Fonds de tiroir

 C'est une bonne nouvelle, même si elle date de septembre : le réfé-rendum municipal lancé à Vernier contre le projet de la Maison de la Danse par l'étrange attelage du PDC, du MCG et de l'UDC a échoué. Le référendum était lancé contre le cautionnement solidaire de 67 millions de francs accordé à la Fondation pour le développement des arts et de la culture (Fodac), pour lui permettre de boucler le financement du projet «Concorde espace culture», qui contient la Maison de la Danse. C'est le deuxième référendum contre cette Maison qui se plante. Et ça fait du bien par où ça ne passe pas. Et ça suggère que quand on présente un bon projet d'équipement culturel, bien conçu, solidement argumenté, intelligemment implan-té, le bon peuple le soutient. Un message aux partisans de la Cité de la Musique, en somme...

Alors que l'«affaire Maude» se réinstalle au programme judiciaire genevois, sa petite soeur, l'«affaire Brandt», peine encore à le quitter. Un épisode s'est joué fin août, quand la Chambre pénale de recours a rejeté la plupart des demandes du Conseiller municipal et ex-député PLR Simon Brandt, qui réclamait de copieuses indemnités après que deux procédures à son encontre, pour violation du secret de fonction, aient été classées. Il demandait plus d'un million pour dommages économiques et tort moral, il n'a obtenu que 2000 balles pour tort moral, une participation de 13'000 francs à ses frais de défense et 651 francs pour dommages économiques. Il avait exigé réparation des conditions effecti-vement assez contestables de son arrestation : mobilisation policière aux aurores, menottes, rétention, fouilles «de sécurité» à nu... un exercice totalement disproportionné au vu des soupçons pesant sur l'élu (une «violation du secret de fonction»). Le procureur général PLR n'a jamais admis y avoir été un peu fort à l'encontre du Conseiller municipal PLR, proche de Maudet. Il aurait pu. Il aurait dû. Parce que pour qui connaît, même seulement un peu, Simon Brandt, le confondre avec un dan-gereux truand relève au mieux d'un trouble de la vision. Et au pire, d'un minable règlement de compte.

Au Qatar, hôte de la prochaine Coupe du monde de ballopied, «des travailleurs se tuent à construire dans le désert des stades climatisés, où viendront s'ébattre des hooligans vaccinés», résume, fort justement, «Le Matin Dimanche» du 29 août. Qui rappelle que la dernière Coupe du monde a réuni 3,6 milliards de téléspectateurs. Bah, ça faisait quand même quatre milliards de non téléspectateurs (dont nous) ou de téléspectateurs d'autre chose. Ya encore de l'espoir, quoi...

Souvenez-vous, amnésiques lecteurs : il y a deux ans, deux employées (sur appel) du Service des votations et élections alertent la Cour des Comptes : des bulletins de vote sont déchirés, modifiés, remplacés au sein même du service, par un employé. Le Ministère public est saisi, ouvre une enquête, puis conclut à l'absence de fraude ou de corruption, et classe l'affaire. A la suite de quoi, les deux employées sont licenciées. Elles font recours auprès de la justice genevoise, qui confirme leur licenciement, puis font recours au Tribunal fédéral. En rappelant que leur dénonciation à la Cour des Comptes a permis de remédier à certains dysfonction-nements du service, et qu'elle en a remercié les employées. Qui n'en ont pas moins été licenciées par la Chancellerie d'Etat. Drôle de manière de les remercier, elles.


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