Fonds de tiroir

 Pour stocker ses données (et donc les nôtres...), la Confédération Suisse n'a pas choisi des entreprises suisses, mais quatre entreprises américaines (IBM, Oracle, Microsoft et Amazon) et une chinoise (Alibaba). Or dès que des données suisses sont traitées à l'étran-ger, elles échappent à la juridiction suisse, et la Suisse perd la maîtrise de leur usage. D'autant que lois amé-ricaines et chinoises donnent aux autorités de ces pays la possibilité d'ac-céder à ces données. ça n'a pas retenu la Confédération, le Conseil fédéral ayant même balayé l'idée de déve-lopper un «Swiss Cloud», ses propres infrastructures de stockage de données. C'est beau, la confiance. Faut dire qu'il n'y avait pas d'entreprise nord-coréenne, iranienne ou talibane can-didate, pour ce marché de 110 millions. On l'a échappé belle.

La deuxième révision de l'inven-taire fédéral des sites construits d'importance nationale à protéger (ISOS), qui se fait tous les trente ans,  a fait son marché : elle a ajouté à l'inventaire trois sites genevois : le Lignon, le Coteau du Mandement et Russin. Et en a sorti quatre autres sites, quatre villages : Onex, Veyrier, Soral et Sézegnin. Le village d'Onex paie l'intégration de la Cité Nouvelle dans l'analyse de l'ISOS : ses constructions ne sont pas toutes assez intéressantes... Veyrier, Soral et Sézegnin paient une croissance pas «convaincante». Les quatre recalés se retrouvent donc ne correspondre à aucun des critères des six catégories des sites construits retenus par l'ISOS : ni villes historiques (comme Genève et Carouge), ni petite ville ou bourg sans accroissement notable (comme Hermance), ni villages urbanisés (il n'y en a pas à Genève), ni villages historiques (comme Avully ou Russin), ni hameaux (comme Malval, Le Carre, Sierne ou Sionet), ni même cas particulier (comme le Lignon, le Mandement ou Compesières). Des non-lieux, quoi. Vous habitez où ? à Onex ? Ah bon, alors vous n'habitez nulle part... L'association SOS Patrimoine Contre l'enlaidissement de Genève râle sec : la raison du classement initial (le caractère homogène du village d'Onex) n'a pas disparu, et son inscription à l'inventaire serait même encore plus utile, car le village est plus menacé que jamais, en son sein par l'agrandissement d'un EMS, et au sud par une zone villa qui se couvre de bâtiments divers et variés au fur et à mesure qu'on descend vers l'Aire. Ouais, on a renaturé l'Aire, mais dénaturé ses abord onésiens. Et c'est là qu'une grosse vague de nostalgie nous submerge, quand on se souvient d'avoir habité dans la seule maison du coin (l'ancienne ferme d'une grande propriété), entre un pâturage à vaches et les bois de l'Aire. Tout passe, tout casse, Papy... Ils ont raison d'avoir agrandi l'EMS, dans le village d'Onex, tu commences sérieusement à radoter...

Le 1er octobre, un cador a quitté la scène politique : Christian Levrat, président du PS suisse pendant treize ans, parlementaire fédéral pendant dix-huit ans, il a été nommé à la présidence de La Poste (une respon-sabilité qui n'est pas sans lien avec la politique...), avec entrée en fonction le 1er décembre. Il a demandé une avance de 12'000 balles, sur sa rémunération de 250'000 balles par an. Et ça a fait tiquer les uns, ricaner les autres. Et ça a gêné au PS, où on a entendu des excuses du genre «à droite, tout le monde fait ça»... Ouais, et alors ? ça justifie qu'on le fasse à gauche, ou ça devrait justifier qu'on se refuse à le faire ? choisis ton camp, camarade...

Le PDC genevois, comme le PDC suisse, se rebaptise «Le Centre» et fu-sionne avec le PBD. Titre de la «Tri-bune de Genève» : «le PDC cantonal met le cap au Centre». Une manière de dire qu'il reste sur place, quoi... 

Commentaires

Articles les plus consultés