Brèves de comptoir

 ça sent la révolution, à Genève. Carrément : le cortège syndical (et politique) du Premier Mai se fera sous le signe de la «désobéissance légale», les organisateurs ne deman-deront pas d'autorisation des autorités pour défiler. Parce que ça fait des années que la gauche dénonce les tracasseries accom-pagnant les procédures d'auto-risation des manifs, la répression de celles pas autorisées, l'absence de distinction entre manifestations à caractère «idéal» de celles à caractère commercial, elle en a marre de dénoncer, elle passe aux actes et se contente d'annoncer la manif du Premier Mai : «Ce 1er Mai 2022, nous reprendrons la rue sans qu'on nous la donne. Les droits démocratiques ne se quémandent pas, ils s'exercent !». La révolution, on vous dit. Et démocratique.

Vladimir Poutine a décidé d'imposer aux importateurs de gaz et de pétrole russes de payer les livraisons effectuées en roubles, et non plus en dollars ou en euros. Ce qui a eu pour effet immédiat de faire remonter le cours du rouble, qui avait plongé après le déclenchement de la guerre d'Ukraine. Du coup, on se demande si on ne devrait pas proposer à la Ville  et au canton  de Genève d'imposer le paiement des prestations publiques et des impôts en Léman... parce que le Léman, au moins, c'est une monnaie locale, pas comme le franc suisse de la Banque nationale des Staubirnes.

Selon un sondage auprès des lecteurs et lectrices de la Tribune de Genève et de 24 Heures, le 16 mars, 58 % d'entre elles et eux se déclarent en faveur d'un renoncement aux importations de gaz russe du fait de l'invasion de l'Ukraine, malgré la hausse des prix que cela provoquerait. 30 % assurent avoir déjà réduit leur consommation d'énergie en réponse à  l'invasion, 68% des plus de 65 ans, 69 % des Vert.e.s, assurent l'avoir fait ou avoir l'intention de le faire, 39 % assurent essayer de renoncer à se déplacer en bagnole, 7 % prendre plus souvent le train. Voilà. Et on est priés de croire les sondés et sondées sur parole. C'est pas très conforme au pessimisme de la raison, mais ça peut l'être de l'optimisme de la volonté.

Les zémouriens (de rien) du coin (y'en a) ont tenu métinge à Genève, mardi dernier. La tribune annonce que «même absent, Eric Zemmour fait salle comble». Ouais, y'avait 150 personnes (dont le Conseiller national UDC Yves Nidegger). C'était pas une grande salle (au-dessus des bureaux de l'UDC genevoise -des copains), mais c'était paraît-il la plus grande réunion zémourienne organisée en Suisse. Du coup, l'invité «vedette» du pince-fesse, un incertain Nicolas Rivard, se rengorge : «la dynamique de cam-pagne est dans notre camp». Dans un sac de couchage, alors, vu que le Drumont de poche est passé en dessous des 10 % d'intentions de vote et que ses électeurs potentiels du début repassent dans le camp Le Pen. 

Le PLR et le Centre (le PDC) genevois avaient eu l'idée géniale de lancer une initiative interdisant la création de postes à l'Etat si elle n'était pas finan-cée par des rentrées supplémentaires ou des économies équivalentes. On sor-tait d'une pandémie et de mesures sanitaires qui avaient illustré la nécessité de renforcer la fonction publique dans presque tous ses secteurs d'intervention, la droite genevoise proposait d'en bloquer les effectifs. C'était idiot, et l'initiative a eu le destin qu'elle méritait  : il a manqué au PLR et au PDC plus d'un millier de signatures sur les 8098 nécessaires, alors même que le délai de récolte des signatures avait été prolongé de trois semaines par le Conseil d'Etat Un flop mérité. En revanche, l'initiative syndicale pour la création de 1000 emplois par an a, elle, largement aboutri. Gnerk gnerk gnerk.



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