Fonds de tiroir

 Le Conseil municipal de Versoix a voté, juste avant Noël, une motion demandant que le mandataire chargé d'une enquête sur les dysfonction-nements supposés de l'administration municipale et du Conseil admi-nistratif (où la Maire actuelle, la Verte Jolanka Tchamkerten, est en guerre contre ses deux collègues, la socialiste Ornella Enhas et le PDC Cédric Lambert) soit choisi à l'unanimité du Conseil administratif -autrement dit, avec l'accord de la Verte, qui disposerait ainsi d'un droit de veto. Bon, ce n'est qu'une motion, et le Conseil administratif (ou sa majorité) en fait ce qu'il veut, mais ça signale tout de même qu'une commune dont la gauche rose-verte avait, croyait-on, conquis la majorité de l'Exécutif n'est pas passée à gauche pour autant, puisque la majorité du Conseil municipal est composée des Verts et du PLR. C'est nouveau, ça vient de sortir. Mais faut dire que Versoix, c'est plus près du canton de Vaud que de la Ville de Genève... Et à Céligny, comment ça va ?

A Neuche, le parlement cantonal a eu à se dépatouiller d'une motion de l'UDC «pour l'usage du bon français» (celui de l'Académie fran-çaise, donc) contre l'offensive du langage épicène. L'UDC proposait donc de contraindre l'administration cantonale à renoncer à l'usage de l'écriture inclusive qu'elle pratique depuis 2015, et d'en revenir au fran-çais académique. Et flop : sa demande a été repoussée par 62 voix contre 13 (moyennant une vingtaine d'absten-tions : y'en a qui n'avaient pas com-pris la question ?), après que la Conseillère d'Etat Florence Nater ait rappelé «qu'une langue n'est jamais figée» et que le député (socialiste aussi, c'est un complot de gauche) ait signalé que LA langue «est un mot féminin». Le prochain épisode de ce grand combat historique ne devrait pas tarder à se jouer dans un autre canton l'année prochaine. C'est moins un combat qu'un feuilleton, d'ailleurs. Un soap opera, même. Mais un soap opéra comique.

Vous avez été fortement dubitatifs lorsque l'Office cantonal des assurances sociales a expliqué que s'il était désormais incapable de verser les rentes AVS le premier jour du mois, c'était la faute au nouveau système informatique ? vous aviez tort. Parce que les nouveaux systèmes informa-tiques, ça peut foutre un sacré bordel. Aux TPG, c'est le nouveau modem de commande des «carrefours feux» qui coince les trams et les bus, en leur refusant le passage prioritaire auquel ils ont droit, parce qu'il ne les reconnaît pas. Résultat, les bus, les trams et leurs passagers glandent en attendant qu'un autre véhicule TPG arrive qui, lui, sera peut-être reconnu et ouvre le passage. «On se retrouve parfois bloqués au milieu d'un carrefour» en bloquant la circulation, témoigne un conducteur. Un autre signale que le retard ainsi  provoqué se reportant sur tout le parcours, «nous avons moins de temps au terminus, parfois même pas pour aller aux toilettes. On repart parfois déjà en retard». Explication des TPG : le nouveau système est numérique et a du mal à reconnaître la technologie analogique des feux de carrefour qui date des années 70-80. On dira, comme les vieux cons qu'on est, que c'est le progrès qui fait que des trucs qui fonctionnaient sans informatique ne fonctionnent plus avec...

Faut arrêter de se foutre de la gueule des Vaudois en les qualifiant de Bernois qui parlent (lentement) français : eux pourront voter sur la gratuité des transports publics, après l'aboutissement de l'initiative idoine, avec 16'500 signatures. Et à G'nêêêve, alors, on en est où ? Ben, nulle part. Y'a bien une motion dont on s'est rendus coupables, au Conseil municipal de la Ville, mais elle est ensablée quelque part dans les tréfonds d'un ordre du jour obèse. Bon, ben va falloir songer à lancer une initiative...




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