Fonds de tiroir

 Une infrastructure sportive trop grosse, trop chère, impossible à rentabiliser, conceptuellement pas-séiste, ça vous dit quoi, à Genève ? Bien sût, ça vous dit «La Praille», «Stade de Genève». Oui, bon, d'accord, aussi... mais c'est pas au trou de la Praille qu'on pensait, là, c'est à la banquise du Trèfle-Blanc. Une patinoire, donc. Pour laquelle le Grand Conseil a voté en novembre un crédit d'étude de 11,7 millions. La patinoire est prévue pour 8500 spectateurs, elle doit avoir le Servette Hockey Club comme résident. C'est un gouffre énergétique (12'000 m2 de glace à entretenir toute l'année, soit l'équivalent de la consommation énergétique de 12'000 ménages) et un trou noir de coûts d'exploitation, avec la lourde menace d'une mise sous perfusion financière par les collectivités publiques. Le Stade de Genève, on vous dit...

Début novembre, le Grand Conseil de Genève a décidé que les enseignes lumineuses et le éclairages intérieurs des bâtiments résidentiels devaient être éteints dans tout le canton entre une heure et six heures du matin. Pour moins faire chier les animaux nocturnes (comme les chauve-souris ou l'auteur de ces lignes) et réduire un chouïa la consommation d'électricité et les émissions de CO2 par les ampoules d'éclairage. Mais le Grand Conseil a exempté de cette extinction les enseignes et l'éclairage des établissements médicaux d'urgence, des services du feu, des hôtels, des bâtiments où l'activité se poursuit la nuit, des lieux touristiques et de l'éclairage public. «Ensemble à gauche» a vainement demandé que toutes les enseignes publicitaires et vitrines des magasins soient éteintes, comme en France dans les villes de plus de 800'000 habitants (d'où une économie de consommation d'élec-tricité équivalant à celle de 290'000 ménages...). Le projet de loi avait beau s'intituler «pour que la nuit soit belle», son adoption ne fait donc pas nuit noire. Seulement une nuit un peu plus nuit. Et permettra une économie d'énergie de 1 %.C'est déjà ça... Et puis, hein, qu'importe ces restrictions ? même avec moins d'enseignes lumineuses et d'éclaira-ges de nuit, Genève restera la lumière du monde. Ouala. Et toc !

A Veyrier, une quinzaine de propriétaires de villas qui avaient saisi la justice pour empêcher l'installation provisoire de requérants d'asile mi-neurs non accompagnés dans un pa-villo voisin, ont été déboutés par le Tribunal administratif et la Cour de Justice, qui n'ont pas du tout été convaincus que cette installation allait perturber la tranquillité du quartier et la valeur des maisons des recourants, qui sont en outre assez éloignés du pavillon concerné par le projet pour pouvoir le supporter. C'est bon d'apprendre que parfois le rappel à la raison peut répondre à la paranoïa xénophobe ordinaire...

Révolution dans la grande distri-bution en Suisse : Migros pourrait vendre de l'alcool. Son fondateur, Gottlieb Duttweiler, l'avait pour-tant proscrit de ses magasins, en même temps que le tabac, mais les délégués de la Fédération des Coopératives Migros ont décidé dé-but novembre de laisser les coopé-ratives régionales décider de vendre ou non de la bibine, du pinard et des schnaps. De toute façon, Duttweiler s'était déjà fait trahir par ses successeurs quand ils ont racheté Denner, plus grand distributeur d'alcool de Suisse après la Coop. Parce que c'est bien joli d'avoir des principes et le souci de la santé de la population, mais on est quand même dans un système concurrentiel et dans un duopole Coop-Migros où il s'agit d'abord de ne pas se faire rattraper par son concurrent abreuveur.  Alors, hein, les grands principes... Santé !

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