Brèves de comptoir
Le Conseiller national PLR Christhihan Lüscher avait un objectif dont l'urgence et le caractère fon-damental n'avaient échappé à per-sonne : modifier la loi pour lui per-mettre de garer son scooter sur le trottoir. Il avait réussi à convaincre une majorité du Conseil national de lui accorder (et aux autres scooteux) ce petit privilège. Las ! La commission des transports du Conseil des Etats a refusé d'en faire autant, ce qui enterre de fait la proposition, au motif que «la sécurité routière des piétons s'en trouverait considérablement détério-rée» et que de toute façon, les cantons ont le droit de faire ce que le canton de Genève a fait : interdire le garage des deux-roues motorisés sur les trottoirs. Et c'est ainsi qu'on traite dans ce pays les idées géniales et les propositions désintéressés, urgentes et fonda-mentales. Quelle tristesse, quand même. Non ? Ah bon...
On (les socialistes et Ensemble à Gauche) a tenté
de faire avancer la Ville de Genève en direction de la semaine de 32
heures, en proposant de l'instaurer, progressivement, pour son propre
personnel (on ne peut d'ailleurs l'instaurer que pour lui), on a échoué,
le Conseil municipal ayant rejeté notre proposition (celle de
conseillères municipales et de conseiller municipaux du Parti du travail
et du PS) d'ouvrir des négociations avec les syndicats et la commission
du personnel de la Ville. Ben quoi, il est pas à majorité de gauche, le
Conseil municipal ? Théoriquement, si. mais là, les Verts ont fait
défaut et ont voté avec la droite. Contre la gauche, contre une
revendication portée non seulement par les héritiers du mouvement
ouvrier (les syndicats, le PS et Ensemble à Gauche) mais aussi par la
Grève du Climat et la Grève féministe. Argument des Verts : la baisse du
temps de travail doit être amenée au niveau d'une région au moins. On
est heureux que les Verts ne reprennent pas cet argument pour voter
contre leurs propres propositions de mesures répondant au dérèglement
climatique, parce qu'alors aucune de ces mesures ne pourrait être
acceptée. Mais bon, on se doutait bien qu'entre un discours proclamant
le lien entre l'urgence climatique et l'urgence sociale et le
prononcement sur des propositions précises, il pouvait y avoir comme une
distance. Voire une contradiction. Surtout quand on propose quelque
chose qui coûte quelque chose, et qui va un peu plus loin que
l'engazonnement des toits des écoquartiers. Et de toute façon, on va pas
lâcher le morceau. Pas plus qu'on l'a lâché quand il s'est agi, par
exemple, du salaire minimum. Ou du passage de la semaine de travail de
72 heures à celle de 60 heures, puis de 48 heures, puis de 43 heures...
Ouais, réduire le temps de travail, ça prend du temps de travail
militant.
En votation populaire cantonale, les Zurichois et choises ont refusé, à près de deux contre un (64,76 % de «non») d'accorder le droits de vote (mais pas d'éligibilité) aux plans cantonal et communal à partir de seize ans. Glaris reste donc le seul canton suisse à avoir accordé ce droit à ces jeunes. Il l'a fait en Landsgemeinde en 2007. Sans doute un effet de la consom-mation de Schabziger. Les opposants à la proposition la trouvaient hypocrite, et considéraient qu'il eût été plus honnête d'abaisser la majorité civile et civique à 16 ans. Certes, mais c'est le droit fédéral qu'il faudrait alors modifier. Eh ouais, Zurich n'est pas toute la Suisse, faut s'y faire...
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