Fonds de tiroir

 A Zurich, l'Exécutif municipal a présenté un projet d'extension des zones 30 km/h pour réduire les nuisances sonores, les accidents et la pollution et offrir davantage d'espace à la mobilité douce et à la verdure. C'est beau une commune qui a la compétence de décider de l'affectation de ses rues (soupir genevois)...

On avait tort de croire que la coronapandémie, en ralentissant quelque peu l'activité économique et a fréquence des déplacements en avion, a amélioré la situation environnementale. Elle a surtout accru la pollution par le plastique : Greenpeace évoque une «pandémie de plastique» : les  restaurants servent leurs plats à emporter dans de la vaisselle jetable en plastique, les supermarchés offrent des gants en plastique à leurs clients, les masques jetables sont jetés n'importe où... Alors quoi, il était pas écolo, le virus ?  Encore une promesse non tenue, quoi...

Qu'attendre de 2022 ? Au moins ce qui y est déjà à l'ordre du jour, mondia-lement, continentalement nationalement  localement des votes, des élections, des choix. Et ce qui est déjà à l'ordre du jour de 2023, et qui se préparera cette année. Et ce qui a été décidé l'année dernière, et dont il va falloir assurer la concrétisation (doit-on vous rappeler ce qu'il en est de l'internalisation du nettoyage des toilettes publiques genevoises ?). A Genève, 2022 sera une année de préparatifs et de choix, tactiques et stratégiques pour les Cantonales de l'an suivant, et de débats récurrents (la répartition des tâches entre le canton et les communes, par exemple...). La gauche a conquis l'année dernière, grâce au camarade Maudet, la majorité des sièges du Conseil d'Etat, sans disposer d'une majorité au Grand Conseil. Elle doit donc se donner les conditions de garder la première et de conquérir la seconde, à moins de se résigner à ce que rien qui vaille sortant du gouvernement ne passe la barrière du parlement, comme tel fut le cas du budget cantonal en décembre. Mais une majorité de gauche au Grand Conseil dépend de la présence ou non d'un groupe de la «gauche de la gauche» au parlement : il est peu vraisemblable que socialistes et Verts soient à eux seuls majoritaires... et pas beaucoup plus vraisemblables qu'ils arrivent à eux seuls à résister à la vieille force politique centrifuge qui tire assez systématiquement la gauche vers le centre. Or la présence parlementaire de la «gauche de la gauche» dépend de la capacité de ses diverses composantes de passer la barre du quorum de 7 %, qu'elle ne peut passer qu'en se présentant sur une liste unique. Et il n'y a qu'elle qui peut en décider ainsi... comme il n'y a qu'elle qui peut faire le choix de renoncer à être présente dans un parlement. A droite, le défi est d'ailleurs le même (l'unité), mais pour un enjeu rigoureusement inverse : garder une majorité au Grand Conseil (l'arrivée des Verts libéraux peut l'y aider, si elle ne se fait pas aux frais du PLR), la retrouver au Conseil d'Etat, la droite comme la gauche sachant, ou devant savoir, qu'elles ont besoin pour mener la politique qu'elles entendent mener, non seulement de ces deux majorités institutionnelles, gouvernementale et parlementaire, mais aussi d'une troisième, populaire, au sein de ce que naguère on nommait le Conseil Général et que l'on a rebaptisé plus tristement corps électoral : sans cette majorité-là, le temps d'une législature est, comme au temps du «gouvernement monocolore» (de droite), scandé de référendums gagnés contre les choix du parlement et du gouvernement, quelle que soit leur couleur politique. Et puis, une palanquée d'initiatives vont faire débat (et peut-être votations) cette année, venant de la gauche (taxation des dividendes, impôt temporaire sur les fortunes, création d'emplois sociaux et écologiques, conversion de 10 % de la voie publique en espaces verts et voies de mobilité douce) ou de droite (blocage de la création de postes dans la fonction publique, abolition de la taxe professionnelle)...
Bref, comme disait Yvette Jaggi, «c'est pas le moment de mollir»...


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