Fonds de tiroir

 La «Tribune de Genève» du 7 mars a imaginé que l'élection présidentielle française se jouerait à Genève (an-cienne préfecture du Département du Léman, il est vrai). Jusqu'en 2017, les Frouzes établis à Piogre votaient bourge, conservateur, à droite. En 2017, au premier tour, ils ont voté d'abord pour François Fillon, suivi d'Emmanuel Macron. Et au deuxiè-me tour, Fillon éliminé, ils ont massi-vement voté pour Macron, qui assu-rait pourtant ne pas être de droite (ni de gauche, d'ailleurs) et qui a obtenu 16'127 voix contre 2423 pour Marine Le Pen. Et les macronistes du coin assurent que «le mouvement ne s'est pas essoufflé» : la «République en Marche» a remporté les élections con-sulaires de 2021 (avec toutefois 90 % d'abstention...). Les Républicains, ex-sangues en France assurent pouvoir toujours compter sur une bonne base. A gauche, Mélenchon avait recueilli 15 % des suffrages au premier tour en 2017, et une liste unitaire était arrivée en deuxième position aux élections consulaires de 2021. Quant à l'extrême-droite, elle est marginale chez les Français de Genève : évidem-ment, la fermeture des frontières de l'hexagone, ça leur parle pas des masses vu que ça fait plus de 200 ans que Genève a lâchement quitté la Mère Patrie... Alors le pronostic n'est pas trop difficile à suggérer pour le vote franco-genevois : Macron en tête, suivi de Pécresse et de Mélenchon, puis de Le Pen. Et les autres à la ramasse. Et si quelqu'un connaît une électrice ou un électeur d'Hidalgo, qu'il ou elle nous la ou la présente, vu qu'on est assez sensibles au sort des espèces en voie de disparition : les pangolins, les dugongs, les socialistes français...

Onex ne lâche rien : avec l'appui unanime de son Conseil municipal, la commune (la Ville...) fera recours contre les autorisations de construire délivrées par le canton pour l'installation dans le grand parc des Evaux de l'«Académie» du Servette football club (SFC, pour les intimes), ce qui nécessiterait la rénovation et la transformation de quatre terrains de foot, la construction d'un bâti-ment «provisoire» de 2900 m2 et l'abattage d'arbres : «nous allons tout mettre en oeuvre pour éviter qu'un des plus grands parcs de Suisse se transforme en terrain de foot», et pour maintenir «un magnifique poumon de verdure, de biodiversité et de mixité» assure la Maire (verte), Maryam Yunus Ebener, car «cont-rairement aux autorités cantonales peut-être, nous prenons très au sérieux le plan climat» du canton. Et comme la Ville de Genève, partie prenante de la Fondation des Evaux, et qui s'est aussi dotée d'un plan climat,  a trouvé le moyen de soutenir le projet de footbalisation du parc, on s'autorisera à la mettre dans le même sac (de sport) que le canton. Avec un carton jaune.

Les massacres de Boutcha ont réveillé l'usage très hasardeux de termes très chargés de signification : le président ukrainien, les premiers ministres espagnol et polonais ont évoqué un «génocide». Est-ce trop demander aux hauts responsables politiques du continent, tous élus démocratique-ment, de ne pas confondre ce qui est déjà, au moins, des crimes de guerre avec le crime suprême contre l'huma-nité, celui de la tentative d'extermi-ner tout un peuple ? Il est vrai qu'en qualifiant le gouvernement ukrai-nien de  «nazi», Poutine avait certes donné l'exemple d'une volontaire confusion rhétorique, mais on n'est pas obligé de s'en inspirer pour dénoncer les crimes que commet son armée en retraite : les faits suffisent.


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