Brèves de comptoir

 Selon la police fédérale, les menaces, parfois de mort, contre les hommes et les femmes politiques ont crû en nombre et en intensité depuis 2019 -la pandémie n'y étant pas pour rien, les complotistes et antivaxs s'en étant donné à coeur joie. On en a dénombré une centaine en 2021, de ces menaces. Et ça continue en 2022. Exemple genevois : un abruti mécontent de la décision de la Maire (centriste) de Genève, Marie Barbey-Chappuis, d'ordonner la fermeture des terrasses des bistrots à minuit (sauf le vendredi et le samedi) et de libérer les quais des forains pendant l'été, a menacé de lui «faire sauter les dents». Elle a porté plainte, et il s'est avéré que le taborniau était l'un des motards qui ont réglé leur querelle de territoire (entre Bandidos et Hell's Angels) à coup de feu dans un bistrot de Plainpalais. «On dit parfois que cela fait partie du job (d'une politicienne) de se faire menacer, mais je n'ai pas envie de m'habituer à cela», a déclaré Marie Barbey-Chappuis : «j'ai été élue pour prendre des décisions, (pas) pour me faire casser les dents. Aucun débat démocratique ne peut se dérouler sous la menace». Certes. Mais est-ce que des crétins du genre de celui qui l'a menacée savent ce que signifie même le mot «débat» ?

Des nouvelles de la  «classe moyen-ne» (on va faire semblant qu'elle existe, et qu'elle est définie par le revenu) et des inégalités salariales (là, on n'a pas besoin de faire semblant de croire qu'elles existent, on le sait) : à Genève en 2020 (soit avant l'in-troduction du salaire minimum can-tonal), selon l'office cantonal de la statistique, le salaire mensuel médian dans le canton  a atteint 7 555 francs pour 40 heures de travail par semaine (y compris cotisations sociales, indem-nités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées durant l’année). Les 10 % les mieux payés touchaient plus de 14'628 francs par mois, les 10 % les moins bien rémunérés moins de 4'518 francs, soit un écart de 3,2, comme en 2018. On notera que le salaire minimum légal imposé à Genève depuis janvier 2021 est inférieur au niveau supérieur des 10 % de salaires les plus bas -mais comme les salaires réellement les plus bas sont par définition inférieurs à ce plafond, le salaire minimum, imposé dès le début de 2021 réussira tout de même à hausser le niveau de ladite médiane : les plus mal payés seront un peu moins mal payés. L'OCS relève  «de fortes disparités selon les branches économiques» Les télécommunica-tions, avec un salaire médian de 12'181 francs, les services financiers (11'820 francs) et le commerce de gros et le négoce (10 201 francs) ont les les salaires médians les plus élevés. Quant aux salaires les plus faibles, on les trouve dans des branches où le personnel féminin est important, voire majoritaire: l’industrie alimen-taire (4'329 francs), l'industrie du textile et de l'habillement (4'384 francs), l’hébergement et restauration (4538 francs) ainsi que les autres services personnels (4'130 francs), qui englobent notamment la blanchis-serie-teinturerie, la coiffure et les soins de beauté. La part des bas salaires (salaires inférieurs à deux tiers du salaire médian de l’ensemble de l’économie genevoise, soit 5 037 francs en 2020) s’établit à 18,4 % ). Parmi les salariés touchant un bas salaire, les femmes et les étrangers sont surrepré-sentés : 21,3% des femmes contre 16,1% des hommes) et 23,5 % des étrangers (contre 12,2 % des Suisses). Moralité: si on veut être de la  «classe moyenne », mieux vaut être un Suisse travaillant dans les télécoms plutôt qu'une étran-gère marnant dans la coiffure. On nous en dira tant...

Commentaires

Articles les plus consultés