Fonds de tiroir
Drame familial à Piogre : Lulu divorce. L'ancien Conseiller d'Etat, pas réélu en 2018, Luc Barthassat, quitte le MCG qu'il avait rejoint (il en a même été le candidat malheureux au Conseil admi-nistratif de la Ville) après avoir quitté le PDC. Le MCG a toujours fonctionné comme une sorte de benne de recyclage des invendus politiques de tous les partis : on y a retrouvé des PLR et PDC, mais aussi des socialistes, des Verts, des «Ensemblàguchistes» (mais, à notre connaissance, pas d'UDC, quoiqu'il faudrait vérifier). Mais quand Lulu s'est retrouvé dans la benne, il a constaté que c'était pas le Pérou : «le MCG fonctionne mal, on ne sait pas ce qu'il s'y passe. En Ville, on n'a pas de nouvelles du Parti cantonal ni du groupe au Grand Conseil». Il n'y a pas de section de la Ville de Genève au MCG, ni de commissions de travail internes, pas «d'organi-sation, d'engagement, de comba-tivité et d'implication de certains membres du parti», ni «de discus-ions collectives». Bah pourquoi y'en aurait-il, et sur quoi ? le program-me ? Une fois posée, soulevée, repo-sée, la question des frontaliers, y'a pas de programme non plus, alors on discuterait de quoi ? de l'art oratoire de Dany Pastore ? de la subtilité des analyses de Daniel Sormanni ? Luc Barthassat a donc démissionné du MCG, mais conti-nuera à siéger (comme indépendant) au Conseil municipal de la Ville, où il quand même réussi à se faire élire, sur la liste du MCG. Bah, vu l'état du groupe MCG au Conseil muni-cipal, ça changera pas grand chose, sauf que ça fâche le secrétaire général du parti, qui lui demande de démissionner et de laisser son man-dat à un ou une «vient ensuite». ou un invendu d'un autre parti. Le MCG, c'est une boutique de seconde main, on n'a pas trop de garanties sur la qualité de la marchandise, on fait avec ce qu'on trouve.
Le MCG veut faire classer le Mur des Réformateurs, dans
le parc genevois des Bastions, au motif de le protéger des
jets de peinture de «quelques révoltés», qui se trouvent
pourtant dans le strict héritage des briseurs de statues,
de vitraux et de fresques de la Réforme, non et devraient
plutôt être honorés en tant que tels que blâmés.
C'est marrant, mais tous les candidats poutinophiles à l'élection présiden-tielle française ont mis une sourdine à leur admiration béate pour le Tsar et ont condamné son intervention en Ukraine. Il n'y manquait qu'un soup-çon de sincérité... Un détail, quoi...
La finale de la Ligue des Champions de foot
doit avoir lieu en mai, à la Gazprom Arena de
Saint-Peterbourg. Mais faut pas s'attendre à ce que la coupole
européenne du foot-pognon, l'UEFA, y renonce sous le futile
prétexte de l'agression contre l'Ukrai-ne. D'abord, parce que
ça rapporte, une finale de Ligue des Champions. Ensuite, parce
que Gazprom est un des sponsors principaux de l'UEFA depuis
dix ans. Et que l'UEFA n'a pas l'habitude de cracher dans sa
propre soupe. Et vive le foot, vecteur de l'amitié entre les
peuples !
On en causait hier, on vous en recause
aujourd'hui : le MCG a déposé une motion pour faire classer le
Mur des Réformateurs, dans le parc genevois des Bastions, pour
le protéger des «quelques révoltés» qui lançaient sur lui des
pots de peinture. Cette proposition a été soutenue par une
majorité de la commission judiciaire («mais que viennent faire
les juges dans cette affaire ?», s'interroge le député
d'«Ensemble à Gauche» Pierre Vanek) et sera donc soumise avec
ce préavis favorable au Grand Conseil. Or, outre que c'est une
proposition idiote (on ne voit pas en quoi être classé
monument historique va protéger le Mur des pots de peinture de
«quelques révoltés»...), elle est profondément méprisante de
ceux, Calvin, Bèze, Farel, Knox en tête, dont le Mur contient
les effigies monumentales. En méprisant lui aussi ces
réformateurs. Parce qu'enfin, faudrait savoir de qui et de
quoi on parle, et qu'on statufie, quand on parle des
Réformateurs de l'Eglise : de gens pour qui rien ne serait
plus détestable que de croire qu'on leur rend hommage en les
statufiant. Qu'est-ce qu'il dit (écrit), Calvin ? que «Dieu,
en condamnant les images, ne fait pas comparaison de l'une à
l'autre, pour savoir laquelle convient bien ou mal; mais sans
exception réprouve toutes statues, peintures, et autres
figures par lesquelles les idolâtres ont cuidé qu'il leur soit
prochain» (Institution Chrétienne, XI, 1... et encore que
«c'est chose illicite et méchante (...) d'adorer les images»
(XI, 6) et que «je confesse (...) qu'il s'en trouvera beaucoup
qui ne se peuvent passer (...) d'idoles. Mais d'où vient, je
vous prie, cette stupidité, sinon qu'ils se sont privés de
cette sainte doctrine, laquelle était propre à les enseigner»
(XI, 7. Et si Calvin ne suffit pas à vous convaincre que rien
n'est moins «réformé» que classer le mur où on a collé la
Réforme, lisez la Bible, frères et soeurs : «Tu ne te feras
image, ou statue, ou remembrance aucune» (Exode XX, 4)...
«l'image est doctrine de vanité"» (Jeremie X, 3)... «l'image
de fonte est un docteur de mensonge» (Habacuc II, 18). Ou
alors, relisez Augustin : «Tous ceux qui se dressent des
images, se révoltent du vrai Dieu». En vérité, en vérité, on
vous le dit : il n'y a pas plus bel hommage à rendre aux
Réformateurs que s'attaquer à leurs statues, comme leurs
partisans se sont attaqués aux statues, aux vitraux, aux
tableaux, aux fresques des églises. Et que ce sont ceux qu
balancent de la peinture sur les statues de Calvin, Bèze et
Farel (et les autres, quoique pour Cromwell, il vaudrait mieux
carrément la décapiter, et mettre à sa place celle de James
Connolly) qui sont les plus fidèles à ce qui les animait.
Amen.
Donc, pour Volodia, la Russie a le droit de
s'en prendre à l'Ukraine parce que l'Ukraine a toujours été
russe. Et que le passage de la Rus des Varègues à la Russie
d'Yvan le Terrible fut aussi celui de la Russie de Kiev à
celle de Moscou. Bon, admet-tons qu'en envoyant des chars à
Kiev, la Russie retourne dans son berceau... et alors ? Le
berceau de toute l'hu-manité actuelle est l'Afrique de l'est,
est-ce que ça autorise le Kenya à envahir l'Europe ?
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