Fonds de tiroir

 Dans un débat la semaine dernière, Riquiqui Zemmour a cité la Suisse comme exemple d'un pays qui est capable d'expulser les étrangers au chômage, parce qu'ils au chômage. Or ce n'est possible que très ex-ceptionnellement, et uniquement pour les permis B ou L. Et même eux ne peuvent pas être expulsés tant qu'ils touchent des indemnités, voire six mois après. Et plusieurs cantons rendent cette éventuelle expulsion impossible en y mettant des con-ditions strictes : ne pas toucher l'AI, ne pas disposer de moyens finan-ciers, faire l'objet d'une décision pénale. Et dans tous les cas, un recours est possible. Bref, Zemmour a dit à peu près n'importe quoi, ce qui ne devrait pas surprendre. Ce qui devrait surprendre, en revanche, c'est qu'il y ait des gens en France (et même en Suisse...) pour croire à ce qu'il dit, de quoi qu'il parle...

Les plus gros négociants agricoles au monde (Cargill, Archer Daniels Midlang, Bunge etc...) gèrent une grande partie de leurs affaires depuis la Suisse, depuis leur siège social, une filiale, un bureau régional. La Suisse est la première place mondiale du négoce de matières premières agricoles comme le soja, le sucre, le café, le cacao, le coton. Depuis la Suisse, les traders contrôlent au moins la moitié du négoce mondial de céréales et d'oléagineux, 40 % du sucre, un tiers du cacao et du café, 25 % du coton.Les plantations contrôlées par des négo-ciants suisses ou installés en Suisse couvrent 2,7 millions d'hectares, plus de la moitié de la superficie totale de la Suisse, six fois ses terres assolées. Notre pays est petit, son empire est grand.... Y'en a point comme nous.

Le Procureur Général du canton de Vaud, Eric Cottier, n'est pas content : la députée socialiste (et présidente du parti) Jessica Jaccoud s'est foutue de sa gueule dans un billet paru sur «Blick.ch», à propos des verdicts de clémence rendus, contre l'avis du procureur, dans des procès contre des militants de la ZAD du Mormont. La socialiste a évoqué des «vestes» prises par le procureur,  lui a suggéré de renoncer à poursuivre d'autres «zadistes» et s'est autorisée «l'audace de rêver d'un procureur général qui n'ait pas fait toute sa carrière dans les arcanes du parti radical vaudois». Le procureur, relayé par son parti (le PLR) et l'UDC a pris la mouche en dénonçant dans une bafouille de quatre pages adressées au Grand Conseil une «atteinte à l'ensemble des institutions» et une violation «de la totale indépendance dont jouit le Ministère public» (élu par le parlement, tout de même...). Main-tenant, aimables lecteurs genevois (voui, y'a des Genevois et voises aimables...), imaginez qu'à G'nêêêêêve, après les «vestes» prises par le Procureur Général Jornot (PLR lui aussi) dans l'«affaire Maudet», une députée socialiste (ou même un député PLR), se soit un peu payé sa fiole, et qu'il s'en soit plaint devant le Grand Conseil, en évoquant une attaque contre les institutions et une violation de l'indépendance du Ministère public (quoique Jornot ait, lui, été élu par le peuple), il aurait eu l'air de quoi, Jornot ? Ben, de ce dont Cottier à l'air maintenant...

L'initiative populaire de la gauche genevoise lancée en septembre dernier pour une imposition temporaire (pendant dix ans) de 0,5 % des fortunes de plus de trois millions de franc, a abouti. Elle devrait rapporter 350 millions par an au canton et 85 millions aux communes. Et comme c'est une initiative de gauche, et qu'on a un gouvernement de gauche, on ne doute pas que notre gouvernement de gauche soutiendra notre inititiative de gauche. Non, on rigole, là. Gauchement.

On espère que le MCG, obsédé qu'il est par les frontaliers, aura pris connaissance de ces chiffres publiés par l'Office cantonal genevois de la statistique : En 2021, 15'824 nouveaux titulaires d'un permis frontalier (permis G) ont été enregistrés dans le canton soit 1 060  de moins qu'en 2020, mais toujours plus que la moyenne 2016-2020 (15 500 par an). L'action énergique du MCG continue donc de produire ses effets : la hausse du nombre de frontaliers travaillant à Genève. Ce n'est qu'un début, les frontières, on s'en fout, continuez le combat, camarades !

On espère que le MCG, obsédé qu'il est par les frontaliers, aura pris connaissance de ces chiffres publiés par l'Office cantonal genevois de la statistique : En 2021, 15'824 nouveaux titulaires d'un permis frontalier (permis G) ont été enregistrés dans le canton soit 1 060  de moins qu'en 2020, mais toujours plus que la moyenne 2016-2020 (15 500 par an). L'action énergique du MCG continue donc de produire ses effets : la hausse du nombre de frontaliers travaillant à Genève. Ce n'est qu'un début, les frontières, on s'en fout, continuez le combat, camarades !

Décerné chaque année par la Fondation Martin Ennals et la Ville de Genève, le Prix Martin Ennals, attribué aux défenseurs et défenses des droits humains, l'a été pour 2022 à la journaliste vietnamienne Pham Doan Trang, au médecin burkinabé Daouda Diallo et au militant bahreïni Abdul-Hadi Al-Khawaja. Pham Doan Trang a fondé et dirigé plusieurs media indépendants. En prison depuis octobre 2020, battue, privée d'accès à un médecin et à un avocat, elle a a été condamnée à neuf ans de prison en décembre dernier pour «propagande contre l'Etat». Daouda Diallo, fondateur et secrétaire général du Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés, menacé de mort, doit vivre dans la clandestinité. Abdul-Hadi Al Khaewaja, cofondateur du Bahrain Center for  Human Rights, militant du mouvement populaire de 2011, arrêté, détenu au secret, torturé, gréviste de la faim, a été condamné à la prison à vie. Honneur à tous trois.

La Chine tremble : le Conseil fédéral ne se rendra pas aux Jeux Olympiques de Pékin, et se contentera d'encourager les athlètes suisses depuis Berne. Mais faut pas croire que c'est la situation des droits humains en Chine qui pousserait notre gouvernement à boycotter la foire à neuneu olympique. Non, c'est la situation sanitaire. Pas le calvaire des Ouïgours, mais la bonne forme de la Covid-19. D'ailleurs aucune délégation sportive ne boycottera les Jeux, seulement quelques délégations gouvernementales. Le Conseil fédéral n'ira pas à Pékin, tout le monde s'en fout. Surtout  Pékin.




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