Fonds de tiroir

 Présidentielle française : La candidate socialiste faisant à peine mieux (1,75% des suffrages) que les deux trotskystes ensemble (1,31 %), et l'addition de ses suffrages et de ceux du candidat écolo Jadot pas mieux que le seul Benoît Hamon il y a cinq ans (il était le candidat commun du PS et des Verts) la recomposition de la gauche française est en marche. Un peu titubante, la marche : «Le Monde» du 8 avril annonçait la tenue d'un dîner discret autour d'Anne Hidalgo, auquel participaient notamment l'ancien président de la République François Hollande, la maire de Lille Martine Aubry, celle de Nantes Johanna Rolland et la présidente de la région Occitanie Carole Delga, pour discuter de l'avenir et de la transformation du PS en un vaste mouvement social-démocrate pouvant inclure des écolos, des cocos, des radicaux de gauche, et éventuellement récupérer la gauche de la macronie. Un grand «centre gauche», quoi. Exaltant, non ? Ben non... Anne Hidalgo avait pour slogan : «changeons d'avenir». C'était bien vu. A condition d'avoir un avenir. Parce que, comme disait en gros le brave Augustin,  quand le passé rattrape l'avenir, le présent devient du passé...

Une installation «grotesque» et «décidée à la va-vite» :  de quoi qu'on cause ? Du relogement de l'Académie du FC Servettre dans le parc onésien des Evaux. Et qui en cause ainsi ? les associations locales qui, comme «Sauvons les Evaux», combattent ce projet et annoncent, comme la Ville d'Onex elle-même, qu'elles s'opposeront aux autori-sations de construire. Parce que c'est vrai que réduire un parc, abattre 42 arbres et installer 24 mâts de quinze mètres de haut pour illuminer un stade, et menacer des terres agricoles de déclassement à l'heure où le GIEC ne donne plus que trois ans pour se mettre à combattre effica-cement le réchauffement climatique, c'est assez navrant. Et qu'il serait bon que les beaux discours politiques sur la lutte contre le réchauffement climatique débouchent sur d'autres projets que des projets du genre de celui qu'on veut implanter aux Evaux. Le Servette FC a besoin d'un stade et d'équipements ? Qu'il aille à la Praille, y'a tout sur place, pas besoin de saloper un parc ailleurs...

Des nettoyeuses menacées de licenciement par leur employeur privé, sous-traitant des hôpitaux publics, si elles se syndiquaient. Des nettoyeuses qui touchent à peine le salaire minimum depuis que le nettoyage de certaines institutions publiques a été privatisé. Des nettoyeuses sans augmentation de salaire à l'ancienneté et à qui on ne fournit pas tout l'équipement de protection nécessaire. Une conven-tion collective qu'une entreprise sous-traitante refuse de respecter, menaces de licenciement à l'appui contre les nettoyeuses qui protestent. Bon, d'accord, on n'est pas à Genève mais en Malaisie (c'est le Solifonds, qui soutient le syndicat des nettoyeuses des hôpitaux, qui décrit leur situation), mais c'est une sorte de règle mondiale : les travailleurs et les travailleuses les plus indispensables ne sont jamais les mieux traités. C'est dire si on a eu raison  de nous battre avec les syndicats pour que ceux qui nettoient les toilettes publiques soient intégrés dans la fonction publique municipale, avec les salaires, les droits sociaux, les protections qu'elle garantit...

Au premier tour de la présidentielle française, pour la première fois, les détenus des prisons françaises pouvaient voter. Ils ont été 10'234 à le faire. Et Mélenchon a obtenu 45,78% des suffrages. Si on y ajoute ceux de Jadot, Hidalgo, Arthaud et Poutou, la gauche est majoritaire dans les tôles. La voilà prête à une possible élection de Le Pen.


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