дурак !
Poutine est un magicien : il a ressuscité l'OTAN, renforcé l'Union Européenne
La guerre s'arrêtera quand le sol russe, celui de la société russe, de dérobera sous Poutine
D'entre les plus admirables performance du
magicien du Kremlin, il y a celle-ci, qui n'a peut-être pas
bouleversé l'ordre mondial (quoique...) mais qui a été relevée
dans les media du monde entier (ou presque) : la Suisse s'est
totalement ralliée aux sanctions prononcées par l'Union
Européenne contre Poutine et la Russie. ça n'était pourtant pas
gagné : certes, dans un premier temps, la Suisse, par le biais
du DFAE avait condamné "dans les termes les plus forts
l'invasion russe de l'Ukraine", appelé Moscou à cesser
"immédiatement l'agression militaire" et à retirer ses troupes
du territoire ukrainien., mais elle traînait les pieds quand il
s'agissait de prendre des sanctions. On devait attendre plus de
notre "démocratie-témoin", elle vient de le faire en s'associant totalement aux sanctions européennes.
"La neutralité n'est pas synonyme d'indifférence", a fini par
déclarer le président de la Confédération. Parce qu'enfin, c'est
quoi, et elle vient d'où, la neutralité suisse ? C'est,
essentiellement, depuis 1815, se tenir hors de toute alliance
militaire. Mais pas forcément de toute alliance politique :
pendant toute la guerre froide, la Suisse se tenait, de toute
évidence, dans le "camp occidental" -mais cela ne l'a pas
empêché d'être l'un des premiers Etats occidentaux à reconnaître
la Chine populaire.
Il fallait prononcer des sanctions -mais les
seules sanctions qui se justifient sont celles qui frappent le
pouvoir russe, les potentats russes, les oligarques russes -et
d'entre l'appareil de sanctions européennes à laquelle la Suisse
a adhéré, certaines sont précisément de ce type. Mais d'autres
ont des cibles beaucoup plus larges, et plus indistinctes. Et
puis, s'il ne faut pas sous-estimer l'ampleur des sanctions
prononcées contre la Russie, et leur impact symbolique et
psychologique, du blocage des avoirs russes à la suspension de
toute relation aérienne avec la Russie, il n'en faut sans doute
pas attendre qu'elles fassent plier le pouvoir russe. Elles
étaient nécessaires, elles ne sont pas suffisantes : l'Iran est
sous sanctions depuis des années, le régime islamiste n'est pas
tombé
Les promoteurs des sanctions
affirment vouloir isoler Poutine et la Russie, mais ce sont
tous les Russes qui seront isolés, ceux qui s'opposent à la
guerre comme les oligarques dont les comptes en Suisse sont
bloqués. Or si la clef de la fin du conflit, c'est
certainement en Russie qu'il faut la chercher, ce n'est pas au
Kremlin. Ce sont bien les Russes, pas les "Occidentaux", qui
peuvent arrêter la guerre. Les Russes qui dès le déclenchement
de la guerre se sont mobilisés contre elle, ont manifesté
contre elle, l'ont dénoncée. Et si nous pouvons, ici, faire
quelque chose, dire quelque chose, proposer à nos parlements
communaux, cantonaux, nationaux, de dire et de faire quelque
chose, au-delà de l'adhésion aux sanctions européennes, c'est
de soutenir les mouvements sociaux qui, en Russie
s'opposent aux guerres de Poutine, de soutenir les derniers
media libres de Russie, de soutenir les intellectuels, les
artistes, les sportifs, les simples citoyens et citoyennes
qui depuis des jours affirment, à leurs risques et périls,
en manifestant leur opposition à Poutine et pour certains,
en démissionnant de leurs fonctions officielles pour ne plus
rien avoir à faire avec le pouvoir qui les a nommés.
La guerre s'arrêtera quand le sol russe, celui de la société russe, de dérobera sous Poutine.
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