Fonds de tiroir

 Grave et fondamental débat au sein de la grave (et fondamentale) Eglise protestante de Genève : faut-il «dégenrer» Dieu ? Voui, Dieu le Père (pas la Mère), le fils (pas la Fille) et le Saint-Esprit (pas la Sainte Ame), tout masculin qu'il est dans la langue (et pas seulement la française), la représentation, la symbolique... L'Il-lustre Compagnie des Pasteurs de Genève a lancé l'idée, après la Grève des femmes de 2019, pour répondre à un appel lancé par une cinquantaine de pasteures et de diacres, demandant une «réflexion théologique sur la représentation de Dieu au-delà du genre». Parce qu'en effet, si Dieu (celui des chrétiens, qui l'ont repris des juifs et l'ont un peu refourgué aux musulmans -le Dieu unique, quoi, même quand il est trinitaire) est masculin, comment les femmes peuvent-elles le reconnaître comme leur Dieu ? En nous faisant un Oedipe carabiné en récitant le «Notre Père» ? Ou en se disant que puisque Dieu est masculin, les hommes sont divins ? Bon, bref, avant même que le Consistoire de l'Eglise ait pris position, la démarche de la Com-pagnie fait scandale, comme s'il était normal, logique, légitime, qu'un Dieu éternel, omniprésent et omniscient ne puisse être que mâle... Sacré débat... mais qui ne concerne que les religions monothéistes : dans le polythéisme il y a des déesses dans le panthéisme Dieu étant la totalité du monde, il a tous les genres (il peut même être transgenre ou n'en avoir aucun) et pour les athées, le problème ne se pose pas. Décidément, il nous aura pompé l'air jusqu'au bout, le Dieu unique.

Bonne nouvelle : une étude euro-péenne affirme que le rapport entre les performance et les prix des transports publics en Suisse sont excellents, que ce soit à l'intérieur d'une ville, d'une ville à la campagne et réciproquement ou entre deux villes. Quantitati-vement, les tarifs suisses seraient stables, avantageux pour les jeunes et se situeraient en dessous de la moyenne des sept pays européens étudiés par le bureau Infras, les tarifs britanniques étant les plus élevés et les autrichiens les plus bas. Reste plus qu'à instaurer la gratuité, et on serait au sommet. Comme on n'en est pas loin quand on resquille, quoi. Qualitativement, l'offre, no-tamment ferroviaire, serait en Suisse particulièrement bonne en termes de ponctualité et de densité de l'offre. Bref, le rapport qualité-prix des transports publics suisses serait «exceptionnellement bon». Ils ont demandé l'avis des usagers, les enquêteurs ?

La mouvance antivax et antipass a des démangeaisons politiques. A Berne, elle se lance dans les élections cantonales avec une liste «Aufrecht Bern» (Debout Berne), en niant être «un mouvement de contestation» et en se présentant comme «des défenseurs des droits fondamentaux, des droits humains, de la liberté, de l'indépendance et de l'autodé-termination». Tout ça. Ce n'est pas la première fois que cette mouvance se présente à des élections, mais, en dehors des partis politiques qui se sont prononcés contre le vaccin et le pass, elle n'a jamais réussi à percer : aux dernières élections municipales et régionales françaises, elle tournait autour de 1 % des suffrages. On se réjouit d'apprendre le score qu'elle fera à Berne. Ou ailleurs.

Le Valais est en train de réviser sa constitution cantonale. Qui commen-ce, comme la Constitution fédérale, par l'invocation «Au nom de Dieu tout-puissant». Ce qui réduit le Tout-Puissant au rang de Constituant suprême d'un canton suisse. Certains auraient voulu soit purger la cons-titution cantonale de l'invocation divine, soit la relativiser. Ils ont échoué. Dieu (tout-puissant) restera le patron du Valais. ça lui fait une belle jambe à Dieu. Et au Valais aussi. 

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