Grève pour l'avenir, vendredi 21 mai
Deux urgences, une grève, un manifeste Vendredi sera jour d'une "grève pour l'avenir". Certes, on ne fait jamais grève que pour l'avenir -et un avenir meilleur, mais cette grève-là, à laquelle militants de l'urgence climatique et syndicats appellent ensemble, est surtout une grève pour relever les deux urgences qui nous requièrent : l'environnementale et la sociale. En faisant "converger les luttes" et les mobilisations pour l'une et l'autre. Dans toute la Suisse, dans la rue et sur les lieux de travail, des actions, des rassemblements, des manifestations exprimeront la nécessité d'une justice indissociablement climatique et sociale. Le premier rendez-vous est fixé pour tout le monde, partout, vendredi 21 mai à 11 heures 59 : sortez dans la rue, sonnez l'alarme en faisant du bruit. Rendez-vous suivants :
A Genève, rassemblement à 16 heures et manifestation à 17 heures, plaine de Plainpalais
A Lausanne, manifestation 17 heures 30, place de la Riponne
A Neuchâtel, manifestation à 18 heures place Rouge
Programme national et Manifeste de la Grève pour l'avenir : https://www.grevepourlavenir.ch/
"Faire de l'écologie sans lutte des classes, c'est faire du jardinage"
Partage des richesses et redistribution, partage
        du travail rémunéré et non rémunéré, réduction du temps de
        travail, congé parental prolongé, âge de la retraite abaissé,
        élargissement de la démocratie, démantèlement des industries les
        plus polluantes, introduction d'un "revenu de transition
        écologique" pour assurer les reconversions professionnelles
        nécessaires vers des secteurs écologiquement et socialement
        responsables (rénovation des bâtiments, énergies renouvelables,
        agriculture bio, traitement des déchets, formation),
        participation à la prise de décision dans les entreprises,
        transports publics gratuits,  : le cahier de revendication de la
        "grève pour l'avenir" conjugue celles des activistes climatiques
        et des syndicats, les uns et les autres assumant ensemble les
        revendications des autres et des uns. Les organisations appelant
        à cette grève pas comme les autres appellent à un profond
        changement du système économique et social (et donc, forcément,
        des institutions politiques dont il s'est doté), convaincues que
        le système actuel ne peur relever ni l'enjeu climatique ni
        l'enjeu social, et leur cahier de revendication, leur manifeste,
        noue en une volonté
          commune de changement la gerbe de revendications
        dispersées  : comme le disait Chico Mendes, cité par la
        syndicaliste d'Unia Danielle Parmentier, "faire de l'écologie
        sans lutte des classes, c'est faire du jardinage". Ou planter un
        arbre devant l'Office de l'Emploi. Ou celui des Poursuites. 
      
L'urgence climatique et environnementale n'est
        pas une obsession de bobos, ni l'urgence sociale un mantra
        gauchiste : des milliers de travailleuses et de travailleurs
        perçoivent les deux, ensemble : dans la construction, dans le
        nettoyage, dans la santé, dans les transports, elles et ils sont
        les premiers  confrontés, par et dans leur travail même,  à la
        fois aux dégâts environnementaux et aux dégâts sociaux. Les
        inégalités sociales et environnementales se conjuguent et se
        renforcent : les plus pauvres sont et seront les plus durement
        frappés par le dérèglement climatique, alors qu'ils en sont les
        moins responsables : en quoi un indien guarani d'Amazonie est-il
        responsable de la destruction de sa forêt ? en rien -mais c'est
        lui qui en souffre et en souffrira le plus. En quoi une
        travailleuse domestique sans-papier est-elle responsable d'une
        pandémie ? en rien -mais c'est elle qui perdra son emploi quand
        le confinement sera décidé. 
      
La "Grève pour l'avenir" est lancée par le collectif de la Grève du climat et la Communauté genevoise d'action syndicale, elle est soutenue par la Grève des femmes, Uniterre, les partis de gauche. Elle a pour ambition de fusionner dans un mouvement social le plus large possible les mouvements féministes, syndicaux, environnementaux. Et elle se conçoit comme une première étape, la préparation d'une possible "vraie" grève générale. Il y a un peu plus d'un siècle, une grève générale nationale, la seule de l'histoire de ce pays, était lancée, et durement réprimée, avec un cahier de revendications qui posait le cadre d'une démocratie et de droits sociaux qu'il fallut ensuite des dizaines d'années pour inscrire dans la réalité : les droits politiques des femmes, l'AVS, l'impôt direct sur le revenu, l'élection du parlement à la proportionnelle, etc... C'est aussi le cadre d'une démocratie et d'une société nouvelles que pose le manifeste et le cahier de revendications de la grève pour l'avenir de vendredi. Mais les deux urgences climatique et sociale ne nous laissent pas 103 ans pour réaliser ce manifeste et satisfaire ces revendications : seul un mouvement social puissant pourra y parvenir. Il se lance vendredi : soyons-en.



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