Fonds de tiroir

 Presque 60'000 signatures ont été déposées à l'appui du référendum lan-cé par le PS contre l'abolition de l'impôt anticipé -une abolition qui ferait le jeu de la  criminalité fiscale : l'impôt anticipé, en effet, existe pour que les oligarques et les gestionnaires de fortune douteux ne puissent tricher avec le fisc. Le lobby bancaire et financier avait imposé au Parlement, contre l'avis du gouvernement, l'abolition de cet impôt anticipé, ce qui aurait privé les caisses publiques de plusieurs centaines de millions de francs. Il revient maintenant au peuple d'imposer le maintien de cet instrument et de ces ressources, mais le lobby des entreprises et economiesuisse ont annoncé qu'ils investiraient plu-sieurs millions de francs dans leur campagne. On votera vraisemblable-ment en septembre...Chaud, chaud, l'automne sera chaud !

Le polémiste et idéologue d'extrême-droite franco-suisse Alain Soral a été condamné à trois mois de prison ferme par la justice vaudoise, en application de la norme pénale antihomophobie adoptée en votation populaire en 2020. Déja condamné à de multiples reprises en France, Soral s'était établi à Lausanne pour échapper à l'appli-cation de ces condamnations. Mauvaise pioche : finalement, ça a pas été une bonne idée. Se faire défendre par l'inévitable Pascal Junod non plus, d'ailleurs.

Entre 72 000 et 151 000 habitants supplémentaires sont attendus dans le canton de Genève d'ici 2050, selon les projections de l'Office cantonal de la statistique. Cette croissance démographique dépendra essentiellement du niveau de l’immigration. Avec un solde migratoire  comparable à celui des trente dernières années, on peut s’attendre à ce que la population genevoise poursuive sa progression à un rythme soutenu jusqu’en 2050. En l’absence d'imigration, en revanche, le nombre de résidents du canton reculera –seules une hausse de la fécondité et une forte baisse de la mortalité permettraient alors de maintenir la population au niveau actuel. Mais pas de freiner le vieillissement de la population : sauf crise de mortalité d’une ampleur nettement supérieure à celle liée à la pandémie de Covid-19, le nombre de résidants du canton appartenant au « quatrième âge » doublera d’ici à 2050. Les besoins liés au vieil-lissement, dont les logements adaptés aux personnes âgées et la prise en charge médico-sociale et sanitaire, vont donc fortement augmenter. Et avec eux, le besoin dans le secteur social d'une main d'oeuvre pour prendre en charge ces personnes. Or la population active disponible ne va pas augmenter aussi vite que ce besoin : il faudra donc recourir plus encore qu'aujourd'hui à une main d'oeuvre immigrée ou frontalière. Pourquoi on vous raconte tout ça ? Ben, pour que vous ayez un bon sujet de conversation avec vos copains UDC et MCG...

200 personnes s'étaient retrouvées à la rue par un froid glacial, vendredi dernier à Genève, à la suite de la fermeture des lieux d'hébergement d'urgence hivernaux. Le scandale avait été énorme -et méritait de l'être : il était humain, et il était politique, puisque la Ville de Genève se retrouvait seule, à un million près accordé par les 44 autres communes, à assumer finan-cièrement cet accueil d'urgence, et ne pouvait plus le faire sans que le Conseil municipal lui accorde un crédit extraordinaire -et ça ne se fait pas dans le temps si court d'une réponse à une urgence sociale telle que 200 personnes à la rue. Réunie en Assemblée générale extraordi-naire mercredi, les communes genevoise ont donc accordé une subvention extraordinaire de 6,2 millions de francs à la Ville de Genève et à son dispositif d’accueil d'urgence -pour lequel la Ville seule dépense, année après année, autour de 15 millions de francs. Ces 6,2 millions permettront de financer la réouverture rapide de 200 places d'hébergement, et les services de la Ville se sont immédiatement mis au travail pour l'assurer. L'Association des communes genevoises condi-tionne cependant l'octroi de cette subvention au remboursement par le canton du coût des prestations sanitaires dispensées dans les lieux d'accueil, que la Ville assume entièrement alors que la loi en charge le canton -lequel n'a pas manqué pas l'occasion de rappeler que la même loi attribue aux communes la compétence exclusive d'assurer l'hébergement d'urgence. Qu'en réalité, une commune, la Ville de Genève, assure presque seule depuis vingt ans. L'Associa-tion des communes genevoises reconnaît qu'il reste «à travailler sur une solution pérenne qui vise à assurer, dès 2023, un nombre suffisant de places d'accueil à dispo-sition des personnes sans abri» : c'est une vieille demande de la Ville -il faut assurer toute l'année 500 places d'hébergement. Et leur accorder un financement solidaire, avec une clef de répartition. Le crédit d'urgence débloqué par l'ACG est un premier pas. Qu'il a fallu pousser pour qu'elle le fasse : merci, alors, à Christina Kitsos de sa ténacité, à Sami Kanaan et à Alfonso Gomez de leur appui décisif. 

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