Fonds de tiroir

 Le 1er juin, une convention était validée par le canton et les communes de Bernex, Confignon et Genève, mais refusée par celle d'Onex (Lancy s'est abstenue) pour l'installation de l'Académie du FC Servette dans le parc onésien des Evaux. Que cette installation soit imposée à la commune où elle se fait pose tout de même un léger problème. Du même genre que poserait l'installation de la Cité de la Musique dans une commune qui n'en veut pas non plus. Mais dont les représentants au Conseil de la fondation des Evaux ont voté pour imposer à Onex l'installation de l'Académie footeuse. La schizo-phrénie, ça se soigne ?  Bon, ceci dit, l'Académie footeuse, elle n'y est pas encore, aux Evaux : les associations de riverains et de protection de la nature ont annoncé qu'elles feraient usage de tous les moyens à leur disposition pour s'opposer aux permis de construire et à l'abattage prévu des 42 arbres. Et la Ville d'Onex pourrait faire de même. Et faudrait pas que ça devienne une manie, d'imposer à des communes des trucs qu'elles refusent. Ou alors, soyons efficaces, supprimons pure-ment et simplement les communes. D'ailleurs, l'ancienne République de Genève n'en connaissait pas, de communes, elles furent créées lors de l'intégration de Genève dans la République française, en 1798, comme préfecture du Léman...

Le vote suisse du 26 septembre, s'il se confirme qu'on y acceptera le «mariage pour toutes et tous», ne fera certainement pas plaisir à Vikor Orban : le Premier ministre nationaliste (quoique poutinophile), europhobe (quoique chef du gouvernement d'un Etat membre de l'UE et bénéficiant d'aides européennes massives) xénophobe et homophobe hongrois a annoncé un référendum anti-LGBT pour le début de l'année prochaine, juste avant les élections législatives (il avait déjà fait le coup avant les législatives de 2016 avec un référendum anti-réfugiés). Si c'est pas une bonne raison de voter«oui» dimanche prochain, ça...

Dans «Le Courrier» du 23 juin, une mère de famille fulminait contre les contrôleurs des Transports Publics Genevois, et dénonçait les brutalités dont son fils de douze ans avait été victime de leur part : il avait pris le tram et deux copains, sans payer de billet. On n'a pas idée... Il est revenu de son parcours avec des hématomes et des ecchymoses, constatés par un certificat médical : il avait tenté d'échapper aux nervis des TPG, s'était fait rattraper et projeter contre un mur. Plainte pénale a été évidemment été déposée par la mère. Elle a raison, la mère : en attendant d'avoir instauré la gratuité des transports publics et donc reconverti les contrôleurs à une fonction plus utile que celle de traquer les resquilleurs (à qui on recommande de ne pas payer l'amende qu'on leur inflige), on peut au moins faire en sorte que la milice des TPG ne se comporte pas comme une milice patronale française des années soixante.

A Neuchâtel, on débat du statut des communautés religieuses. Et donc des modalités de la laïcité, dont le canton est le seul avec Genève à faire un principe constitutionnel. Le Conseil d'Etat et le Grand Conseil proposent d'ouvrir à d'autres cultes que les trois reconnus officiellement (le protestant, le catholique romain et le catholique chrétien, comme à Genève) la possibilité d'une reconnaissance officielle (qui, soit en dit en passant, est en soi contradictoire de la laïcité).  La décision d'officialiser un culte appartiendrait au Grand Conseil et serait donc soumise à référendum facultatif (on voit d'ici le genre de débat que cela susciterait...). Mais un comité a précisément lancé un référendum contre cette propo-sition : il veut que la reconnaissance d'un autre culte soit soumise à référendum obligatoire. En d'autres termes, faire obligatoirement voter les chrétiens sur la reconnaissance des musulmans (par exemple, pris au hasard). Les trois églises recon-nues n'en demandent pourtant pas autant. Mais quand diable admet-tra-t-on (y compris à Genève) que l'Etat, s'il respecte le principe de laïcité, n'a pas à reconnaître une religion ? Et surtout pas à en recon-naître certaines et pas d'autres ?

En mai, la faîtière des syndicats genevois, la CGAS, votait une résolution de défiance à l'égard d'«Avenir Syndical», créé un an auparavant, et refusait toute collaboration avec une organisation employant un ancien syndicaliste d'Unia accusé par plusieurs femmes de violences sexistes, et ne s'étant pas distancé de ces violences. Une partie des membres fondateurs d'«Avenir Syndical» ont au contraire créé un comité de soutien au syndicaliste mis en cause. Le président de la CGAS, Davide de Fillippo, résume : «l'unité syndicale est importante, mais pas à n'importe quel prix, pas en bradant nos fondamentaux, dont la lutte contre les violences sexistes. (...) Comment créer un espace (pour les femmes) au sein du monde syndical si nous fermons les yeux sur les violences sexistes ?». La CGAS invite ses différents partenaires à ne pas soute-nir les appels d'«Avenir Syndical», à ne pas participer à des séances en sa présence ou mener des luttes avec lui tant qu'il ne se sera pas distancé des agissements dont son secrétaire syndical est accusé et n'aura pas condamné les violences sexistes. Pour autant, «Avenir Syndical» s'est implanté aux Hôpitaux Universi-taires (HUG), où il affirme (sans donner le chiffre de ses effectifs) être «le plus gros syndicat», mais n'a pas été reconnu comme un partenaire social par les HUG. Il a donc lancé une pétition au Conseil d'Etat,, remise le 15 septembre pour exiger au nom de la liberté syndicale «que le personnel puisse se faire représenter par le syndicat de son choix». Les HUG répondent en protestant de leur attachement au partenariat social, en rappelant qu'ils travaillent avec deux syndicats et quatre associations profes-sionnelles, mais qu'«Avenir syndical» n'est pas reconnu comme un syndicat par les autres syndicats, regroupés dans la Communauté genevoise d'action syndicale. Ce qu' «Avenir Syndical» considère comme sans pertinence. Le Conseil d'Etat annon-ce qu'il réagira à la pétition d'«Ave-nir Syndical» quand il aura pris connaissance du dossier. Pour le mo-ment, on en est là. Disons que quand on ricane sur les tensions internes au PLR, on devrait se garder de croire qu'à gauche, on en est préservés. Un peu d'expérience et un chouïa de mémoire devrait d'ailleurs suffire pour nous dissuader d'y croire...

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