Fonds de tiroir

 Trois associations engagées dans la lutte contre la démence (dont la maladie d'Alzheimer) ont sonné l'alarme, le 1er jour de l'automne : la démence progresse en Suisse avec le vieillissement de la population, touche désormais 150'000 personnes, une famille suisse sur trois et coûte 12 milliards de francs par an, en grande partie (47 %) à charge des proches. Or cette maladie, dont on ne peut guérir (les médicaments ne peuvent que la ralentir) et dont les premiers symptômes se manifestent généralement vingt ou trente ans avant sa manifestation visible, est mal détectée, ne serait-ce que parce qu'un quart des personnes concernées ne souhaitent pas vivre avec un diagnostic d'Alzheimer. Résultat : 50 % des personnes atteintes n'ont pas reçu à temps un diagnostic formel de leur maladie, ce qui dégrade leur qualité de vie. Pourquoi on vous raconte ça ? Pour vous consoler des petits désagréments de la Covid : y'a pire. Bien pire.

Le 2 octobre, le PLR suisse s'est choisi (si on peut dire, puisqu'il n'y avait qu'une seule candidature) un nouveau président, Thierry Burkart. C'était prévu, la présidente Petra Gössi ayant démissionné. Ce qui n'était pas prévu, c'est que le PLR allait devoir aussi se trouver une nouvelle secrétaire générale : Fanny Noghero a en effet elle aussi démissionné, en expliquant que sa fonction «nécessite une vraie complicité et une entente parfaite avec la présidence». Et qu'en passant de Gössi, incarnation d'un virage vert (clair) du PLR, à Burkart, opposant à ce virage, cette «vraie complicité» et cette «entente parfaite» devenaient... comment dire... aléatoire ? allez, va pour aléatoire...

La Commission indépendante créée par la Conférence des évêques de France pour «faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs et personnes vulnérables dans l'Eglise catholique depuis 1950» a rendu son rapport le 5 octobre, et il a fait l'effet d'une bombe : sur 485 pages, plus 2500 pages d'annexes, le rapport rend compte de 2700 témoignages directs de victimes, et de 2100 témoignages tirés d'archives, complétés par un sondage auprès de 30'000 personnes représentatives de la population française, il fait état de 216'000 mineurs agressés sexuellement par des prêtres ou des religieux, plus 115'000 par des laïcs «en mission d'église», et estime à 2900 à 3200 le nombre de prêtres ou religieux pédophiles sur les 115'000 en exercice pour toute la période de 70 ans. 80 % des victimes sont des garçons (dans la société en général, 75 % des victimes d'agressions sexuelles sont des filles), la moitié des agressions ont été commises dans les années '50 et '60, et les cas se sont réduits ensuite du fait de la baisse de fréquentation des églises. Le pape François a exprimé son «immense chagrin» face à l'«effroyable réalité» de ces centaines de milliers d'agressions sexuelles d'enfants par des prêtres, et souhaité que l'Eglise de France puisse «entreprendre la voie de la rédemption». Elle devrait pouvoir, la confession ayant été faite, et publiquement. Mais qui peut donner l'absolution ? les victimes, sans doute. Et elles seules. Parce que les prêtres et l'Eglise, franchement, ils ont intérêt à faire profil bas. Très, très bas, même...

La Covid, les restrictions de voyage pesant sur les visiteurs et les journalistes  et la baisse de deux tiers des inscriptions d'exposants ont eu raison du Salon de l'auto de Genève en 2022. Après 2021 et 2020, déjà annulés. Rendez-vous est donné pour une édition 2023. On en vient à souhaiter une cinquième vague, dis-donc...



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