Fonds de tiroir

 Faut pas ricaner du «grand rem-placement». Evidemment, quand il est évoqué par Zemmour, on n'est pas incité à y croire vu la masse de connerie que le Drumont de poche débite, mais c'est une réalité, le «grand remplacement». Dans les villes. Pour les abeilles. Entre 2012 et 2018, le nombre de ruches a triplé dans les villes suisses. Sur 14 villes étudiées par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, il est passé de 3139 à 9370. D'où une augmentation considé-rable du nombre d'abeilles dans les villes, forcément. Mais comme les ressources florales n'ont pas aug-menté dans les mêmes proportion, les abeilles urbaines exercent une pression considérable sur tous les pollinisateurs sauvages. Et sur la biodiversité urbaine. Les insectes qui consomment les mêmes plantes à fleurs que les abeilles urbaines, dont les abeilles sauvages, sont frappée de pénurie alimentaire. Bref, les abeilles urbaines en prenant la place des abeilles sauvages imposent un «grand remplacement» du même genre que celui celui imposé aux Néanderthaliens européens par les Homo Sapiens africains (nous, quoi...) ou aux aborigènes d'Austra-lie, aux Maoris de Nouvelle Zélande ou aux Indiens d'Amérique par les colons européens. Et même aux Gaulois par les Romains, les Gallo-romains, les Francs, les Français...  Alors, il en dit quoi, le nabot d'extrême-droite, de ce «grand remplacement» des abeilles de souche  ?

Dans GHI de mercredi dernier, on nous annonce qu'on va pouvoir «retrouver nos aïeuls en quelques clics».On ne dit donc plus «aïeux» au pluriel ? Bon, bref, tout l'état civil genevois a été numérisé en près de 450'000 images. Y compris, nous allèche GHI, l'acte de décès de Sissi après son assassinat (et celui de Luccheni, son assassin ?), l'acte de baptême de Jean-Jacques Rousseau et les victimes de la peste du XVIIIe siècle (pour la Covid du XXIe siècle, va falloir attendre le XXIIe) . Les registres des paroisses de 1540 à 1798 ont été numérisés comme ceux de l'état civil depuis 1798 (cette année-là, Genève devient française, pour quinze ans) jusqu'en 1880 (à partir de quoi la législation sur la pro-tection des données personnelles interdit la mise sur le net sans auto-risation des ayant-droit). On trouve tout ça gratuitement sur
https://ge.ch/arvaegconsult/ws/consaeg/public/FICHE/AEGSearch
Bon, nous, on risque pas d'y retrouver nos «aïeuls», vu qu'ils ne sont arrivé à Genève que dans les années vingt du XXe siècle,venant de Herzogenbuchsee ou de Chavanne-le-Veyron (en passant par Alger). Mais quand même, ils sont arrivés en Suisse au XVIe siècle et sont Suisses depuis le XVIIe...ça fait de nous des Suisses de souche vraie de vraie, quand même, rassurez-nous ?

La «Tribune de Genève» nous l'apprenait jeudi dernier et ça nous rassure, parce qu'on s'inquiétait du devenir de la star de la politique genevoise : «Pierre Maudet se lance dans le cacao». Après avoir été chocolat à la dernière élection (com-plémentaire) au Conseil d'Etat. Il est entré au Conseil d'administration d'une entreprise productrice de cacao fondée par deux copains, qui avaient d'abord songé à faire dans le haricot et le maïs. Ils ont eu raison de changer : d'abord, parce que «ce sont des productions qui ne durent qu'une saison». Contrairement au cacao. Et à Maudet. Et puis, faut bien le dire, «Pierre Maudet se lance dans le haricot», comme titre, ça le faisait pas, à un an de l'élection (pas complémentaire, celle-là) du Conseil d'Etat. Dans le topinambour et le rutabaga non plus, notez bien. Ni d'ailleurs dans le chanvre.

Le référendum lancé par les syndicats et la gauche politique contre la «réforme» AVS-21 du système de retraite l'AVS et le report d'un an de l'âge de la retraite des femmes a déjà largement abouti, alors qu'on n'en est qu'à mi-parcours du délai de récolte des signatures : on en a déjà plus de 100'000 (le double du nécessaire), après quarante jours. C'est bien parti, non ?
En revanche, l'initiative populaire lancée par la droite lancéenne contre le projet de municipalisation des crèches à Lancy, porté par la Conseillère administrative socialiste Salima Moyard, n'a pas abouti. Il ne lui fallait pourtant que 1864 signature -elle n'en a recueilli que 1300. L'initiative proposait la création d'une fondation à la place d'un service municipal. C'était le dernier obstacle à cette munici-palisation, qui va donc pouvoir se faire, au grand dam de la droite, qui regrette «l'absence d'un véritable débat démocratique» tout en dé-nonçant la campagne de commu-nication de Salima Moyard, qui avait publié des vidéos expliquant sa démarche. Et avait donc entamé le débat démocratique dont la droite dénonce l'absence parce qu'elle n'a pas été foutue de faire aboutir son initiative. C'est la faute à la gauche si la droite se plante, quoi.

La pelouse du Stade de Genève, 100% naturelle nous assure-t-on, est mitée, miteuse, mythique. En 2016, le trou de la Praille recevait de la Fondation Wilsdorf (forcément) une magnifique pelouse hybride, mais pas les moyens de l'entretenir. Et un vilain champignon ne portant pas de Rolex s'est invité en 2017 pour bouffer l'herbe. En octobre 2019, un match Suisse-Irlande se joue dans de  la boue qui pue. Le FC Servette et la Fondation du Stade décident d'ins-taller une pelouse synthétique, mais le président du club y met son veto. Du coup, en 2021, on offre au stade une  belle pelouse naturelle, celle qui, paraît-il, fait aujourd'hui peine à voir, malgré tout ce qu'on a installé pour son confort : chauffage du terrain, luminothérapie pour le gazon... Rien n'y a fait, le gazon reste misérable... Et alors ? Il est né sur quels terrains, le foot ? des terrains de golf ? Nan : des terrains vagues, des champs, des jachères. Pas sur des pelouses. Seulement voilà, la Souisse Fouteball Ligue, une asso-ciation privée, donc, mais qui règne sur les normes des stades publics comme privés, veut des terrains de ballopied parfaits. Sinon, pas de licence pour le club résident. Alors, soyons radicaux : pour le match de la Suisse contre l'Espagne et le Portugal, les 9 et 12 juin prochain, faisons jouer au foot sur de la terre ou du sable, ça sera plus simple.

Une grande banque suisse accusée d'avoir accueilli, et peut-être d'accueillir encore, de l'argent sale en provenance de personnages pas plus propres ? Non, sans blaaaaaague... La fuite de données «Suisse Secrets» l'a mis au jour dimanche soir, grâce à un réseau de journalistes et de journaux étrangers auxquels les journalistes et journaux suisses ont renoncé à parti-ciper pour éviter de se retrouver pour-suivis du fait de l'existence dans le droit helvétique d'une disposition (l'article 47 de la loi sur les banques) qui permet de condamner qui a publié des informations couvertes par le secret bancaire et obtenues illégale-ment. Alors, si vous avez au fond de votre cave, dans le carton des vieux bouquins, «Une Suisse au-dessus de tout soupçon» de notre vieux cama-rade Jean Ziegler, remontez-le dans votre bibliothèque et relisez-le : il est toujours d'une criante actualité...

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