenne... or la loi n'impose rien de tout cela, et si des baux devaient être résiliés et des loyers augmentés, ce serait par une décision des propriétaires et d'eux seuls. On connais-sait les pompiers pyromanes, on découvre les pyromanes qui crient «au feu» !
Mardi dernier, c'était, en Suisse, le «jour du dépassement», celui où les Suisses et Suissesses auront consommé et consumé la totalité des ressources naturelles renouvelables en un an. Depuis mercredi, on vit à crédit écologique, on contracte une dette environnementale qu'on ne pourra jamais rembourser, parce qu'il faud-rait 2,8 planètes comme la nôtre pour digérer notre mode de vie -et cinq planètes pour digérer celui des nord-américains. Y compris Joe Biden.
Le Centre islamique de Genève, dirigé par le
très intégriste Hani Ramadan, fils du fondateur du centre,
Saïd Ramadan, veut s'agran-dir. Faut dire qu'il est tout
petit, le Centre islamique, confiné dans une maisonnette de la
rue des Eaux--Vives et réduit à trois pièces sur deux étages.
Alors, il veut tripler de taille, pour pouvoir accueillir les
fidèles, le public des conférences, des cours et des
distributions de produits de première nécessité qu'il
organise. Il a reçu une autorisation préalable pour des
tra-vaux de rénovation, et lance un appel aux dons, en attente
d'une auto-risation définitive : il espère obtenir 600'000
francs. Il fait la quête, quoi... mais c'est vrai que le
Centre a été fondé en 1961 par Saïd Ramadan, des Frères
Musulmans, pour «lutter contre le matérialisme athée», pas
contre le soutien matériel des croyants. Faut pas mélanger les
torchons kafr avec les serviettes hallal...
A l'Université, comme à l'hôpital, à
Champ-Dollon ou dans les EMS, il y a des aumônerie. A
l'Université, elle est oécuménique (catholique et
protestante). Et une députée PLR, et une association, semblent
l'avoir découverte, l'année dernière. Et y voient une atteinte
à la loi sur la laïcité de l'Etat. Et, au cas où l'existence
de cette aumônerie serait sans base légale ou réglementaire,
demandent sa fermeture et la restitution de ses locaux à
l'Université. Réponse du Conseil d'Etat : la loi sur la
laïcité prévoit la possibilité d'un «accompagnement
philosophique, spirituel ou religieux pour des personnes
privées de leur liberté, en situation de vulnérabilité ou de
handicap». Réplique des croisés de la laïcité : ça suffit pas,
parce que ça ne concerne que les prisons ou les établissements
de soins. Duplique du Conseil d'Etat : l'énumération de la loi
n'est pas exhaustive. Et le Rectorat de l'Université promet
une charte avec l'aumônerie, pour clarifier les choses. Voilà
encore un grand combat qui serait passé inaperçu si la presse
locale n'y avait consacré un peu d'espace. Mais quand même, on
est pas un peu en train de tripoter le sexe des anges, là ?
Un rapport des enquêteurs de KPMG fait état
d'une forte hausse de la criminalité économique dans l'arc
lémanique, Genève et Vaud totalisant 40 % des principaux
délits économiques et financiers traités par les tribunaux
suisses (sans compter, donc, les affaires qui ne font pas
l'objet de plaintes, ni celles qui se règlent par ordonnance
pénale. Sur 52 affaires traitées par la justice (toutes ne le
sont pas) ayant provoqué un préjudice total de 355 millions
de francs, Genève et Vaud totalisent 19 affaires pour un
pré-judice total de 130 millions. Et ce sont les caisses
publiques qui sont les premières victimes de ces délits -moins
par les fraudes aux assurances sociales, qui ne pèsent, au
total, que dix millions, que par les fraudes fiscales, les
gestions déloya-les, les détournements... Mais on se
contentera des chiffres partiels que nous donnent les
enquêteurs de KPMH : ils confirment qu'y'en point comme nous,
des bords du Léman. Dans tous les domaines, même les plus
douteux.
Donc, notre PPD à nous, Darius le Grand, a
retrouvé fin avril sa place à l'antenne sur la chaîne cablée
fran-çaise LCI (du groupe TF1), après plus de cinq mois de
retrait provoqué par sa mise en cause (pour harcèlement sexuel
et usage de faux profils Face-book) dans l'enquête du «Temps»
sur les vices cachés de la télé publique suisse romande. Mais
comme une enquête successive de-mandée par la RTS à un
collectif d'avocats a conclu à l'absence de délits pénalement
condamnables dans le comportement de Darius, son employeur a
décidé de le remettre dans l'étrange lucarne. Titre de la
«Tribune de Genève» : «Darius Rochebin peut retrouver sa place
de star». De star, carrément ? C'est pas un peu excessif, vu
l'audience de la chaîne où il oeuvre ? Un syndicaliste de
ladite chaîne résume : « circulez, y'a rien à voir »... à part
peut-être quelqu'un qui a choisi dêtre le cinquième, ou le
sixième, à Paris que le premier à Genève. Fi ! l'ingrat...
Commentaires
Enregistrer un commentaire