La Conférence climatique de Glasgow accouche d'une souris arthritique
Bla Bla Bla ? Si au moins...
Après des mois de préparation et de discours et
deux semaines de négociations, la COP26 de Glasgow a accouché
d'une souris arthritique. Mais le président de la conférence
était content du résultat : "nous avons vu un grand consensus et
un grand soutien pour ces textes"... Il s'en faut de tellement qu'une ministre suisse (en
l'occurrence Simonetta Sommaruga) est intervenue en séance
conclusive de la conférence pour faire état de sa profonde
déception, et exprimer une condamnation des méthodes qui ont
permis à la conférence d'accoucher d'un accord (au rabais).
Samedi, la Conseillère fédérale a dénoncé un processus "moins
inclusif et moins transparent" qu'il aurait dû être, et fait
part de sa "profonde déception". En cause, la substitution,
sur pression du lobby des énergies fossiles, de la Chine, de
l'Inde et de l'Iran, et avec la complicité hypocrite, des USA
et de 'Union Européenne d'une plate recommandation à réduire
la production d'électricité en usant de charbon, à la
proposition initiale d'une élimination de cette production et
des subventions aux combustibles fossiles. Greta Thunberg
résume la COP26 à du "Bla bla bla" ? Elle a tort, c'est pire
Une imposture...
"La différence entre un réchauffement de 1,5°C et un réchauffement de 2°, c'est la différence entre notre survie et notre mort "
Un accord a donc été trouvé à la
COP26, mais même les organisateurs de la conférence n'en
tirent aucune gloire, et se contentent d'expliquer que c'était
ça ou rien, ce texte ou pas de texte. Les mesures annoncées à
la COP 26 ne limiteront la hausse de la température mondiale
que de 2,4 °C (depuis la révolution industrielle) alors qu'il
faudrait la plafonner en dessous de 1,5 °C si on veut
seulement réduire le risque de catastrophes climatiques. La
différence entre un réchauffement de 1,5°C et un réchauffement
de 2°, c'est la différence entre notre survie et notre mort, a
résumé une représentante des Maldives à la COP 26.
Les petits pays qui
n'ont contribué, et ne contribuent toujours, que
marginalement au réchauffement climatique, sont ceux qui en
souffrent le plus. Ils attendaient donc des grands pays, et
des pays riches moins grands (dont la Suisse), un mécanisme
de dédommagement des dégâts qu'ils provoquent sur l'ensemble
de la planète (50 % des émissions récentes de gaz à effet de
serre ont été émise par des pays qui ne représentent que 10
% de la population humaine mondiale). Et les grands acteurs
économiques de ces pays riches (grands ou petits) ne seront
jamais plus soucieux des conséquences de leurs activités ou
de leurs investissements que s'ils peuvent tirer quelque
profit de ce souci. Pendant quoi, on continue à polluer, à
réchauffer, à extraire du charbon, à subventionner les
industries pétrolières, charbonnière, gazières (le pétrole,
le charbon et le gaz pesant 86 % des émissions de CO2 depuis
dix ans).
Qu'y peut faire la Suisse (pays-hôte de 'Organisation météorologique mondiale) ? Par habitant, elle est l'un des plus gros diffuseur de CO2 de la planète, mais en volume global, sa faible population n'en fait qu'un coupable marginal du réchauffement... En revanche, sa place dans les dispositifs politiques et économiques mondiaux lui donne, si elle l'accepte, un poids disproportionné de son poids démographique. Elle serait par exemple en mesure d'inciter le secteur financier à faire un peu plus que semblant de verdir ses investissements. C'est affaire de volonté politique, mais notre ministre fédéral des Finances, Ueli Maurer, a assuré, lors de la COP26 de Glasgow, que la place financière suisse est "probablement l'une de plus vertes" du monde : la peinture est encore toute fraîche.
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