#SuisseSecrets de polichinelles

 

Publication de données fuitées sur les clients douteux du Crédit Suisse : #SuisseSecrets de polichinelles

Grâce à un collectif d’enquête international, autour de l' Organized Crime and Corruption Reporting Project, la disponibilité du Crédit Suisse à accueillir l'argent de criminels, de dictateurs, de patrons corrompus, a été confirmée par l'enquête #SuisseSecrets . Et nous disons bien "confirmée", pas "révélée". Parce que cela fait des décennies qu'on sait que les banques suisses sont bien plus tolérante qu'elles le disent à l'égard de l'argent sale. C'est peut-être alors le moment de ressortir du carton des vieux livres descendus à la cave celui de Jean Ziegler qui, il y a bientôt cinquante ans (il date de 1977), avait dénoncé "une Suisse au-dessus de tout soupçon". #SuisseSecrets est une enquête internationale de journalistes et de dizaines de journaux de plusieurs dizaines de pays. Mais pas de journalistes suisses, pas de journaux suisses : les journalistes et journaux suisses ont renoncé à y  participer pour éviter de se retrouver poursuivis du fait de l'existence dans le droit helvétique d'une disposition (l'article 47 de la loi sur les banques), imposée par le PLR, qui permet de condamner qui a publié des informations couvertes par le secret bancaire et obtenues illégalement. L'enquête internationale n'a donc pas eu seulement le mérite de confirmer la permanence du recel bancaire à la Suisse, mais aussi de mettre en cause l'instauration d'une censure construite sur un chantage pesant sur les media suisses : faites silence, ou  retrouvez-vous au tribunal. Voire en prison. Le PS exige  l'abrogation immédiate de l'article sur la censure, des lois plus strictes  et une meilleure surveillance contre la criminalité fiscale, des sanctions efficaces contre les banques fautives et la fin du secret bancaire dans notre pays. Ce serait la moindre des choses, mais la moindre des choses, c'est déjà beaucoup trop pour la majorité de droite du parlement fédéral (et du Conseil fédéral). Reste la voix populaire : donnez la vôtre sur https://suissesecrets.ch/fr/?mtm_campaign=nl&mtm_content=0222


"Accueillir de l'argent douteux reste un business model suisse"

Vous en saurez plus sur les secrets de polichinelles (vous connaîtrez même quelques noms de ces polichinelles) du Crédit Suisse, pour une période de 70 ans (1940-2010)  en faisant un tour sur wikipedia ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Suisse_secrets), qui renvoie à plusieurs articles résumant l'enquête internationale et donne les noms de clients douteux de la banque: personnalités politiques, responsables de services de renseignement, personnages de la criminalité organisée (des mafieux, pour parler clair), entrepreneurs et patrons corrompus et corrupteurs*... Des reliques du passé, on a fait le ménage, on est désormais irréprochables, assure la banque. Une vieille assurance : cela fait au moins vingt ans qu'elle nous la sert. Elle nous l'a servi en 2001 après qu'on ait appris que la famille du dictateur nigérian Obacha avait planqué 200 millions de francs chez elle. Puis en 2004,quand ce sont 60 millions de la mafia japonaise qui ont montré le bout de leur nez. Puis en 2007, quand ce sont 54 millions de trafiquants de drogue bulgares qu'on a découvert. On vous passe les détournements de fonds, les produits de l'évasion fiscale (notamment américaine), de la corruption (l'affaire Elf-Aquitaine, l'affaire Petrobas, le détournement de prêts accordés à des entreprises publiques du Mozambique, les fonds de la FIFA, des fonds vénézuliens), tout ça pour plusieurs milliards... Et au prix de plus de dix milliards d'amendes infligées au Crédit Suisse.

"Accueillir de l'argent douteux reste un business model suisse", résume le président du PS, Cédric Wermuth, qui veut "faire le ménage". En effet, l'enquête #SuisseSecrets, disions-nous, ne révèle pas, elle confirme. Elle confirme non seulement les pratiques de la banque, mais la couverture que la majorité politique du parlement suisse jette sur ces pratiques. L'article 47 de la loi sur les banques permet de condamner jusqu'à trois ans de prison celui ou celle qui révèle un secret bancaire. Et lorsque cet article (pondu par le PLR) a été débattu au parlement, il a été clairement dit que cette disposition s'appliquait aux media, ce qui est évidemment totalement contradictoire de la garantie constitutionnelle de la liberté de la presse, ce qui convainc Reporters sans Frontière-Suisse de demander aux autorités pénales de renoncer à toute poursuite liée à la "fuite de données" sur les pratiques du Crédit Suisse,et au gouvernement et au parlement de "reformuler cette disposition pour exclure son application aux médias". A gauche, on exige plus : l'abrogation pure et simple de la disposition. Et les Verts exigent en outre que Crédit Suisse, mais aussi les autres grandes banques, révèlent leurs liens avec des partis, des groupes parlementaires, des membres du parlement, lesquels elles ont soutenu financièrement... et en échange de quoi.

Que ce soit pour abroger la disposition anastastienne de la loi sur les banques ou pour révéler les liens réels des banques recéleuses avec une partie du monde politique suisse, il faudra une forte pression de la société civile pour que le Parlement entre en matière", prévient Cedric Wermuth. Cette pression, vous pouvez y prendre part, en passant sur https://suissesecrets.ch/fr/?mtm_campaign=nl&mtm_content=0222


Personnalités politiques

Kassym-Jomart Tokaïev (Kazakhstan)4

    Dariga Nazarbaïeva, fille de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev (Kazakhstan)5
      Roi Abdallah II de Jordanie
        Billy Rautenbach, conseiller l’ancien dictateur du Zimbabwe Robert Mugabe
          Khaled Nezzar, l’ancien chef de l'armée algérienne dans les années 1990.6
            Armen Sarkissian, ex-président d’Arménie
              Gamal et Alaa Moubarak, fils du président égyptien Hosni Moubarak7
                Hussein Salem, industriel du gaz et du tourisme égyptien, mort en 2019.8
                  Mohamed Makhlouf, beau-frère d’Hafez Al-Assad, président syrien9
                    Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président syrien, décédé en 2020.10
                      Samir Rifaï, ancien premier ministre jordanien11
                        James Soong Chu-yu, ancien secrétaire général du Kuomintang à Taïwan12

                        Membres des services de renseignement
                        Omar Souleiman, directeur du service de renseignement égyptien sous Hosni Moubarak (1996 et 2003)13
                        Sa’ad Khair, chef des services de renseignement jordaniens entre 2000 et 2005.14
                        Ghaleb Al-Qamish, chef des services de renseignement du Yémen.15
                        Akhtar Abdur Rahman, ancien chef des services secrets pakistanais, et ses enfants.16

                        Criminalité organisée
                        Antonio Velardo, blanchisseur de deux clans de la 'Ndrangheta calabraise.17
                        Rodoljub Radulovic, trafiquant serbe de stupéfiants.18

                         

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