Brèves de comptoir

 Le procès de Simon Brandt au Tribunal de police ouvert vendredi s'est clôt hier par son acquittement. Il avait fait les pleines pages de la «Tribune» et du «Courrier». L'heure de gloire du Conseiller municipal, quoi. Il contestait sa condamnation à 80 jours-amende pour violation du secret de fonction : la transmission à la «Tribune de Genève» et au «Courrier» d'un rapport alors confidentiel (il a été ensuite rendu public, mais caviardé) du contrôle financier de la Ville de Genève sur les notes de frais de son personnel. Il s'agissait d'allumer une sorte de contre-feu à l'«affaire Maudet» (avait qui Brandt avait aussi envisagé de faire courir le bruit d'un scandale sexuel touchant le PLR, dont la direction est en train de lâcher le Grand Leader). Des échanges de mails entre Brandt et Maudet confirment que les deux hommes planifient ces fuites, mais pas clairement que cette planification a eu une suite.  Surtout, Brandt a un compte à régler avec le Procureur général et la police, après son arrestation, sa détention, sa fouille a nu, tout cela au moyen d'une mobilisation policière disproportionnée (onze flics) eu égard à la faible gravité des accusations portées (après son arrestation, Brandt a porté plainte contre le policier chargé de l'opération, puis contre le Procureur général, mais les plaintes ont été classées). Pourtant on n'arrêtait pas un djihadiste fou, mais un Conseiller municipal, par ailleurs candidat au Conseil administratif -et donc à la Mairie de Genève. Ce n'était pas même pas lui qu'on visait, mais son gourou, son mentor : Maudet. Brandt, en somme, n'est qu'une victime collatérale, et le bruit autour de son arrestation et des accusations portées contre lui auraient, à l'en croire, causé son échec électoral, non pas face à la gauche mais face à la candidate du PDC, Marie Barbey-Chappuis (qui aurait sans doute élue même sans cela, puisqu'une bonne partie de la gauche a voté pour elle).  Bon, finalement, hier, Brandt a été acquitté par le Tribunal de Police du délit de violation du secret de fonction : la présidente du Tribunal a estimé que rien ne prouvait sa culpabilité, même s'il avait effectivement dit à Maudet qu'il ferait fuiter le rapport qu'on l'accuse d'avoir fait fuiter, et même s'il était possible qu'il l'ait fait. Mais voilà : «au vu de l’ensemble des éléments, il subsiste un doute insurmontable». Et comme le doute doit profiter au prévenu, il est acquitté. Et s'il ne touchera pas le million et des poussières qu'il réclamait pour tort moral, on lui accordera une aumône de deux mille balles et un peu plus de douze mille balles pour ses frais d'avocat. On ne sait pas si Jornot va faire appel d'un jugement qui va à l'encontre de ses réquisitions et si le feuilleton va continuer, mais on espère bien que non, parce que là, franchement, une certaine lassitude s'installe : ça fait quand même deux ans que ça dure, cette histoire...

Un référendum a été lancé au Grand Saconnex contre la délibération du Conseil municipal  autorisant la cession de parcelles municipales à l'Etat pour la réalisation du «tram des Nations» -une voie de tram de la place des Nations au Grand-Saconnex. Un projet d'importance cantonale voté dans une seule commune ? Aaaargh ! oh, pardon : la commune, c'est pas celle de la Ville de Genève, alors on entendra sans doute moins hurler ou hurler moins fort «faut faire voter tout le canton»...

Comme on l'annonce par ailleurs, les syndicats, soutenus par la gauche, lancent un référendum contre la «réforme» de l'AVS votée par les Chambres fédérales, et qui repousse d'un an l'âge de la retraite des meufs pour faire dix milliards d'économie. Mais il y a encore pire que cette proposition : celle de l'initiative populaire lancée fin 2019 par les Jeunes PLR, c'est-à-dire la droite du parti, pour relever l'âge de la retraite à 66 ans pour les femmes comme pour les hommes, et qui a abouti. L'initiative propose le relèvement de l'âge de la retraite de deux mois par année jusqu'à ce qu'il atteigne cet âge de 66 ans. Mais les initiants ne s'arrêtent pas là : l'âge de la retraite serait ensuite adapté tout les ans, toujours par tranches de deux mois, en fonction de l'évo-lution de l'espérance de vie. En clair : plus on vit, en moyenne, vieux, plus on devrait prendre tard sa retraite. Etrange demie-mesure que celle que propose la jeune droite libérale-radicale. Enfin, surtout libérale... Parce que franchement, un pas supplémentaire devrait pouvoir être fait : fixer l'âge de la retraite  à l'âge moyen du décès...

Yannick Buttet, ça vous dit quelque chose ? Non ? Amnésiques que vous êtes : Yannick Buttet, c'est ce Conseiller national démocrate-chrétien valaisan, espoir de son parti cantonal et national, ancien président (Maire) de la commune de Colombey-Muraz, qui a dû renoncer à tous ses mandats pour ses débordements sexuels et alcoolisés. Condamné en 2018 pour avoir harcelé une ancienne maîtresse, il vient de l'être une nouvelle fois (à 45 jours-amende avec sursis pendant quatre ans) pour des attouchements et des propos déplacés, tenus sous l'effet de l'alcool, à l'encontre de l'ancienne présidente PLR de la ville de Monthey. Pourquoi on vous raconte ça ? Bah, pour vous distraire des dommages collatéraux de l'«affaire Maudet» et de l'«affaire Brandt«» à Genève... rien de tel pour relativiser une Genferei qu'une bonne Walliserei, non ?

Des nettoyeuses employées par des sous-traitants, payées au salaire minimum sans indexation, et qui s'organisent syndicalement. Avec leur syndicat, elles ont obtenu une convention collective de travail et une prime «coronavirus», mais les employeurs ne l'ont versée qu'à une minorité d'entre elles. Et un sous-traitant refuse de reconnaître la CCT.  Le syndicat, c'est NUWSAS. Et on est en Malaisie. Vous croyiez quoi ? qu'on était encore en train de vous parler des nettoyeuses et des nettoyeurs qui travaillent pour la Ville de Genève et que jusqu'à pré-sent, la Ville de Genève n'a pas voulu employer, les laissant employer par des entreprises sous-traitantes, et que la gauche veut faire engager par la Ville ? Ben non, on vous parle de travailleuses et d'un syndicat en Malaisie. Un peu d'exotisme ne nuit pas. Surtout s'il peut rappeler qu'il y a un peu partout des travailleuses qui assument une tâche essentielle et qu'on a un peu partout tendance à traiter comme l'un de leurs instruments de travail : des serpillères. Même à Genève ? Ouais, Même...



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