Fonds de tiroir

 On est entré en 2022, mais on a déjà une prédiction pour la Suisse en 2023, et toutes les années suivantes jusqu'en 2050 au moins. Et c'est même pas la nôtre, cette prédiction, c'est celle du Groupe d'experts intergouvernemen-tal sur l'évolution du climat (le GIEC). Donc, comme la température moyenne de l'atmosphère terrestre va, quoi qu'on fasse (ou ne fasse pas) augmenter de 1,5°C d'ici 2030, et continuera d'augmenter jusqu'en 2050 au moins, les événements extrê-mes observés ces dernières années se-ront plus nombreux, plus fréquents et plus intenses. Les glaciers vont continuer à fondre, la couverture neigeuse se réduire, la durée de la saison d'hiver en altitude se rac-courcir. Y'a des remonte-pentes qu'on va pouvoir démonter ou laisser rouiller. Et ça, c'est une bonne nouvelle. Parce que quoi de plus naze qu'une station de sports d'hiver, à part une station balnéaire ?

La Ville de Lausanne annonce que onze projets vont être financés dans le cadre de son budget participatif, de 175'000 francs pour la troisième édition (celle de 2022) de cette opération. Les projets retenus vont du plantage d'espèces végétales grimpantes et d'arbres fruitiers dans une rue derrière la cathédrale à un projet de nettoyage des bords du Léman en passant par un projet de réparation de textiles. A Genève, une motion a été acceptée par le Conseil municipal pour développer des budgets participatifs, comme à Lausanne. Le Conseil administratif doit faire une proposition de mise en oeuvre avec le crédit idoine. Dites, chères et chers magistrats, ça en est où ? On voudrait pas donner l'impression d'être impatients, mais c'est pas pour dire : on attend...

La comédienne, humoriste et chroniqueuse Claude-Inga Barbey produisait régulièrement des vidéos (une série «TOC»)  hébergées sur le site du «Temps». Le 22 novembre, à la veille de la votation sur la loi Covid, l'épisode de «TOC» mettait en scène une psy névrosée et une patiente atteinte d'un «syndrome chinois», toutes deux jouées, à grand renfort de stéréotypes (c'est la règle du jeu  de ce type de productions) par Claude-Inga Barbey elle-même. Il s'ensuivit de violentes attaques contre elle et contre le journal, accusations de racisme anti-asiatique (la présidente de la Commission fédérale contre le racisme, pour qui «on n'est plus au stade de l'humour») se dit «consterné» par des «propos pouvant être considérés comme racistes»), hashtag «stopasianhate» (pourquoi en anglais ? qu'est-ce que c'est que ce racisme anti-idéogrammes ?). Mais pas d'insurrection  des conscience contre le racisme antipsy ni de hastag «stoppsyhate» ? Ben non...  Ironique, Claude-Inga Barbey remercie dans «Le Temps» ses lyncheurs médiatiques : «Merci d'avoir commenté mes vidéos, au revoir». Plus doulou-reusement, elle écrit : «Cette fois, les snipers des réseaux sociaux m'ont eue, je suis touchée. Ils ont touché un organe vital chez moi, mon cerveau. Mon encéphalogramme est totalement plat». Seul  point commun, sans doute, entre elle et ses lapideurs. Et elle prévient ses amies et amis humoristes : il leur faut prendre «une bonne assurance (...) avec une toute petite franchise, sinon ils vont payer le prix fort. Ou alors, pas de franchise du tout, la lèche, c'est moins risqué». Claude-Inga Barbey renonce à sa production de vidéos et à toute présence sur les réseaux sociaux. Elle devrait tout de même continuer à tenir chronique dans «Le Temps» (dès le 17 janvier). L'écriture, ça choque moins les cons que les  images : ils ne lisent pas, ces «petits rois» qui règnent «dans le monde des réseaux (et) y agitent leurs petits sceptres dans tous les sens pour dicter au peuple (...) de quoi il doit rire ou ne pas rire»...  Comment il disait, déjà, Spinoza ? Ah oui : «il est entièrement contraire à la liberté commune que le libre jugement propre soit asservi aux préjugés ou subisse aucune contraint»... Et quatre siècles plus tard, on n'a toujours pas compris ce que le vieux Baruch voulait dire ? 

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