Fonds de tiroir

 La Cour de Justice du canton de Genève a jugé irrecevable le recours déposé par la présidente du Conseil municipal d'Onex contre la tenue de la votation municipale d'Onex sur le règlement du Conseil muni-cipal d'Onex, plus précisément sur l'autorisation ou l'interdiction d'en filmer, enregistrer ou photographier les débats. La recourante estimait que le texte de la brochure officielle de présentation de l'objet du vote était trompeur, mais elle avait attendu six jours avant la votation pour déposer son recours, alors qu'elle avait eu connaissance deux mois avant du texte contre lequel elle recouraitt... La Cour lui a donc renvoyé son recours en lui disant qu'il était tout de même un chouïa trop tardif. Dommage : le résultat de la votation ayant été le refus de la modification du règlement, et a donc remis en vigueur un des deux règlements précédents (mais on ne sait pas trop lequel), si elle avait été annulée, on serait reparti pour un tour de piste. Mais bon, c'est bien ce qui va se passer puisque de toute façon, le sujet va revenir au Conseil municipal, qui va devoir voter un nouveau règlement. Qui sera sujet à un possible référendum. Ad libitum. C'est pas demain la veille que nos nostalgies onésiennes vont se calmer...

Rassurez-vous, Pâquisards (ou cachez votre déception) : la police du quartier n'est pas ripoue, elle a seulement un peu de peine à garder ses distances avec le petit patronat de certains commerces spécialisés : c'est la conclusion tirée par le Ministère Public de l'enquête menée sur une affaire de corruption présumée datant du printemps 2019. Plus précisément, il s'agissait de savoir jusqu'où étaient allées les relations entre des agents (et une agente) des polices cantonale et municipale avec un tenancier de salon érotique dont le téléphone, inspecté après son arrestation, révélait qu'il entretenait des liens étroits avec des policiers, ce que des témoignages avaient confirmé. L'enquête avait permis de démentir les soupçons de location d'appartements par les policiers pour y loger des travailleuses du sexe, d'organisations de partouzes, d'échanges de services sexuels contre des passe-droits... Finalement, il ne sera retenu contre les policiers que des violations de secret de fonction et d'entrave à l'action pénale. Des broutilles, quoi. Neuf des trente-quatre procédures pénales, dont une concernait tout le groupe «prostitu-tion» de la brigade des moeurs, ont été classées sans suite, mais quatre sont encore en suspens, deux ont abouti à une ordonnance pénale, six agents ont été suspendus et sont encore sous enquête et pourraient être révoqués, seize sanctions disciplinaires ont été prononcées (rappels à l'ordre, blâmes, heures de service non payées) et le groupe «prostitution» de la police cantonale a été dissous. Et c'est désormais au commandement de la police et au Département de la Sécu-rité de décider d'éventuelles sanctions pour les policiers contre lesquels aucun grief pénal n'est retenu, mais seulement une conception très, très élastique de la déontologie, pour ne pas dire un niveau de connerie dépassant un l'ordinaire admissible : comme le résume le Procureur Général, «ces policiers ont eu l'impression d'avoir recruté dans leur réseau un informateur formidable, sans comprendre que c'est eux qui étaient pris dans sa toile». Bref, ils se sont fait avoir comme des tanches. Ouala, Tout n'est pas bien et ne finit bien, mais la Grande Maison n'a pas pris feu. On s'abstiendra autant de s'en réjouir que de regretter que la Mondaine ne soit plus à Pioge ce qu'elle était à Paname...

Commentaires

Articles les plus consultés