Fonds de tiroir

La revendication déjà ancienne d'une réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures, reprenant une nouvelle force est désormais avancée par des mouvements comme celui de la «Grève pour l'avenir» du 21 mai, qui a inscrit cette revendication à son cahier de revendication; les effets conjugués de la crise sanitaire, des mesures prises pour y répondre et des réformes fiscales fédérales et cantonales, sont en effet fort pesants sur le budget de la Ville, et une proposition (PRD 265) de réduction à 32 heures du temps de travail hebdomadaire du personnel municipal a été renvoyée à la commission des finances du Conseil municipal de la Ville de Genève. On a donc posé la question écrite suivante au Conseil admi-nistratif : peut-il évaluer l'impact sur la masse salariale (et donc le budget) d'une réduction à 32 heures hebdomadaires du temps de travail du personnel de la Ville, dans l'hypothèse où cette réduction du temps de travail entraînerait une réduction proportionnelle des traitement mensuels du tiertile supérieur de l'échelle des traitement, une réduction semi-proportionnelle des traitements mensuels du tiertile médian, les plus bas salaires mensuels restant inchangés ? Après tout, la réduction du temps de travail, si elle était reportée sur les plus hauts salaires de la fonction publique municipale, permettrait à la Ville d'économiser des millions. et pas une seule fois : de manière pérenne. Et donc de réduire le déficit budgétaire de la Ville. Autant dire qu'on attend avec une impatience qui confine à la fébrilité la réponse du Conseil administratif, sommé par la droite (et les Verts ?) de le réduire, ce déficit... Eh ouais, on peut le réduire sans couper dans les prestations à la population, et en satisfaisant à une revendication de gauche. Que demander de plus, hein ?

La Commission fédérale contre le racisme a publié mi avril son rapport 2020 sur les cas de discrimination raciale durant toute l'ânné en Suisse : il en a recensé 572, dont 206 touchant des «Noirs» et 55 des musulmans. Les cas recensés se produisent surtout dans l'espace public, les contacts avec l'admi-nistration et la police, ainsi que sur internet. 95 incidents discrimi-natoires ont été recensés dans le monde du travail (comportements dénigrants, irrespectueux ou humiliants de la part de collègues, discriminations de la part de supérieurs), 72 concernent les relations de voisinage ou de quartier. Un quart des cas recensés relèvent d'une discrimination multiple, en raison (ou déraison) notamment, et en même temps de la «race», du statut de séjour, du sexe e/o du statut social. Il y a des domaines à propos desquels ont aimerait, exceptionnellement, ne pas pouvoir clamer qu'«y'en a point comme nous», gentils Helvètes. Là, hélas, on ne peut pas : collecti-vement, y'en a des tas comme nous, et on est aussi cons que les autres.

Le tribunal criminel du Nord vaudois, délocalisé dans l'ouest vaudois, siège en ce moment pour produire la conclusion d'un polar particulièrement sombre. On vous en résume l'intrigue :  un cuisinier et ancien pompier de 140 kg a tué (on ne sait pas si c'est volontairement, en l'étranglant, ou accidentellement ou en la faisant tomber) sa femme de 40 kg, schizophrène et rentière AI. Les deux étaient légalement séparés mais vivaient sous le même toit. Après le meurtre ou l'accident, il a déposé le corps de sa femme dans un congélateur, puis l'a enterré sous les escaliers extérieurs de leur maison délabrée, avec l'intention de la momifier, par amour.  Avant de se dénoncer lui-même, il a touché la rente AI et les prestations complémentaires de sa femme. Puis est lui-même devenu rentier AI. Ouala. On voit mal quel auteur de polar aurait pu en écrire un qui ressemble à celui-là : Dostoïevski ? Indridasson ? En tout cas, c'est bien le genre d'histoire à lire avant de s'endormir, pour faire de beaux rêves, non ? 

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