Fonds de tiroir

 A Onex, il y a dix jours, en votation populaire municipale, la révision du règlement du Conseil municipal, in-terdisant (sauf autorisation préa-lable) de filmer, photographier ou enregistrer tout ou partie des débats du Conseil municipal, a été refusée. Mais pour autant, faudrait pas croire que ce que le nouveau règlement voulait rendre plus difficile le sera sous le futile prétexte que ce règlement a été refusé, vu que le seul résultat du vote est de maintenir le statu quo. Quoiqu'on ne sache pas vraiment quel statu quo, vu que le règlement précédent n'a pas été validé par le bailli cantonal, et qu'il faudrait donc en revenir au pénultième règlement, qui, lui, datant d'avant les retransmissions télévisées du Conseil municipal et du tout début de l'utilisation intensive des réseaux sociaux, n'interdisait rien du tout...

Comment quaifie-t-on une Genferei onésienne ? Onexerei ? Bon, d'ac-cord, Onex reste pour nous, depuis soixante ans, un exemple politique, mais quand même, faudrait pas qu'en Ville on se mette à faire voter le peuple sur les modifications du règlement du Conseil municipal, vu le rythme auquel on s'y livre. Et puis qui aurait l'idée de réduire les possibilités d'enregistrer, filmer, photographier les débats du parlement communal de la capitale mondiale du monde mondial, dont les retransmissions font la joie d'innombrables téléspectateurs de Léman Bleu, hein, qui ?

Le Ministère public du canton de Vaud a ouvert une enquête pénale contre un pamphlétaire d'extrême-droite. Non, pas Zemmour, mais un autre, de la même eau mais réfugié en Suisse : Alain Soral (Bonnet, de son vrai nom), déjà condamné en France pour ses propos antisémites et négationnistes (c'est la raison pour laquelle il s'est planqué en Suisse, d'où il ne peut être extradé puisqu'il en a la nationalité), et désormais sous enquête en Suisse pour avoir sur son site internet injurié une journaliste de la «Tribune de Genève» qui avait décrit les acti-vités militantes de Soral en Suisse. Fâché, Soral l'avait traitée de «grosse lesbienne» et de «militante queer qui défend les migrants». D'où les plain-tes déposées contre lui. Cela dit, Zemmour aussi, a été condamné en France pour des propos du même genre (quoique d'une autre forme) que ceux de Soral. Mais Zemmour n'est pas double-national (il déteste les double-nationaux, d'ailleurs) et ne peut pas se planquer en Suisse pour échapper à la justice française. Il a peut-être cru trouver un autre moyen : être candidat à l'élection du président de République française. Sans aucune chance d'être élu, mais avec la certitude d'en devenir politiquement intouchable au moins le temps de la campagne... A quoi tiennent les grands destins poli-tiques, quand même...

Voilà, c'est fait, y'aura plus d'adjoints aux maires à Genève, plus que des Conseils administratifs de trois membres (cinq en Ville) égaux et égales entre elles et eux, même si l'un.e sera maire pendant une année, voire plus (sauf en Ville, où on ne pourra être maire qu'une année, pas plus, histoire de ne pas faire concurrence à la présidence du Conseil d'Etat). En votation populaire, dimanche avant-dernier, le peuple a en effet accepté à plus de 90 % la réforme de la «gouvernan-ce» des communes, qui entrera en vigueur lors des élections muni-cipales de 2025. Et ne changera donc rien à la situation dans les villes, qui regroupent quand même la grande majorité de la population du canton. Mais c'est un peu du folklore rural (devenu rurbain) qui disparaît. Dans l'indifférence géné-rale, faut bien dire... 

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