Fonds de tiroir
Un pin centenaire de 25 mètres et de dix tonnes s'est effondré dans le parc des Bastions, et son effondrement menace un cèdre bicentenaire de 30 mètres et de 40 tonnes. Le pin s'est effondré parce que sous lui le sol était devenu instable, du fait de la succession d'une sécheresse et de pluies diluviennes sur une terre trop sèche pour pouvoir les absorber sans gonfler. Quant au cèdre, penché depuis toujours, son destin est entre les mains des experts et tient à des tests de traction, qui décideront de son maintien ou de son abattage. Parce que les arbres, ils ne décident pas de leur mort. Ni de tomber ou pas. Ni, s'ils tombent, sur qui ou sur quoi. En revanche, ils sont assez solidaires dans l'épreuve : c'est la chute du pin qui menace le cèdre, et si le cèdre avait été à la place du pin, en tombant, il aurait carrément écrasé une dizaine de marronniers. On n'en tirera aucune conclusion philosophique. Ni religieuse : on n'a pas le culte de l'arbre sacré. Mais on est quand même navré de la mort d'un pin centenaire, comme de celle d'un vieux copain. Et quand on passe au pied du cèdre penché pour aller se farcir une réunion de commission du Conseil municipal, on espère bien le retrouver à la réunion suivante...
Le parti de Macron a changé de nom : il s'appelle désormais «Renaissance». Si on pense à Montaigne et Leonard de Vinci, c'est un beau nom. Mais si on fait de l'histoire, on se souvient qu'après la Renaissance, il y a les guerres de religion, puis le despotisme monarchique. Bon, d'accord, après, y'a la révolution. Mais quand même, trois siècles après la Renaissance... C'est long, trois siècles...
On salue avec plaisir la réouverture du plus
          petit musée de Suisse (30m2), le Musée de l'immigration, à
          Lausan-ne. Il aurait dû fermer en 2021, ses locaux étant
          promis à démolition, mais son conservateur, Ernesto Ricou, et
          la pasteure Diane Barraud, ont réussi à le réinstaller au
          centre-ville. A Genève, le Conseil municipal propose une Cité
          de la migration. On attend la réponse du Conseil administratif
          à cette proposition.... 
        
Les chrétiens orthodoxes, comme on sait ou
          devrait le savoir, n'ont pas de pape. Mais ils ont des
          patriarches. Plusieurs. Le principal d'entre eux, mais pas le
          supérieur (quoi qu'il en pense), c'est celui de Moscou et de
          toutes les Russies et des 150 millions de fidèles qui se
          reconnaissent dans ce patriarcat. Depuis 2009, le patri-arche
          de Moscou et de toutes les Russie (mais pas de l'Ukraine),
          c'est Kirill, de son vrai nom Vladimir Mikhaïlovitch
          Goundiaïev. Et il mé-ritait de l'être, patriarche, le Saint
          homme. D'abord, il est très riche, ça aide : on estime sa
          fortune à quatre milliards (de dollars, de francs suisses,
          d'euros, au choix). Ensuite, il a fait fortune avec rien que
          des bonnes oeuvres : contrebande de ci-garettes, vente de
          produits pétroliers. Enfin, ses convictions elles-mêmes sont
          frappées au sceau d'une in-discutable  sainteté : il est
          homopho-be, misogyne, nationaliste et pou-tinien. Il soutient
          l'invasion de l'Ukraine et a fait condamner pour blasphème les
          Pussy Riot féministes. Alors, franchement, ce serait quand
          même injuste de le mettre, le Saint homme, comme il en
          question, sur la liste des personnalités russes sanc-tionnées
          pour leur soutien à l'invasion de l'Ukraine. Même qu'il serait
          propriétaire de deux chalets dans les Grisons (ça skie, un
          patriarche ?). On va quand même pas le priver de capuns, non ?
        
    
    


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