Fonds de tiroir

 Le 8 mai, à Genève, une manifestation de célébration du «régiment immortel» (les proches, enfants, petits-enfants de combat-tants russes tombés lors de la seconde guerre mondiale, entre 1941 et 1945 -mais pas avant, pas en Finlande par exemple...) avait été autorisée par le canton (par la Ville, on ne sait pas). Finalement, elle a été annulée par ses organisateurs, après qu'elle ait suscité la polémi-que, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine, et qu'elle ait été perçue comme une manifestation de soutien à Poutine -qui organisait le lendemain sa propre manifestation de commémoration de la victoire soviétique (qu'il réduit à une victoire russe) de 1945, avec, aussi, le défilé du «régiment immortel». En fait, il y a bien eu une mani-festation russe, le 8 mai, à Genève. Mais elle était d'opposants russes à la guerre de Poutine, et à son régime, coupable de «crimes de guerres et d'atrocités en Ukraine»: «Nos grands pères ne se sont pas battus pour ça !». Ni pour que leur sacrifice soit commémoré par une «horrible fête militariste» et un «affreux spectacle d'exhibition d'armes». Salut à eux et à elles, et à l'opposition russe à la guerre !

Le président du gouvernement genevois, le centriste Serge Dal Busco, a annoncé qu'il ne se représenterait pas en 2023, aux élections cantonales, à un troisième mandat. Au sein de son parti, deux candidatures ont été déclarées : celle du député Xavier Magnin, et celle de la présidente du parti, Delphine Bachmann. Le départ de Serge Dal Busco réjouira certainement tous ceux qui l'accusaient d'avoir «trahi son camp» (de droite) en menant une politique des transports et de la mobilité plaisant à la gauche. Pour autant, gageons que les accusateurs de Dal Busco se confondront en éloges encore plus bruyants que leur soulagement de le voir partir. Bah, personne n'attend de la politique qu'elle soit une école de sincérité.

Les Conseillers d'Etat genevois proposent au parlement d'accepter d'augmenter leur salaire, officiel-lement pour   «préserver l'attracti-vité de la fonction». Ceux qui pensaient qu'on se proposait de l'exercer par convictions politiques, par souci de servir la République, par volonté de défendre un programme, se fourraient donc le doigt dans l'oeil : on se présente pour le salaire. C'est noté. Leur demande d'augmentation de sa-laire, les Conseillers d'Etat actuels la justifient aussi par le fait que le peuple, ingrat, les a privés de leur vieux privilège d'une retraite à vie. Bref, ils demandent une augmen-tation de 50'000 balles par an pour porter leur revenu annuel (salaire et indemnités) à 350'000 balles, ce qui le mettrait au niveau des salaires et indemnités perçus par les dirigeants des grandes entreprises publiques. Pour une fois qu'un gouvernement est partisans de l'égalisation des salaires vers le haut, on s'abstiendra de le lui reprocher.  Mais on notera quand même que les ministres genevois demandent une augmen-tation équivalant à l'entierté du salaire minimum annuel légal imposé par une initiative à laquelle ils étaient opposés. Bah, y'a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis, dit-on. Et puis quoi, on peut bien avoir été contre l'augmen-tation des bas salaires et demander ensuite une augmentation de son déjà haut salaire, sinon, ça servirait à quoi d'être ministre, hein ?

La Conseillère nationale bernoise et socialiste Tamara Funiciello considère que «les femmes doivent pouvoir se promener, se baigner et s'habiller comme elles le souhaitent». Et comme les hommes le peuvent. Et donc, qu'elles doivent pouvoir accéder aux plages et aux piscines seins nus. Comme c'est d'ailleurs déjà le cas par exemple à Genève dans le lac et le Rhône (mais pas dans les piscines). Elle considère donc qu'une réglementation uni-forme est nécessaire en Suisse, pour l'autoriser partout. Ouais, mais le risque, alors, c'est qu'on l'interdise partout (ce qui serait stupide). Et puis si on part du principe que «les femmes doivent pouvoir se pro-mener, se baigner et s'habiller com-me elles le souhaitent», il va bien falloir se poser la question du burkini... que la municipalité de Grenoble veut autoriser en même temps que les seins nus... Quelque nous dit qu'on s'offrirait là un débat bien foireux...

Il a passé un assez sale jeudi, le 5 mai dernier, le Premier ministre britannique, Boris Johnson. Il ne méritait d'ailleurs pas mieux... Comme on vous l'a déjà dit, les ré-publicains de Sinn Féin, favorables à la réunification de l'Irlande (et donc à la rupture du lien entre l'Irlande du Nord et le Royaume-Uni) ont gagné les élections nord-irlandaises et devraient prendre la tête du gouvernement de la provin-ce. Mais en plus, les travaillistes, les libéraux-démocrates et les Verts ont taillé des croupières aux conserva-teurs de «Bojo» dans les élections locales anglaises : à Londres, les travaillistes ont conquis trois arrondissements historiquement conservateurs, dont celui de Westminster. En tout, les con-servateurs ont perdu une centaine de sièges. Et l'avenir immédiat ne présente pas un visage très souriant au Premier ministre : les consé-quences du Brexit pèsent toujours sur l'économie, le coût de la vie augmente, le rapport sur les frasques de «Bojo» pendant le confinement va être publié... Comme disait Chirac, «les emmerdements volent en escadrille»... mais là, comme celui qu'ils survolent les aura lui-même provoqués, rares sont ceux qui compatissent avec lui...

Je viens seulement, tout triste, d'apprendre le décès de mon instit' de 6ème primaire (de l'époque où le Cycle d'Orientation se mettait en place et où il y avait encore une 7ème primaire), à l'école d'Onex village (construite par Maurice Braillard). C'est lui, l'instit' de 7ème, qui avait entre autres lourdes tâches celle d'essayer de nous faire chanter juste les chansons du «Chante jeunesse». Le plus miraculeux, c'est qu'en ce qui me concerne, il y est arrivé. C'est donc à Georges Deshusses que je dois de chanter juste l'Internationale. Ou «Adieu Monsieur le professeur» ...

Il avait pourtant fait un tabac dans la circonscription consulaire de Jerusalem, au premier tour de la présidentielle, sans doute grâce au vote des colonies religieuses... mais c'est à Saint-Tropez que Zemmour a déposé sa candidatures pour les législatives. Certainement pour la base populaire, française de souche, gauloise pure cervoise, qu'on y trouve. Ou pour Brigitte Bardot. Parce que pour le reste, Saint-Tropez a été fondée par des grecs et a été une colonie arabo-musulmane sous les noms de Jabal al-Qilâl «montagne des cimes». Un vrai exemple de «grand remplacement», quoi...





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