Végétalisation de la ville : Les stades aussi !
A l'automne 2016, le Maire annuel de Genève, Guillaume Barazzone défendait dans "Immorama" la politique de végétalisation de la Ville, et expliquait qu'au nombre de ses objectifs principaux, il y avait un objectif écologique : "les végétaux en milieu urbain sont utiles pour lutter contre la pollution, car ils fixent les particules fines (et) permettent d'atténuer les effets du réchauffement climatique". Dès lors, planter des arbres, fleurir les pieds d'arbres, transformer des surfaces bétonnées en surface végétales, installer des toitures végétalisées, entretenir les espaces verts sans produits chimiques, relève d'un choix pertinent, que le Conseil municipal a d'ailleurs ratifié en lui accordant un crédit de 6,4 millions de francs. Avec le programme "Urbanature", on veut ainsi végétaliser les quartiers pauvres en verdure, en remplaçant des surfaces goudronnées par de la prairie fleurie ou du gazon. Du vrai gazon. Du gazon naturel. Et dans le "plan stratégique de végétalisation" de 2019, Guillaume Barazzone enfonçait le clou : "nous allons passer d'une politique végétale aléatoire à une politique planifiée", "la végétalisation entre en effet à part entière dans les politiques urbaines, avec des bénéfices qui sont à la fois sociaux, écologiques et économiques" ... Tout cela est fort bien... sauf que... quelle cohérence y-a-t-il a engazonner les surfaces goudronnées d'une main, et à remplacer le gazon naturel, végétal, des stades par du gazon synthétique de l'autre main ? A voter un crédit de 6,4 millions pour la végétalisation de la Ville et un autre pour remplacer de l'herbe pas du plastique ? Quel cohérence y'a-t-il à végétaliser les toits et plastifier les stades ?
"Du gazon, mais
du vrai !"
A cause de la mauvaise circulation de l'air (quand
la bise ne souffle pas), de l'absence d'ombre faute de
couverture végétale suffisante, de la minéralisation de
l'environnement et des émissions de gaz à effet de serre, la
ville est un véritable archipel d'îlots de chaleur, où
peuvent se connaître des températures de 5 à 10 ° supérieures
à celle de la campagne environnante. En période de
canicule, c'est calamiteux pour la santé de sa
population la plus fragile. La végétalisation de la
ville est l'une des réponses à cet enjeu : rendre la
ville vivable, réduire les îlots de chaleur, retenir
l'eau, préserver la biodiversité. C'est pour cela qu'il
convient de végétaliser toutes les surfaces possibles et
de s'abstenir de minéraliser, d'artificialiser des
surfaces végétales. La température moyenne d'une rue
arborée est de 2 ° inférieure à celle d'une rue
minérale. Des toits végétalisés retiennent l'eau et
relâchent en période de chaleur une légère vapeur qui
abaisse la température. Et un stade engazonné fonctionne
de la même manière. Tous les gazons synthétiques
utilisés pour les terrains de sports s'échauffent au
soleil, bien plus intensément, et plus rapidement
qu'un terrain enherbé : pour
compenser climatiquement le remplacement d’un seul terrain
de foot naturel par un terrain synthétique, il faudrait
planter 1500 arbres (± 23 %) de type conifère moyen qu’on
laisserait pousser pendant une dizaine d’années.
Au fur et à
mesure que la chaleur s'accumule dans le faux gazon,
elle contribue à créer une bulle de chaleur, là où
de vraies plantes auraient au contraire converti le
rayonnement solaire en énergie photosynthétique et
pour une autre partie l'aurait absorbée via
l'évapotranspiration (qui rafraichit
significativement l'air). Enfin, le gazon naturel
(qui n'est pourtant pas la meilleure des couvertures
végétales possibles) a la capacité de tous
les végétaux de séquestrer le gaz
carbonique présent dans l’air. Bref, il combat le
réchauffement climatique à la source (l'exhalaison de
carbone) et dans ses effets. On se demande dès lors pourquoi
diable on s'obstine, à Genève comme dans bien d'autres
villes, à le remplacer par du gazon artificiel...
Une pétition est
lancée pour qu'à Genève on renonce à cette substitution
absurde et nuisible et que pour les stades de la ville, on
utilise"du gazon, mais du vrai !" : téléchargez-la sur
https://www.fichier-pdf.fr/2021/10/01/petition-gazon/,
signez-la, renvoyez-la.
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