Fonds de tiroir

 «Le Conseil d'Etat partage les préo-ccupations qui animent les auteurs de cette initiative» mais ne la soutient pas et propose d'y élaborer un contre-projet. Parce qu'elle va trop loin ou serait difficilement applicable. ça vous dit rien ? C'est pourtant en train de devenir le refrain des com-muniqués du Conseil d'Etat genevois (de gauche) quand il annonce sa position face à une initiative popu-laire de gauche. Il avait fait le coup avec l'initiative «1000 emplois», il vient de le refaire avec l'initiative «climat urbain» et il s'apprête sans doute à le re-re-faire avec l'initiative pour une imposition temporaire ren-forcée des grosses fortunes.  Là, c'est face à une initiative qui veut «faire de la place pour les arbres, la mobilité douce et les transports publics» pour lutter contre le réchauffement clima-tique qu'il se contorsionne, le Conseil d'Etat : l'initiative demande de trans-former en espaces arborés et en voies de mobilité douce, chaque année pendant dix ans, 1 % de la voie publique des communes de plus de 10'000 habitants. C'est trop, soupire le gouvernement, ça obligerait à recon-vertir en Ville 80 % de la surface occupée par le stationnement sur la chaussée. Ouais, et alors ? ça laisserait suffisamment de places pour ceux qui sont réellement obligés de pouvoir y stationner  : livreurs, services d'urgen-ce, taxis.... Bref, va falloir en prendre l'habitude, de ce dé-faussement du Conseil d'Etat de gauche face à des initiatives de gauche. Mais trouver un argument convaincant pour que l'électorat de gauche continue à voter pour des candidates et candidats de gauche au Conseil d'Etat, ça commence à devenir difficile...

Il y a cinquante ans, le 30 janvier 1971, à Derry (Irlande du Nord), l'armée britannique tirait sur une manifestation pacifique de militants des droits civiques et de républicains. Elle en tuait quatorze. Il faudra attendre 1998, après la signature d'un accord de paix entre républicains et unionistes, et donc entre l'IRA et les milices protestantes, pour que le gouvernement britannique (celui de Tony Blair) ouvre une enquête sur les circonstances et les responsabilités de ce massacre. L'enquête prendra douze ans. En 2010, ses conclusions sont claires : l'armée britannique à tiré sur des civils qui ne menaçaient personne, et les a ensuite accusés pour se disculper elle-même. Le successeur de Tony Blair, Davod Cameron, pré-sente les excuses de son gouvernement, et on envisage d'engager des pour-suites contre les responsables militaires du massacre. Quelques ra-res actions sont engagées, aucune n'aboutit, et le 14 juillet dernier, Boris Johnson propose une sorte d'amnistie générale interdisant à l'avenir toute poursuite judiciaire liée au conflit nord-irlandais, qu'elle concerne des militaires britanniques ou des miliciens de l'IRA, de l'UDA, de l'UDF ou d'autres groupes paramilitaires. Les partisans de cette amnistie veulent surtout protéger l'institution militaire et la chaîne de commandement politique. Quant aux victimes, ils s'en foutent. Elles ont été 1500 dans tout le conflit, et leurs familles sont furieuses, qu'elles soient du côté unioniste ou répu-blicain. Mais que pèsent-elles, politi-quement, et que pèse l'Irlande du Nord (qui avait refusé le Brexit) pour Boris Johnson. Rien. Ou seulement le poids d'emmerdements. Et il en a déjà un bon paquet à gérer. Dont il a lui-même produit la plupart. Et qui lui retombent sur la gueule.

La société genevoise Baïkal, qui proposait des circuits de chasse, pêche et de photos en Russie et faisait commerce de matériels ou de prestations indirectes liés à ces activités, a dépos son bilan et est en liquidation. Encore un coup de l'Occident russophobe, sans doute. Une mesure de rétorsion pour soutenir l'Ukraine, un truc comme ça. Bon, c'est pas grave, tant que la société Xinjiang propose encore des circuits de chasse, pêche et photos d'Ouïghours.

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