Manifestation nationale décentralisée pour plus de justice sociale en Suisse


"Pas de reprise sans nous !"

On commence à distinguer quelque chose qui pourrait ressembler à une sortie de la crise sanitaire : la vaccination a joué son rôle, les mesures de distanciation sociale aussi, et même le pass sanitaire. Mais pour la sortie de crise sociale, les perspectives sont moins réjouissantes : les écarts de richesse s'accroissent (la crise n'a pas atteint les hauts revenus et les grosses fortunes, et même a contribué à en gonfler certains), la pauvreté progresse,  la précarité s'étend. Les travailleurs l'ont payée cher, la crise sanitaire, et la paient cher, la crise sociale, malgré les milliards de fonds publics investis pour y parer, en soutenant massivement les entreprises. Les besoins auxquels les collectivités publiques doivent répondre croissent, dans le temps même où leurs ressources sont réduites par d'incessantes contre-réformes fiscales, où la droite projette encore de priver les communes de l'apport de la taxe professionnelle et  que le canton veut reporter sur elles des dépenses supplémentaires. A Genève, la gauche veut répondre à cette situation par un prélèvement temporaire (dix ans) et mesuré (0,5 %) sur les fortunes de plus de trois millions (https://www.ps-ge.ch/wp-content/uploads/2021/09/IN-FISCALE.pdf). Et  les syndicats ont manifesté pour plus de justice sociale. Et pour que la reprise ne se fasse pas sans les travailleuses et les travailleurs.

Sortir de l'urgence sociale, par notre mobilisation

Tandis que les travailleuses et les travailleurs ont payé, et pour nombre d’entre elles et eux continuent de payer, un lourd tribut à la crise sanitaire, économique, sociale et écologique, les actionnaires continuent d’encaisser de juteux dividendes, les super-riches de super s’enrichir et  les inégalités de se creuser, lors même que les signaux d’une reprise économique se multiplient. Pour les syndicats, une mobilisation pour une meilleure redistribution des richesses et plus de justice sociale en Suisse est urgente. Quelques exemples sectoriels attestent de cette urgence : ainsi de la construction et de la vente de détail.

Dans la construction, depuis des années, les salaires stagnent et la pandémie a été utilisée par le patronat pour refuser une nouvelle fois toute augmentation de salaire. Or, l’écrasante majorité des travailleurs et travailleuses concernés n’ont pas cessé de travailler pendant la pandémie, parfois au péril de leur santé, et les carnets de commande sont pleins. La revendication d'une revalorisation substantielle des salaires en 2022 est donc, pour le moins légitime ! Légitime aussi, la lutte contre la flexibilité croissante du temps de travail et l'accélération des cadences, au prix d'un stress accru et de risques majeurs pour la santé des travailleurs et travailleuses. Les syndicats exigent une diminution de l’horaire de travail et des possibilités plus réduites de dérogations aux horaires : qu'on en finisse avec des semaines de 50 heures en été, à la généralisation du travail du samedi, à la flexiprécarité  ! Et que soit créé un fonds intempéries-canicules financé par l’Etat et les associations patronales : Dans les secteurs du gros-œuvre, des parcs et jardins, du second-œuvre, de la métallurgie du bâtiment,des échafaudages, les travailleurs et les travailleuses triment par tous les temps, s'exposent aux intempéries, aux chutes de neige, aux périodes de grands froids et de canicule, mettant gravement en danger leur santé et leur sécurité.

Dans le secteur de la vente de détail, l'enjeu, c'est la votation cantonale sur les horaires d'ouverture des magasins. La modification de la Loi sur le horaires d’ouverture des magasins (LHOM) constitue une attaque directe aux conditions de travail du personnel de la vente, en contournant l’obligation de négociation avec les représentant-e-s des salarié-e-s et en allongeant d’une heure l’horaire de travail du samedi. Cette heure supplémentaire du samedi  vient rallonger le jour de travail déjà le plus épuisant de la semaine, et réduit  toute possibilité pour les vendeuses et les vendeurs de profiter de leur samedi soir :  après la fermeture, il faut encore faire la caisse, ranger les rayons...  Plutôt que de miser sur un service de qualité à la clientèle, les entreprises du commerce de détail réduisent leurs personnels (plus de 6000 emplois ont été biffés depuis 2010 dans le secteur).

On va sortir de l'urgence sanitaire, parce qu'on s'en est donné les moyens. On peut aussi sortir de l'urgence sociale, à la même condition : s'en donner les moyens. Et le premier de ces moyens, c'est notre mobilisation.


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