Fonds de tiroir
D'accord, y'a la guerre en Ukraine, mais faudrait pas croire qu'il n'y a que la guerre en Ukraine qui doive mobiliser notre attention : d'autres événements d'importance la requiè-rent. Tenez, par exemple, la désigna-tion du nouveau chef du groupe PLR aux Chambres fédérales. On attendait Feller, ce fut Cottier. Mais aucun Victor Hugo pour en faire un poème épique, seulement des articles de journaux. Donc, le groupe PLR devait se trouver un nouveau chef, Romand ou Tessinois, forcément, vu que le président du parti est bourbine. Deux candidats se présentaient : le Vaudois Olivier Felller, le Neuchâtelois Damien Cottier. Feller était plutôt favori, mais c'est Cottier qui a été élu. Et Feller doit même quitter la vice-présidence du parti, qui doit revenir à un Alémanique puisque le chef de groupe est un Romand. Qui a déclaré que son rôle «consistera à favoriser la cohésion du groupe et le travail en équipe», a déclaré le nouveau chef de groupe. Un programme d'une origi-nalité folle et d'une audace exem-plaire, non ? Bon, en même temps, c'est du PLR qu'on cause, alors, hein...
On l'aura attendu deux mois, il a été rendu
          public lundi dernier, le rapport commandé en octobre à Claire
          Brawant pour faire le point sur les positions des milieux
          culturels à l'égard du projet de Cité de la Musique, rejeté
          dans un vote consultatif par les électrices et les électeurs
          de la Ville de Genève en juin. A l'époque où le rapport a été
          commandé, la Fondation de la Cité de la Musique et le Conseil
          d'Etat caressaient encore l'idée de ne pas tenir compte du
          vote de la Ville, et quitte à modifier le projet, de le
          réaliser quand même. Espoir douché par le rapport. Et douché
          si froid qu'après avoir pris connaissance du rapport, la
          Fondation a elle-même tiré début décembre la prise du
          respirateur artificiel, contraignant le canton à en faire
          autant. Parce que le rapport, fondé sur la consultation d'une
          quarantaine d'acteurs cultu-rels individuels et collectifs,
          insti-tutionnels ou indépendants, ne laissait pratiquement
          aucune chance à la poursuite du projet : le milieu culturel
          manifestait une profonde défiance à l'égard d'un projet contre
          lequel le conseil consultatif de la culture s'était prononcé à
          l'una-nimité, en réclamant une «réelle étude de fond sur la
          question des musiques à Genève», une définition des lignes
          directrices de la politique cantonale de la culture. On nous
          pardonnera (ou pas, mais on s'en fout) d'ajouter que le
          rapport confirme que la position que nous avions prise (contre
          notre parti) d'appeler à refuser ce projet n'était pas une
          lubie solitaire, mais qu'elle reposait sur les mêmes raisons
          qui étaient celles d'un refus de la majorité des «milieux
          culturels»: on ne balance pas d'en haut un projet de lieu
          culturel de cette envergure, manquant, conclut le rapport, «de
          cohérence et de clarté», sans en avoir débattu préalablement,
          sans qu'il ait un autre contenu que celui d'un em-ballage de
          luxe pour deux institu-tions, sans le faire reposer sur une
          véritable réflexion culturelle. Ou alors, faut pas s'étonner
          que le destin de ce projet soit celui que le corps électoral
          de la Ville lui a réservé -comme il avait, pour les mêmes
          raisons, réservé déjà le même sort au premier projet de
          rénovation du Musée d'Art et d'Histoire. Bref, on ne propose
          pas un projet culturel... sans projet culturel. 
        
Selon un rapport de la HES du Nord-ouest, plus on est vieux plus on est riche, en Suisse, où le capital moyen d'une personne célibataire passe de 400'000 à 900'000 francs entre l'âge de 65 ans et celui de 90 ans. Bon, il nous reste encore quelques années pour nous retrouver dans la norme. Mais pas beaucoup d'espoir de'y arriver. Snif.


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